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4 Avril 2010
Subversion : et la violence faite aux femmes?
( Le mot "subversion" vient du latin "subvertere" : renverser, détruire". Il y a aujourd'hui, en occident, et très souvent de la part d'occidentaux déboussolés et/ou pourris jusqu'à la moelle des os, une volonté de détruire, de se détruire, parfois au nom de sentiments moraux détournés de leur sens véritable. Nous avons montré à de nombreuses reprises, ces dernières semaines que cette volonté subversive était particulièrement dirigée contre l'Eglise catholique, peut-être parce que cette dernière, par sa forte structuration, et, du moins pour les croyants, grâce à l'aide de l'Esprit Saint, se pose comme un roc ( "tu es pierre, et sur cette pierre je batirai mon Eglise" ) sur lequel viennent se briser certaines vagues.
L'une des dernières manifestations de cette subversion s'est déchaînée, sur tous les médias, contre un propos tenu par le père Cantalanessa qui a osé comparer l'ostracisme antichrétien à l'antisémitisme. A un point d'intensité tel, que le porte parole du Vatican a cru devoir faire une déclaration pour calmer le jeu.
Pourtant la connaissance complète du texte du prédicateur susnommé, est la meilleure réponse possible aux menteurs et aux calomniateurs. Nous vous l'offrons ci-dessous.
Il y a encore une vongtaine d'années, les professeurs de littérature ,en France, enseignaient à leurs élèves dans le cadre de l'apprentissage du commentaire de texte à "situer" ledit texte. Si vous aviez à commenter les vers 835 à 910 de Tartuffe (par exemple) sauf à produire une explication sans queue ni tête du passage en question, vous aviez à situer ce texte dans son contexte, de façon concise, mais claire.
Ces techniques littéraires ont tendance à disparaître, et tous ceux qui passent le baccalauréat (autour de 90%, et le niveau "montant" d'année en année, tout le monde sera bachelier, bientôt, sans le moindre effort), sont livrés au pouvoir des images et des "montages" médiatiques, sans aucune défense intérieure.
Lisez donc le propos du père Cantalamessa, dans son contexte. Et faites circuler ce message de votre scrutateur, comme la plupart d'entre eux d'ailleurs, au maximum de vos amis.
Edouard Boulogne.
« Faut-il changer de pape ? », titrait ce matin le quotidien Libération. « Levée de boucliers après le sermon du vendredi saint au Vatican », titre cet après-midi l’agence Reuters, qui écrit : « « Obscènes », « répugnants » ou « offensants » sont les qualificatifs qui reviennent le plus souvent dans les réactions des organisations juives mondiales après les propos du père Cantalamessa. » Voici la deuxième partie, celle qui fait scandale, de l’homélie du père Raniero Cantalamessa, prédicateur de la Maison pontificale, au cours de la célébration de la Passion présidée par le pape Benoît XVI hier Vendredi saint à Saint-Pierre de Rome. Pour juger par vous-mêmes.
« […] Mais il y a une violence encore plus grave et répandue que celle des jeunes dans les stades et les rues. Je ne parle pas ici de la violence sur des enfants, dont se sont rendus coupables, malheureusement, même des membres du clergé ; de celle-ci, on parle suffisamment ailleurs. Je veux parler de la violence sur les femmes. Elle m’offre l’occasion de faire comprendre aux personnes et aux institutions qui luttent contre cette violence que le Christ est leur meilleur allié.
Il s’agit d’une violence d’autant plus grave qu’elle s’exerce à l’abri des enceintes domestiques, à l’insu de tous, quand elle n’est pas carrément justifiée par des préjugés pseudo religieux et culturels. Les victimes se retrouvent désespérément seules et sans défense. Ce n’est qu’aujourd’hui, grâce au soutien et à l’encouragement de nombreuses associations et institutions, que certaines trouvent la force de sortir à visage découvert et de dénoncer les coupables.
Cette violence est principalement sexuelle. C’est l’homme qui croit prouver sa virilité en s’acharnant contre la femme, sans se rendre compte qu’il ne prouve là que son manque d’assurance et sa lâcheté. Même envers la femme qui a mal agi, quel contraste entre l’attitude du Christ et celle que l’on voit encore dans certains milieux ! Le fanatisme invoque la lapidation ; le Christ, aux hommes qui lui ont présenté une femme adultère, répond : « Que celui d’entre vous qui est sans péché, lui jette le premier une pierre » (Jn 8, 7). L’adultère est un péché qui se commet toujours à deux, mais pour lequel un seul a toujours été (et, dans certaines parties du monde, l’est encore) puni.
La violence contre la femme n’est jamais aussi odieuse que lorsqu’elle s’installe là où devraient régner le respect réciproque et l’amour : dans la relation entre mari et femme. La violence, il est vrai, n’est pas toujours et toute d’un seul côté, elle peut être également verbale et pas seulement avec les mains, mais personne ne peut nier que, dans la grande majorité des cas, la victime est la femme.
Il existe des familles où l’homme s’estime encore autorisé à hausser le ton et lever la main sur la maîtresse de maison. Femmes et enfants vivent parfois sous la menace de la « colère de papa ». A ceux-là, nous devrions dire aimablement : « Chers collègues hommes, en nous créant de sexe masculin, il n’était pas dans l’intention de Dieu de nous donner le droit de nous mettre en colère et de taper du poing sur la table pour des broutilles. La parole adressée à Eve après la faute : “Lui (l’homme) dominera sur toi“ (Jn 3, 16), était une amère prédiction, pas une autorisation. »
Jean-Paul II a inauguré la pratique des demandes de pardon pour des torts collectifs. L’une d’elles, parmi les plus justes et nécessaires, est le pardon qu’une moitié de l’humanité doit demander à l’autre : les hommes aux femmes. Cette demande de pardon ne doit pas rester générale et abstraite. Elle doit conduire, notamment ceux qui se disent chrétiens, à des gestes concrets de conversion, à des paroles d’excuse et de réconciliation au sein des familles et de la société.
Le passage de l’épître aux Hébreux que nous avons entendu se poursuit ainsi : « C’est lui qui, aux jours de sa chair, ayant présenté, avec une violente clameur et des larmes, des implorations et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort. » Jésus a connu dans toute sa cruauté la situation des victimes, les cris étouffés et les larmes silencieuses. Vraiment, « nous n’avons pas un grand prêtre impuissant à compatir à nos faiblesses ». En chaque victime de la violence le Christ revit mystérieusement son expérience terrestre. De même, à propos de chacune d’entre elles, il affirme : « C’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25, 40).
Par une rare coïncidence, cette année-ci notre Pâque tombe la même semaine que la Pâque juive, qui en est l’ancêtre et la matrice au sein de laquelle elle s’est formée. Cela nous incite à avoir une pensée pour nos frères juifs. Ils savent par expérience ce que signifie être victimes de la violence collective et, pour cela aussi, ils sont disposés à en reconnaître les symptômes récurrents. J’ai reçu ces jours-ci la lettre d’un ami juif et, avec son autorisation, je partage avec vous un passage. Voici ce qu’il disait :
« Je suis avec dégoût les attaques violentes et concentriques contre l’Eglise, le Pape et tous les fidèles provenant du monde entier. L’utilisation du stéréotype, le passage de la responsabilité et faute personnelle à celle collective me rappellent les aspects les plus honteux de l’antisémitisme. C’est pourquoi, je désire vous exprimer à vous personnellement, au Pape et à toute l’Eglise, ma solidarité de juif du dialogue et de tous ceux qui dans le monde juif (et ils sont nombreux) partagent ces sentiments de fraternité. Notre Pâque et la vôtre ont des éléments différents indéniables mais elles vivent toutes deux dans l’espérance messianique qui nous réunira sûrement dans l’amour du Père commun. Je vous souhaite donc, à vous, et à tous les catholiques, une Bonne Pâque. »
Nous aussi, catholiques, souhaitons une Bonne Pâque à nos frères juifs. Nous le faisons avec les paroles de leur ancien maître Gamaliel qui, du Seder (repas) pascal juif, sont passées dans la plus ancienne liturgie chrétienne :
« C’est lui qui nous a fait passer
de l’esclavage à la liberté,
de la tristesse à la joie,
du combat à la fête,
des ténèbres à la lumière,
de la servitude à la rédemption.
Pour que nous disions devant lui : Alleluia »