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12 Août 2010
Littérature : Poussières de vies.
(Claudie Adolphe : Poussières de vies, suivi de Maître Bouttrel et les demoiselles de la rue du Sable. Editions Orphie).
L'écrin est déjà magnifique en lui-même : un album d'une centaine de pages, grand format, au magnifique papier glacé.
Le contenu ne lui cède en rien.
Madame Claudie Adolphe nous offre une suite de poèmes où elle a mis le meilleur d'une vie riche.
Ce n'est pas que cette vie, comme il en est nécessairement, n'ait pas eu, comme toutes les nôtres, sa part de chagrins, de revers, mêlés, aux jours de joie, ou de sérénités.
L'auteur, adroitement les a tissés, organisés en une oeuvre pleine et quoique discrète, chargée d'émotions maîtrisées, transfigurées par la poésie dont on sent bien qu'elle est la source, et la demeure, d'une âme sensible et fine.
Mêlées aux souvenirs nostalgiques, aux méditations sur le temps qui passe, à des esquisses de portraits, à des descriptions épurées de choses, de paysages, de réalités matérielles qui se sont incorporées à son âme et survivent, en elle, et dans le poème, comme par exemple cette maison de campagne ( cf.Maison d'enfance ) qui se retrouve d'ailleurs sous forme de peinture, dans le corps de l'ouvrage, comme nous allons le voir.
Certains tableaux s'élèvent à la réflexion morale, et se teintent de drame, sans pour autant tomber dans le pathétique ( cf. La mort du béké ).
L'auteur fait suivre la série de ses poèmes d'une sorte de nouvelle : Maître Bouttrel et les demoiselles de la rue du Sable.
( Illustration de Monique
Adolphe-Magras)
L'histoire qui s'est déroulée réellement jadis, en la bonne ville de Basse Terre, quoique assez sordide dans sa banalité ( que de médiocrités au fond de tant d'âmes, même celles des grenouilles de bénitier ), arrache au lecteur plus d'un sourire, tant madame Claudie Adolphe, réussit tout en restituant le ressentiment ravageur, d'âmes frustrées, à les montrer dans leurs ridicules grâce à son scalpel de moraliste, et de poète.
(Illustration par Jack
Adolphe)
Mais Poussières de vies est aussi une oeuvre à plusieurs mains.
Les poèmes, la nouvelle, sont enchâssés dans une série abondante et réussies d'illustrations, de peintures, réalisées par sa soeur Monique Adolphe-Magras, et son jeune frère, hélas décédé, Jack.
Tout cela est harmonieux, et constitue un ensemble heureusement organique.
Une vraie famille d'artistes, ces Adolphe!
Edouard Boulogne.