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1 Février 2011
Pourquoi le prix de l’essence risque encore de
grimper en Guadeloupe et ailleurs?
Depuis hier soir minuit ,Le sans-plomb coûte désormais 1,46€, le gazole 1,31€ et la bouteille de gaz 23€.
Le passage à la pompe à essence depuis le mois dernier est de plus en plus douloureux…. Le prix du litre y flambe. A tel point que la note s’approche dangereusement du sommet historique atteint à
l’été 2008.
La hausse de l’essence fait grimacer les automobilistes .En un an, le prix du litre de super sans plomb a connu une hausse vertigineuse. Il était à 1,18 euro en janvier 2010. Il a atteint ce
matin le prix de 1,46 euro, soit 4 centimes de plus que la veille.
Les prix à la pompe ne cessent de grimper. Une envolée qui s’explique par un cocktail d’euro qui baisse, de brent qui grimpe et de taxes qui pèsent pour plus de la moitié dans le prix à la pompe
du carburant. Avec un baril à plus de 100 dollars, comme le prévoient certains experts, le prix au litre risque de s’envoler de plusieurs dizaines de centimes.
Les carburants vendus à la pompe atteignent en effet des niveaux records depuis 2008 ces jours-ci : Et ce pour trois raisons.
Une taxation élevée
La première d’entre elle reste la taxation, puisque plus de la moitié des prix des carburants file directement dans les caisses de la Région et de l’Etat sous forme de TIPP (taxe intérieure
sur les produits pétroliers) et de TVA (taxe sur la valeur ajoutée). Si la TIPP reste la même quelque soit le prix du carburant (c’est une taxe fixe calculée par litre) la TVA (19,6% sur le
prix incluant la TIPP) renchérit, elle, le prix de vente à la pompe dès lors que le cours du baril évolue à la hausse.
2. Un baril de plus en plus cher
La seconde raison de la hausse repose sur les cours du pétrole brut et des produits pétroliers sur le marché international. Les cours du Brent, la qualité de pétrole extraite de la mer du
Nord et qui fait référence sur le marché , ont grimpé de plus de 15 % cette année 2010, et sont particulièrement élevés actuellement à 98 dollars par baril. En prix moyen, le brent a coté 80
dollars par baril cette année 2010.
En revanche, les prix des produits pétroliers présente des profils plus variés. Le gazole, qui nécessite le plus de raffinage, et se vend donc plus cher sur le marché international, est moins
taxé donc moins cher à la pompe. C’est aussi le produit qui profite le plus de l’abondance des capacités de raffinage, qui a fait chuter les marges des raffineurs comme la SARA .
Par rapport à 2008, le gazole est donc encore à 20 % en dessous de son prix maximum, alors que les super sans plomb le touchent déjà. Ce qui peut sembler étonnant puisque le baril de brut sur
le marché international se traite en effet moins cher qu’à l’époque. Sur l’année, le prix moyen annuel du baril de brent reste inférieur de 20 dollars : il est de 80 dollars pour 2010, contre
98 dollars en 2008.
3. Un euro en perte de vitesse
Enfin il existe un autre facteur de renchérissement du coût du carburant : la monnaie. Alors que le pétrole se traite, comme la majorité des matières premières, en dollars, mieux vaut un euro
fort pour acheter du pétrole. Or en 2010, l’euro s’est légèrement affaissé, à 1,32 dollar en moyenne. Le fait qu’il ait été plus élevé en 2008, à 1,4 dollar en moyenne, avait partiellement
amorti l’impact de la hausse du baril de pétrole.
Pour 2011, les experts prévoient un nouveau regain des cours du pétrole brut, qui pourrait dépasser largement les 100 dollars pour certains, contre un prix moyen de 80 dollars en 2010. Ce qui
pourrait se traduire par quelques dizaines de centimes supplémentaires par litre de carburant.
La progression ne devrait toutefois pas être fulgurante dans l'immédiat ( sauf causes de déstabilisation géopolitiques comme les troubles en égypte et dans le moyen orient ) étant donné les
larges stocks de pétrole qui encombrent encore les réserves des pays de l’OCDE. De même, les marges de raffinage ne sont pas amenées à grimper à court terme ( cf le cas de la SARA dont la
marge a été ramené à 8% ) puisque des nouvelles raffineries ont encore ouvert ces derniers mois. En revanche, l’évolution de l’euro pourrait constituer un facteur d’incertitude supplémentaire
pour les automobilistes : les problèmes de dettes de plusieurs pays européens pourraient continuer de peser sur la monnaie, et donc renchérir le coût de l’essence. Quant aux taxes, elles ne
sont pas appelés à être modifiées à court terme.
Pour faire face aux conséquences de l’envolée du prix du pétrole des mesures immédiates et structurelles sont indispensables
Le prix du baril de pétrole brut franchit la barre des 90 dollars avec des répercussions économiques et sociales importantes qui dépassent largement les frontières nationales et
européennes.
Certes, l’instabilité du prix du pétrole n’est pas inhabituelle. Mais la hausse continue, enregistrée depuis plus d’un an, nécessite un examen des facteurs qui sont à son origine. La hausse
du prix du pétrole se confirme comme une tendance de long terme à cause de l’augmentation de la demande mondiale ( chine et pays émergents ) et de l’insuffisance des capacités de production.
S’y ajoute aussi la spéculation sur les marchés pétroliers qui parie sur l’évolution des prix en lien avec des facteurs politiques et économiques et surtout la politique hégémonique des
Etats-Unis.
La hausse du prix du pétrole réduit le pouvoir d’achat des consommateurs. Le problème se pose avec plus d’acuité pour les salariés qui sont triplement pénalisés : ils paient plus cher les
produits pétroliers ; ils prennent en charge, à travers le budget de l’Etat, le coût des aides et des allègements consentis aux employeurs ; enfin, ils doivent supporter les conséquences
négatives de la baisse des recettes des caisses de la Sécurité sociale à cause de ces allègements.
Si des peuples souffrent des conséquences de cette envolée des prix du pétrole et plus particulièrement les populations les plus pauvres quel que soit le continent, d’autres en profitent très
largement et notamment les spéculateurs et les actionnaires des compagnies pétrolières. Ainsi, le résultat net de Total dépasse les 8 milliards de dollars au dernier semestre 2010 et
progresse de 35 % en un an.
La tendance à la hausse du prix du pétrole implique d’intégrer dans les choix de politique économique, deux impératifs : d’une part, les mesures à prendre pour favoriser l’économie d’énergie
et la diversification des sources d’énergie ; d’autre part, la révision de la fiscalité sur les produits pétroliers pour éviter la perte du pouvoir d’achat des salariés, et ceci dans le cadre
d’une refonte de l’ensemble du système fiscal français.
Actuellement, les taxes constituent environ 70 % du prix de l’essence à la pompe. La hausse et l’instabilité du prix de pétrole et les problèmes qu’elles engendrent, tant pour les
consommateurs que pour les secteurs d’activité, nécessitent des politiques plus structurelles. D’autant que la question de l’énergie va devenir fondamentale.
DOLTO