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21 Juin 2011
J'avais, il y a environ un an, consacré un article, justement élogieux, au livre de Georges Cocks Souvenirs d'antan de la Guadeloupe. Ce jeune écrivain guadeloupéen récidive en nous offrant un nouvel opus : Le ramdam des mots.
Ramdam, peut-être, mais pas au sens ordinaire. Nul vacarme, nulle logorrhée verbeuse et assourdissante dans cette centaine de pages où le poète affine sa plume, exerce sa muse en vue du Grand-Oeuvre que l'on devine en gestation.
Les poèmes en prose ( prose rimée souvent), se succèdent pour le plaisir et l'édification, parfois, du lecteur. Car Georges Cocks est aussi un moraliste, pas au sens médiocre du moralisateur impénitent, volontiers assommant, mais au sens de la grande tradition française, celle des Blaise Pascal, des La Rochefoucauld ou des Chamfort, qui nous décrivent avec une exemplaire acribie les moeurs assez tordues de l'humaine condition( du grec acribeia : exactitude. Désireux de vérifier l'orthographe du mot je recours à mon dictionnaire électronique ( Le grand Robert) où je constate qu'il ne figure pas. J'ai du recourir à la Grande Encyclopédie Quillet, édition de 1970, où le mot se trouve fort heureusement, Quillet, à cette date là n'ayant pas encore cédé à la mode décadente, qui sévit depuis lors, du massacre de la langue française. Dès l'an prochain Le Robert nous définira le « Tout-Monde ».Mais l'acribie n'y figure plus.Vu le sens du mot, évidemment !!! Ô temps! Ô moeurs! . Voici un bon point, contre moi, qui défendait, contre lui, le Robert, à mon éminent contradicteur du morne Perrin aux Abymes le mois dernier. Amicus Robertus, sed magis amica veritas !).
Qu'on en juge par cet exemple assez réussi du poème intitulé Les faux semblants.
Les faux-semblants.
« Devant le miroir mensonger
I1s passent des heures à se regarder
Et, derrière, sur la face sombre de la vérité
Leurs cœurs remplis de méchanceté
Sans remords, sans piété
Trament toujours avec le péché.
Où est Dieu ? Pauvres athées.
Pauvres fous en liberté !
Ennemis de la rançon chère payée,
Adeptes de la foi facile,
Semant des graines d'apostasie au lever du jour
Jusqu'au soleil du coucher,
Les visages cachés sous les manteaux de laine pure
Mais loups rapaces aux crocs acérés.
Comme l'herbe verte dans la rosée
Ils croissent en grand nombre,
Hypocrites amassant la colère divine
Entassée comme du charbon ardent
Sur les têtes immaculées d'eau et non d'huile ;
Ce sont les oints des ténèbres
Dans le tartare de l'oubli
Cheminant vers le lac de feu et de souffre embrasé.
Repentez-vous !
Une offrande de miel
Pour adoucir la face du Ciel
Aux cœurs égarés :
Retrouvez le chemin de la liberté ;
Le chemin de la vie éternelle ».
Remercions Georges Cocks du fruit de ses méditations, et de ses efforts pour les traduire dans le langage divin de la poésie.
Edouard Boulogne.
(
Georges Cocks ).