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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Un grand Martiniquais nous a quitté : Louis de Lucy de Fossarieu, par Edouard Boulogne.

 

Un grand martiniquais, Louis de Lucy de Fossarieu nous a quitté.

 

 

Louis-de-Lucy---2-.jpg

 

 La semaine dernière, la Martinique a perdu un grand serviteur; et un grand témoin : Louis de Lucy de Fossarieu.

Dans son édition martiniquaise France Antilles a publié, en hommage cet article ci-dessous.

 

« C'est une figure de la dissiden­ce qui est décédée mardi matin, Louis de Lucy, était âgé de 86 ans.

Né en novembre 1924, au François, il passera toute son enfance à Grand-Rivière, sans savoir que sa vie serait mar­quée par la guerre. Il n'a pas 20 ans lorsqu'il part en dissiden­ce, rejoignant les FFL Nous sommes en 1943 et les jeunes Martiniquais sont de plus en plus nombreux à pren­dre la mer pour grossir les rangs des troupes gaullistes. Pour cela, il fera preuve d'une audace certaine. C'est en sub­tilisant le bateau du gouver­neur vichyste de l'époque, le gouverneur Nicol, et avec la complicité du fils de ce dernier qu'il partira pour Sainte- Lucie, II participera à toute l'épopée des dissidents de la première heure, de Trinidad aux États-Unis, pour s'investir pleine­ment dans toute la campagne de France.

 

img081.jpg ( Trois indigènes de la République. De gauche à droite : Louis de Lucy de Fossarieu, Roger Gantéaume, ami frère, et Joël Nicols, fils du gouverneur de la Martinique. Ces garçons avaient 18 ans. 1943. )

 


Après l'armistice, il restera dans l'armée, poursuivant sa carrière dans tes troupes para­chutistes. Il connaîtra ta guerre d'Indochine et le début de la guerre d'Algérie. Est-ce le conflit de trop pour lui? H a 30 ans et a le grade de capitaine, mais décide de quit­ter l'armée.

Louis de Lucy aura un par­cours moins périlleux dans le monde civil. II le lancera dans l'agriculture et plus particuliè­rement dans la banane, repre­nant l'exploitation de l'habita­tion Beauséjour, Conscient des difficultés que rencontre la filière, il fondera le groupement Gipam, avec des planteurs de banane, tout en invitant des planteurs d'agru­mes, de fruits et de légumes à rejoindre la structure. En 1993, à 69 ans, il se retire et se consacre à la mémoire de la dissidence.

Fier de son parcours, il ne manquera jamais l'occasion de valoriser l'engagement hardi des jeunes de l'époque qui ont risqué leur vie pour une certai­ne idée de la République et de la France. Par ailleurs, il sera président des anciens para­chutistes, ne manquant aucu­ne fête de la Saint-Michel, patron des bérets rouges. L'an dernier, il participa à la création de l'amicale martini­quaise des parachutistes, pas­sant le témoin à une autre génération d'anciens combat­tants. Il en était le président fondateur

Mardi matin, il a rendu son dernier souffle, serein et satis­fait du parcours d'une vie bien remplie ».

 

G.Gallion •

!

 

Gaulliste, admiratif de la haute figure du général de Gaulle, Louis de Lucy s'est toujours refusé à accabler ceux qui, aux Antilles, sous la direction de l'amiral Robert, dans des circonstances extraordinairement difficiles, eurent la tâche de faire subsister, survivre nos îles.

Il s'explique à cet égard dans ses mémoires Journal d'un béké ( ma dissidence).

Il y raconte aussi comment, avec le fils ( de son âge ) du gouverneur ( vichyste ) de la Martinique, M.Nicols, avec la participation active du jeune homme ( le gouverneur étant devenu, apparemment, « aveugle et sourd » ) ils quittèrent la Martinique sur le petit voilier du représentant de l'Etat, en direction de l'île de Sainte-Lucie, où ils furent pris en charge par les représentants du général de Gaulle, en vue de recevoir la formation qui devait leur permettre de participer à la libération du territoire, en vrais « indigènes de la République ».

En 1999, louis de Lucy voulut bien me dédicacer, trop généreusement, son ouvrage, qui mériterait d'être promptement réédité.

Sa vie résonne comm eun appel et n'est pas sans évoquer l'antique choeur spartiate, cité par Plutarque dans sa vie de Lycurgue :

 

« Le choeur des vieillards:

 

Nous avons été jadis

Endurants et hardis.

 

Le choeur des hommes faits:

 

Nous le sommes maintenant

Prêts à braver tout venant.

 

Le choeur des enfants:

 

Et demain nous le serons

Et nous vous surpasserons. »

 

Du moins, tant qu'il y aura des hommes.

 

Edouard Boulogne.

 

 

Louis de Lucy

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