Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
7 Mars 2012
( Deux visages, deux hommes ! ).
Hier soir, ayant entre 19h45 et 21 heures, une fois rédigé mon article sur l'anniversaire du Scrutateur, j'allai écouter la prestation de Nicolas Sarkozy sur France II. A la fin il était un peu tard pour écrire, illico, un commentaire, d'autant que je devais lire, comme je me l'étais promis, avant d'aller dormir, un chapitre du César Imperator de Max Gallo, qui vient de sortir en édition de poche.
Plus d'une fois j'ai dit ici que je n'étais pas un Fan du président sortant. Et c'est la vérité. J'ai pleuré quand de Gaulle est mort, malgré un désaccord formel avec lui, sur la façon de régler la tragédie algérienne.
Je ne pleurerai sans doute pas à la mort du cher Nicolas, si d'aventure ce fait devait se produire, ce qui est peu probable, avant la mienne.
De Gaulle et Sarkozy n'ont pas respiré à la même altitude, comme aurait dit le Don Ferrante de Montherlant.
Pourtant, hier soir, malgré certaines de mes préventions, et bien qu'il ne se soit agi que de politique électorale, ( variété de catch « citoyen »'!), je ne le dissimulerai pas un moment : j'étais aux côtés du président sortant.
J'ai suivi avec patience souvent, parfois avec un intérêt passionné ce combat, où la victime désignée par les médias aux ordres de ce redoutable « bouillon de culture » qu'est le programme de la gauche, le « nain » comme disent ces ridicules qui se prennent sans doute pour des géants ( mdr ), devait être dépecé tout vif, et en direct, sur les écrans, pour la satisfaction des gogos.
Quelle immense déception pour cette tourbe maligne. Le « nano-président » ne s'est pas présenté en victime expiatoire. Mieux! Il a attaqué, un peu tendu, certes, mais attaqué. Les gladiateurs ( de gauche, tous ) étaient venus pour une curée facile. Ils se trouvèrent acculés par un adversaire âpre, courageux, vif, jamais découragé. Basculerai je dans un assentiment torpide, sentimental et irréfléchi au « sarkozisme »? Oh que non, mes frères! Que non!
Je sais que je voterai Sarkozy au deuxième tour de l'élection en mai. Non par adhésion irréfléchie , ni par haine d'un Hollande, que je n'ai aucune raison personnelle de haïr, mais par défaut, au moins par défaut, mais en tout cas sans hésitation. Tant pis pour les « belles consciences » , et scrupuleuses, et prudentes aussi ( haa! La prudence! Ce n'est pas toujours la vertu analysée par Aristote et St-Thomas ) et qui à force de peser et repeser, sur des balances d'or, les mérites comparés des uns et des autres, concluant en dernier ressort du haut de leur pusillanimité, à l'égal nuisance de toutes les parties en lice, se retirent sur l'Aventin pour jouir de leur grandeur d'âme et/ou de leur impuissance.
Moi, malin ou pas, je ne sais! je voterai comme j'ai dit, par défaut.
J'ajouterai que dans l'émission d'hier , celui que la soldatesque gaucharde, le prenant pour un torero, avait arraché au confort de son modeste F 35 de la place du Panthéon, Fabius, puisqu'il faut bien l'appeler par son nom, s'est fait contrer, et réfuter avec calme et compétence. Un Fabius pourtant plus hautain, méprisant, arrogant, dédaigneux, cuistre, bref plus lui-même que jamais, comme l'avait bien formulé, à sa façon elliptique François Mitterrand qui s'y connaissait, certes! en fourberie.
Hier soir donc, toutes réserves faites, par ailleurs, sur le fond, et nous réservant toute liberté de critiquer demain, dans notre combat libre, hier, Nicolas Sarkozy n'a pas été bon, ni percutant, ni sympathique ou antipathique. Il a été EBLOUISSANT.
Ce n'est que JUSTICE de le dire.
Cet homme a des défauts, sa politique a des limites. Mais il ne mérite pas d'être traité comme il l'est depuis des mois par de petits marquis prétentieux autant que par des sectataires qui se croient révolutionnaires quand ils ne sont que des stipendiés, sans même le savoir, de ce qu'ils croient combattre.
Il est du devoir d'un homme libre de le dire.
Et je le dis!
Edouard Boulogne.
Pour ceux qui n'ont pas vu l'émission, ou qui désirerait la voir, je publie ci-dessous le lien qui permet d'y accéder en totalité, et la sténotypie de la 3 ème partie, le « duel' Sarko contre le cuistre Fabius.
http://www.youtube.com/watch?v=cgtU_SBCkgk
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DES PAROLES ET DES ACTES – Le 06/03/2012 (3ème partie)
INVITE : Monsieur Nicolas SARKOZY, président de la République et candidat à l’élection
présidentielle.
DAVID PUJADAS
Allez-y Laurent FABIUS. S’il vous plaît Nicolas SARKOZY, on laisse parler Laurent
FABIUS.
LAURENT FABIUS
Alors, je disais donc qu’il y a aujourd’hui un million de chômeurs en plus que, au
moment où vous avez été élu, je disais qu’il y a 25% de jeunes qui sont au chômage,
ce qui est un malheur absolu, je disais qu’au cours de ces dernières années, il y a eu
plus de mille entreprises qui ont fermé, et je ne vais pas continuer la liste, tout le
monde sait que la situation de l’emploi en France est dramatique, premier point.
Deuxième point, le pouvoir d’achat, là, il y a des mots qui ont été prononcés par vous,
qui sont fameux, je serai le président du pouvoir d’achat, travailler plus pour gagner
plus, etc. Et ce seront les téléspectateurs qui seront juges, mais quand on regarde
q uelle est la situation de la majorité des Français, il n’y a pas eu de progression du
pouvoir d’achat, parfois même des difficultés dues à la régression, sauf en dépit de
votre échange avec monsieur LENGLET, pour une catégorie privilégiée de la
population. Donc sur ces deux points, qui sont les deux points essentiels, à la fois
l'emploi et le pouvoir d’achat, je considère, mais ce n’est pas moi qui suis intéressant,
l’ensemble de la population considère que c’est un échec, et je dirais, d’une manière
résumée, mais c’est le résumé de toute votre politique, votre bilan, c’est votre
boulet. Alors, vous essayez de l’expliquer…
NICOLAS SARKOZY
Et est-ce que je peux vous répondre, là…
LAURENT FABIUS
J’aurai fini dans deux secondes, j’aurai fini dans deux secondes. Vous essayez
d’expliquer cela, et j’ai entendu ce que vous aviez dit aux téléspectateurs, et
au fond, il y a trois façons d’expliquer les choses, bon, la première façon, que
vous avez utilisée, c’est : ce n’est pas moi le responsable, ce sont les autres.
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Alors, les autres, c’est la gauche d’abord, là, la gauche, vous lui avez mis son
paquet, la gauche, elle n’est pas au pouvoir depuis dix ans, il y a aussi les
fonctionnaires, il y a les étrangers, il y a les élus locaux, enfin, c’est toujours
les autres, c’est d’ailleurs très paradoxal qu’alors que vous avez beaucoup de
pouvoir, vous le souhaitez, l’échec, c’est les autres. Donc ça, c’est la première
catégorie d’explication. Deuxième catégorie, vous avez insisté là-dessus, la
crise, tout à fait d’accord, évidemment, pour dire que la crise est profonde,
mais comme l’a montré la Cour des comptes, la crise n’explique que pour une
part les difficultés de notre pays, et la réalité, c’est que les politiques
gouvernementales expliquent l’essentiel de nos mauvais résultats. Et puis, le
troisième élément, quand vous êtes un peu en difficulté, vous passez, vous ne
l’avez pas fait beaucoup ce soir d’ailleurs, peut-être sur l’immigration, vous
passe au stade des promesses, vous oubliez ce qui s’est passé, et vous passez
au stade des promesses. Et donc ma question est toute simple, Monsieur
SARKOZY, pourquoi voulez-vous que ce qui n’a pas marché pendant cinq ans
avec vous, tout d’un coup, se mette à fonctionner, pourquoi ?
NICOLAS SARKOZY
Alors, je vais vous l’expliquer, Monsieur FABIUS…
LAURENT FABIUS
Je suis tout ouïe…
NICOLAS SARKOZY
Oh oui, ça, ça ne m’étonne pas. Mais vous allez devoir passer de la posture du
professeur…
LAURENT FABIUS
Ah, pas du tout…
NICOLAS SARKOZY
A celle de celui qui écoute…
LAURENT FABIUS
Pas du tout, pas du tout, je ne me le permettrais pas…
NICOLAS SARKOZY
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Bon, alors, reprenons les choses…
LAURENT FABIUS
Je ne me le permettrais pas, j’ai trop de respect pour la fonction qui est la vôtre…
NICOLAS SARKOZY
Ne faites pas d’excès de modestie, ça ne vous va pas outrageusement. Bon, alors, sur
l’emploi…
LAURENT FABIUS
Outrageusement est un mot qui vous convient très bien…
NICOLAS SARKOZY
Si vous le voulez, et la modestie ne vous va pas tellement au teint…
LAURENT FABIUS
Et la fausse modestie non plus…
NICOLAS SARKOZY
Oh, ça, de ce côté-là, ça fait bien longtemps que je ne joue pas, moi.
LAURENT FABIUS
Très bien.
NICOLAS SARKOZY
Bon, sur l’emploi…
LAURENT FABIUS
Un président ne doit pas jouer avec l’histoire, il doit la faire…
NICOLAS SARKOZY
Non, non, bien sûr. Sur l’emploi, je demande aux Français qui nous écoutent
d’imaginer dans les crises que nous avons traversées ce qu’aurait été la situation de notre
pays si madame ROYAL et les socialistes avaient été élus.
LAURENT FABIUS
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Eh bien voilà, c’est ce qu’on a dit, les autres, les autres, les autres, ça commence…
NICOLAS SARKOZY
Un conseil, quand ça vous fait mal, ne le montrez pas à ce point-là…
LAURENT FABIUS
Oh, vous savez…
NICOLAS SARKOZY
Attendez, bon…
LAURENT FABIUS
Ce n’est pas un sourire qui en général traduit cela…
NICOLAS SARKOZY
Vos amis, Monsieur FABIUS, vos amis étaient au pouvoir dans la même période en
Grande-Bretagne et en Espagne, c’est des gouvernements socialistes, membres de
l’International Socialiste, amis revendiqués, puisque, même HOLLANDE a été voir
monsieur ZAPATERO, en Espagne, sur la même période, le chômage a augmenté de
191%, trois millions et demi, le socialisme, si c’était la réponse, ça n’a pas été la
réponse en Espagne. En Grande-Bretagne, c’était le socialiste Gordon BROWN…
LAURENT FABIUS
Moi, je vous parle de la France, là…
NICOLAS SARKOZY
Le chômage – j’y viens – a augmenté d’un million sur la même période, 60%...
LAURENT FABIUS
Et un million comme vous, et il a été battu…
NICOLAS SARKOZY
Non, mais attendez, on ne change jamais, Monsieur FABIUS…
LAURENT FABIUS
J’allais vous le dire.
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NICOLAS SARKOZY
Voilà, on ne change jamais. J’ai regardé vos anciens débats, c’est le même, hommage
vous soit rendu…
LAURENT FABIUS
Merci…
NICOLAS SARKOZY
En France, 17% d’augmentation de chômeurs, c’est trop, mais je voudrais vous poser
une question à mon tour, si le chômage a explosé dans toutes les démocraties, dans
toutes les économies…
DAVID PUJADAS
Sauf l’Allemagne…
NICOLAS SARKOZY
Non, la moyenne des pays de l’OCDE, augmentation du chômage 46%, est-ce que
c’est moi qui suis responsable ou est-ce qu’il s’est passé quelque chose…
LAURENT FABIUS
Vous avez une part importante de responsabilité…
NICOLAS SARKOZY
Ok, donc j’ai une part de responsabilité dans le fait que le chômage…
LAURENT FABIUS
En France…
NICOLAS SARKOZY
Est dix fois moins important…
LAURENT FABIUS
En France…
NICOLAS SARKOZY
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Qu’en Espagne, et trois fois moins important sur la même période qu’en Angleterre…
LAURENT FABIUS
Monsieur SARKOZY, on ne va pas assommer les gens avec des chiffres…
NICOLAS SARKOZY
Non, mais attendez, je veux terminer.
LAURENT FABIUS
Mais on ne peut pas comparer la situation de l’Espagne avec la situation de la
France…
NICOLAS SARKOZY
Pourquoi ? Et la situation de la Grande-Bretagne non plus…
LAURENT FABIUS
Comparons-nous avec la Grande-Bretagne et avec l’Allemagne…
NICOLAS SARKOZY
Mais je veux terminer pour vous répondre complètement. Le chiffre de 1 million, je
veux le dire aux Français qui nous écoutent, est faux, parce que vous additionnez
400.000 chômeurs et 600.000 travailleurs qui travaillent à temps partiel. S’ils
travaillent à temps partiel et si vous êtes honnête, et vous êtes un homme honnête,
vous ne pouvez pas les additionner, d’ailleurs, quand vous étiez ministre de
l’Economie et des finances, vous ne les additionniez pas, pourquoi les additionner
quand c’est moi et les soustraire quand c’est vous, ça s’appelle l’honnêteté…
LAURENT FABIUS
Monsieur SARKOZY, j’ai compris, chacun a compris l’essentiel de votre
démonstration…
NICOLAS SARKOZY
Donc il y a 400.000… non, non, j’y viens…
LAURENT FABIUS
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Mais si vous voulez expliquer aux Français qu’il n’y a pas un chômage massif en
France, alors, allons tout de suite çà la conclusion…
NICOLAS SARKOZY
Non, mais je veux terminer…
DAVID PUJADAS
Alors, on laisse terminer Nicolas SARKOZY sur ce sujet…
NICOLAS SARKOZY
Mais ce n’est pas ce que j’ai dit Monsieur FABIUS, j’ai tellement, par ailleurs, envie de
débattre avec vous sur les solutions. Ensuite, s’il y a un bien un défaut que je n’ai pas,
c’est celui de faire porter la responsabilité sur les autres, moi, je ne me défausse sur
personne, j’assume mes responsabilités, et je trouve très agréable qu’un homme
comme vous, qui a fréquenté François HOLLANDE pendant trente ans et qui portait
des jugements aussi cruels et brutaux ait changé ces dernières semaines, parce qu’il
vous confiait la responsabilité d’aller faire un voyage en Chine, et un voyage au
Japon. Ça prouve que monsieur FABIUS, on peut vous convaincre facilement,
facilement…
LAURENT FABIUS
Monsieur SARKOZY, gardons au débat le niveau qu’il doit avoir…
NICOLAS SARKOZY
Ok, tout à fait d’accord…
LAURENT FABIUS
Je suis désolé de vous faire cette remarque…
NICOLAS SARKOZY
Oui, non, non, pas du tout, mais c’est parce que je voulais garder le débat à une
certaine hauteur que je n’ai pas cité ce que vous avez dit sur François HOLLANDE,
quand vous le compariez à une fraise des bois, je ne suis pas sûr que lui-même
appréciait énormément l’expression qui venait de vous ; vous citer, ce n’est pas être
désagréable. Alors, enfin, quelle est la différence entre nous, la différence entre nous
est la suivante : les socialistes croient au partage du temps de travail, je crois au
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travail, à l’effort et au mérite, je veux baisser les charges sur l’emploi pour lutter
contre les délocalisations, et le pouvoir d’achat, dont vous parlez, puisqu’on cite les
statistiques, citons toutes les statistiques, il y a un pays en Europe, et je vous mets au
défi d’apporter la preuve contraire, dont les statistiques du FMI, de l’OCDE et de
l’INSEE le précisent, un seul pays en Europe où le pouvoir d’achat a augmenté de 1,4
point chaque année, y compris en 2009, c’est la France, pourquoi, parce qu’on a fait
les heures supplémentaires, neuf millions de salariés qui ont fait des heures
supplémentaires, neuf millions, ce n’est pas les riches, deuxièmement, parce que j’ai
revalorisé le minimum vieillesse de 25%, un million de gens, j’ai revalorisé l’allocation
adulte handicapé, de 25%, un million, j’ai maintenu l’actualisation par rapport à
l’inflation des prestations sociales dans la crise, et c’est pour cela que la France est le
seul pays d’Europe à avoir vu son pouvoir d’achat progresser, y compris pendant la
crise, et je mets ce chiffre au débat, et que les organismes que j’ai cités disent si c’est
vrai ou si c’est faux.
DAVID PUJADAS
Alors, Laurent FABIUS, peut-être vous souhaitiez aborder un autre point.
LAURENT FABIUS
Non, je vais répondre sur ce point-là, ensuite, on ira sur un autre point.
DAVID PUJADAS
C’est tout à fait votre droit…
LAURENT FABIUS
Sur le pouvoir d’achat, je crois que vous aurez beaucoup de mal, Monsieur
SARKOZY, à convaincre les Français que le pouvoir d’achat a été flamboyant
ou même maintenu au cours de ces années, vous n’y arriverez pas. S’il y a eu
des résultats moyens sur le pouvoir d’achat, il y a eu une inégalité
considérable entre des gens qui s’en sont très bien sortis et la masse des
Français qui malheureusement ont vu souvent leur pouvoir d’achat reculer. Et
si la France n’a pas été dans une situation pire que celle qu’elle a été, c’est
parce que nous avons ce que nous appelons des stabilisateurs sociaux, et
plusieurs de ces stabilisateurs, en matière de chômage, etc., vous voulez
précisément les mettre en cause. Mais je voudrais…
NICOLAS SARKOZY
9/8
Lesquels ?
LAURENT FABIUS
Eh bien, par exemple, vous voulez faire un référendum, si j’ai bien compris, sur la
façon dont on doit indemniser les chômeurs, sous-entendu, si on pouvait réduire
cette indemnisation, ce serait une bonne chose. Mais je veux aller plus loin…
NICOLAS SARKOZY
Est-ce que je peux répondre, là, est-ce qu’on peut débattre là-dessus…
LAURENT FABIUS
Non, je veux aller un petit peu jusqu’au bout…
DAVID PUJADAS
Sur ce référendum…
NICOLAS SARKOZY
Non, sur le référendum, et les chômeurs et la formation…
LAURENT FABIUS
Je voudrais aller un peu jusqu’au bout…
NICOLAS SARKOZY
Est-ce que vous savez combien il y a de chômeurs en formation aujourd’hui en
France…
LAURENT FABIUS
Bon, en ce qui concerne…
DAVID PUJADAS
Alors, attendez, on laisse Laurent FABIUS aller jusqu’au bout, puis, vous répondrez
sur le référendum…
LAURENT FABIUS
En ce qui concerne l’emploi, il y en a 10%...
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DAVID PUJADAS
Et sur le reste…
LAURENT FABIUS
Je vous réponds. En ce qui concerne l’emploi…
NICOLAS SARKOZY
Est-ce que c’est normal qu’il n’y ait que 10% de chômeurs qui aient une formation ?
LAURENT FABIUS
En ce qui concerne l’emploi et la compétitivité, essayons d’avoir un débat ordonné, si
vous le permettez…
NICOLAS SARKOZY
Non, mais est-ce que c’est normal ?
DAVID PUJADAS
Nicolas SARKOZY, vous répondrez sur les chômeurs et le référendum…
LAURENT FABIUS
Essayons d’avoir un débat ordonné. Tout à l’heure, vous avez eu un échange avec
monsieur LENGLET…
DAVID PUJADAS
Terminez Laurent FABIUS sur ce point…
LAURENT FABIUS
Sur deux mesures qui sont les deux mesures phares du point de vue économique,
que vous proposez, c’est-à-dire, d’une part, la TVA, et d’autre part, la prime pour
l’emploi. Alors, je voudrais être précis là-dessus, car les chiffres que vous avez
donnés, les indications que vous avez données sont fausses, sur ce qui concerne la
prime pour l’emploi, soyons précis, d’abord, monsieur LENGLET a tout à fait raison,
lorsqu’il dit que quatre milliards d’euros à disposition de sept millions de personnes,
ça ne peut pas donner 1.000 euros par personne…
NICOLAS SARKOZY
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Mais c’est ce que j’ai dit.
LAURENT FABIUS
Ah bon, vous avez dit le contraire, mais peu importe…
NICOLAS SARKOZY
Ah non, non…
LAURENT FABIUS
Si, non, j’ai très bien entendu…
NICOLAS SARKOZY
Vous preniez un verre ou vous n’écoutiez pas l’émission, là…
LAURENT FABIUS
Si, si…
NICOLAS SARKOZY
Vous avez eu une petite absence, parce qu’un homme intelligent comme vous, je ne
peux pas croire qu’il ait eu une absence…
LAURENT FABIUS
Et même, il y a la traduction écrite, vous l’avez dit l’autre jour. Mais soyons encore
plus précis, une personne qui est payée au Smic, et concernée donc par votre
mesure, votre mesure consisterait à supprimer la prime pour l’emploi, à la remplacer
par une baisse des cotisations, très bien. Une personne qui est payée au Smic,
aujourd’hui, à travers la PPE, cette personne touche exactement 770 euros. Avec
votre système, elle touchera…
NICOLAS SARKOZY
1.070 euros…
LAURENT FABIUS
840, bon…
NICOLAS SARKOZY
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1.070…
LAURENT FABIUS
840…
NICOLAS SARKOZY
Et pourquoi 840 ?
LAURENT FABIUS
Il y a donc une différence… parce que ce sont les chiffres, je les ai vérifiés cet aprèsmidi…
NICOLAS SARKOZY
Non, 1.070 euros ! Elle passera de 740 à 1.070 !
LAURENT FABIUS
Bon, alors ça fait donc 70 euros pour l’année et non pas 1.000 euros de plus…
NICOLAS SARKOZY
De 740 à 1.070, ça fait ça ?
DAVID PUJADAS
Bon, ce sera difficile de vous accorder sur les chiffres ce soir…
LAURENT FABIUS
Bon, mais à la limite, on va prendre vos chiffres, même s’ils sont faux, bon. Ça ferait
300 euros de différence. Donc cette personne gagnerait 300 euros pour l’année, non
pas 1.000, mais 300.
NICOLAS SARKOZY
30% de plus…
LAURENT FABIUS
300 euros, bon.
NICOLAS SARKOZY
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30% de plus…
LAURENT FABIUS
Par mois, ça fait un peu moins de 30 euros, mais ce que vous avez oublié de dire,
c’est que cette personne qui, auparavant, n’était pas imposable, parce que la prime
pour l’emploi n’entre pas dans le revenu imposable, avec votre système, devient
imposable. Et ce qu’elle va prétendument gagner à travers votre nouveau système,
elle va le perdre à travers l’impôt sur le revenu. Deuxième exemple, cette personne,
admettons que ce soit une femme, au smic, et qu’elle ait trois enfants, ce que vous
savez probablement, c’est que la prime pour l’emploi prend en considération les
charges de famille, ce que ne fait pas votre système. Donc, cette personne avec la
prime pour l’emploi, elle, elle gagne beaucoup plus. Si on prend votre système, elle
va perdre cela, ce qui signifie, monsieur SARKOZY, que ce n’est absolument pas le
moyen de revaloriser le pouvoir d’achat. Vous parliez de François HOLLANDE tout à
l’heure, il a fait des propositions qui sont sur la table : à la fois revaloriser de 25 %
l’allocation de rentrée scolaire, ça fait une somme qui n’est pas négligeable ; la fois
avoir une négociation autour du smic parce que le smic doit être revalorisé dans son
principe ; et diminuer toute une série de charges, que ce soit les charges sur
l’électricité, que ce soit les charges sur le gaz, en ayant de forfaits d’abonnement ;
arriver aussi à faire qu’il y ait une certaine limitation…Je vois que ça vous fait sourire.
Pourquoi ? Il n’y a pas de quoi sourire. Les difficultés sont très grandes. Arriver à avoir
une limitation des charges de loyers, faisant en sorte que quand les gens louent ou
relouent dans les zones très sensibles il y ait une limitation ; garantir l’indexation du
Livret A, aujourd’hui il se produit en ce moment une situation où les gens perdent
avec le Livret A. Bref, avoir une garantie de pouvoir d’achat, premier exemple. Après,
je voudrais prendre l’exemple de la TVA.
DAVID PUJADAS
Attendez, Nicolas SARKOZY va vous répondre. Il a pour le coup pas mal de retard.
LAURENT FABIUS
Ce que je veux dire, en un mot…
NICOLAS SARKOZY
… On a compris !
LAURENT FABIUS
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Ce que je veux dire, en un mot, c’est que votre système ne permet pas d’apporter
aux gens du pouvoir d’achat. C’est une situation très difficile, il n’y a pas de recette
miracle, compte tenu de la crise, mais au moins les propositions de François
HOLLANDE permettent à des millions de gens d’avoir l’espoir de s’en sortir et d’avoir
un plus, alors que les vôtres ne le permettront pas.
NICOLAS SARKOZY
Ce n’est pas vrai !
LAURENT FABIUS
Ah, c’est votre opinion.
NICOLAS SARKOZY
Ce n’est pas vrai, d’abord parce que si la PPE est familialisée, l’intégration des
revenus du travail dans l’impôt sur le revenu, comme je me battrai pour sauver le
quotient familial que vous voulez supprimer…
LAURENT FABIUS
Non, pas du tout !
NICOLAS SARKOZY
La familialisation…
LAURENT FABIUS
… Mais c’est mensonger. C’est mensonger. C’est mensonger.
NICOLAS SARKOZY
Vous voilà devenant outrancier.
LAURENT FABIUS
Mais non, pas du tout. Mensonger.
NICOLAS SARKOZY
La familialisation…
LAURENT FABIUS
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On dit toujours contrevérité, mais c’est mensonger.
NICOLAS SARKOZY
Là… François HOLLANDE et Michel SAPIN ont indiqué qu’ils voulaient supprimer le
quotient familial.
LAURENT FABIUS
Pas du tout.
NICOLAS SARKOZY
Si vous avez changé d’avis, c’est votre droit le plus absolu.
LAURENT FABIUS
Pas du tout. Mais non, pas du tout. Pas du tout.
NICOLAS SARKOZY
Et ça sera le point fort de notre débat.
LAURENT FABIUS
Mais pas du tout.
NICOLAS SARKOZY
Que les Français comprennent que désormais…
LAURENT FABIUS
…Monsieur SARKOZY, ce n’est pas parce que vos propositions…
DAVID PUJADAS
Attendez, Nicolas SARKOZY termine.
NICOLAS SARKOZY
Est-ce que je peux…
LAURENT FABIUS
… Sont défaillantes qu’il faut caricaturer celles des autres.
16/8
NICOLAS SARKOZY
C’est une proposition…
LAURENT FABIUS
… Mais non, ce n’est pas exact.
DAVID PUJADAS
Vous répondrez, Laurent FABIUS.
LAURENT FABIUS
Ce n’est pas exact.
DAVID PUJADAS
On va laisser développer Nicolas SARKOZY.
NICOLAS SARKOZY
C’est une proposition qui a été faite, et donc si le produit de la PPE rentre dans les
revenus du travail, il est frappé par l’impôt sur le revenu. L’impôt sur le revenu est
familialisé avec….
LAURENT FABIUS
… Vous pénaliserez les familles avec ce système qui d’ailleurs ne s’appliquera pas
puisqu’il faudrait que vous soyez réélu.
NICOLAS SARKOZY
Ce que vous dites était donc une inexactitude flagrante, je vous le démontre.
Deuxièmement, sur la formation des chômeurs, 10 %, vous l’avez dit, c’est le bon
chiffre, mais, vous, vous satisfaisez que 10 % des chômeurs seulement soient en
formation ? La France dépense 35 milliards d’euros pour la formation…
LAURENT FABIUS
… Non, non, mais je vais vous faire une économie de temps. Je ne m’en satisfais pas.
NICOLAS SARKOZY
Bon.
17/8
LAURENT FABIUS
Mais ça ne veut pas dire que ça doit être tranché par référendum, voilà, c’est tout.
NICOLAS SARKOZY
Ok, maintenant je vais vous dire ce qu’on va trancher par référendum.
LAURENT FABIUS
C’est tout ! C’est tout.
DAVID PUJADAS
Allez-y, Nicolas SARKOZY.
NICOLAS SARKOZY
Je vais vous dire ce qu’on va trancher par référendum. Mais comment voulez-vous
qu’un homme ou une femme qui n’a pas de formation puisse retrouver un emploi ?
Je propose donc de changer les règles d’indemnisations. Au lieu d’être indemnisé
pour rester chez soi, en vous expliquant que vous n’êtes bon à rien, chacun au
chômage, à partir du moment où on ne pourra pas retrouver un emploi de façon
crédible dans la branche qui est la sienne, aura un droit à la formation. Moi, je pense
qu’à 58 ans, à 59 ans, on n’est pas foutu. On a un droit à la formation. Cette
formation sera une formation qualifiante, qu’on sera obligé d’exercer, et on sera
rémunéré pour cette formation. Et à l’issue de cette formation, on sera obligé de
prendre un emploi qui correspondra à cette formation qualifiante. Est-ce qu’il est
normal dans un pays où il y a 2,8 millions chômeurs, que 500 000 offres d’emploi ne
soient pas satisfaites ? Alors, ce que je ferai trancher par le référendum, monsieur
FABIUS, c’est si il y a un tel blocage, parce que la formation professionnelle
aujourd’hui c’est le travail de l’Etat, des régions, des organisations syndicales, et des
organisations patronales. Plus personne n’y comprend rien. Si les corporatismes
devaient empêcher le changement de se faire, les Français donneraient leur opinion.
Je n’ai pas peur du peuple français. Enfin, dernier point sur le programme de
monsieur HOLLANDE. Il faut quand même un petit peu d’air pour dire que vous allez
améliorer le pouvoir d’achat. Monsieur HOLLANDE dans les multiples versions de la
réforme sur les retraites, puisqu’il veut revenir sur la réforme, nous, nous avons fait
une réforme qui vaut ce qu’elle vaut, mais elle est financée non pas par
l’augmentation des impôts mais par l’augmentation de la durée de travail. 23:04:54.
FIN DE LA TROISIEME PARTIE
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