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13 Février 2011
Les manguiers du Galion.
( Les manguiers du Galion, éditions Les Ateliers de la Lucarne. Prix: 15£ ).
Raymond Joyeux était très populaire ( à la fois respecté, et aimé ) auprès de ses jeunes élèves, il n'y a pas bien longtemps. Et je ne doute pas du succès du deuxième volume de ses souvenirs auprès des teenagers, consacré à la période de l'adolescence. (Du premier tome, consacré à l'enfance, nous avons rendu compte dans le Scrutateur. Voir la rubrique Littérature, dans les "catégories" de nos archives )
Ce deuxième volume intitulé Les manguiers du Galion, ravira encore davantage ses contemporains , -dont le scrutateur- ces témoins d'une autre époque.
L'action, (les actions),se circonscrit dans un périmètre de la Basse Terre situé entre Les Saintes, dont notre ami est originaire, l'école où il est pensionnaire, école privée catholique de Blanchet, (alors « petit séminaire », qui formait l'esprit et le caractère de ses jeunes élèves, -pas tous destinés à la prêtrise- jusqu'à la classe de seconde incluse), le lieu-dit l'Habituée, et la ville de Basse Terre proprement dite.
Pour les anciens, Les manguiers du Galion ne seront pas simplement le document d'une Guadeloupe d'un autre temps.
Ils revêtent, par une mystérieuse alchimie, malgré la jolie couverture, verte et jaune, du livre conçue par l'un des fils de l'auteur, cette couleur sépia, qui opère la métamorphose du passé en présent, fait revivre, en titillant les mémoires, les faits anciens, même les plus humbles, en apparence les moins importants, en sensations actuelles, vivantes et toutes frémissantes de vie.
Moi, qui n'ai pas « connu les joies de l'internat », comme me le rappelle Raymond, dans une de ces dédicaces à la fois souriante, et mi-figue, mi-raisin, dont il a le secret, j'ai été séduit par un style qui marie à la perfection le pittoresque, l'élégance et une simplicité de bon aloi, et par l'abondance des anecdotes, celle des références, nombreuses, à des personnes, les jeunes, d'alors, et leurs maîtres aussi, dont plusieurs furent des camarades, voire des amis communs, et dont quelques-uns, déjà, nous ont quitté.
Références aussi à des évènements culturels de l'époque, qui manquent cruellement aujourd'hui, tant à la jeunesse scolaire qu'aux amoureux de vraie culture. Ainsi le souvenir des matinées scolaires annuelles de la Troupe Jean Gosselin, dont nous suivions, lui au Cinéma-Théâtre d'Arbaut à Basse Terre, moi à Pointe-à-Pitre à la défunte salle de la Renaissance, les prestations talentueuses.
A cet égard, comment ne pas partager le jugement de Raymond Joyeux parlant de « ces représentations théâtrales de haute tenue qui, hélas!, ont déserté les scènes antillaises, accentuant, si j'ose dire, le néant culturel des collégiens et lycéens guadeloupéens d'aujourd'hui ».
Et ce jugement qui n'émane pas d'un vieux grognon nostalgique, mais d'un homme de culture qui reste aux aguets de tout ce qui peut encore parler à l'esprit, et au meilleur de la sensibilité, n'en revêt que plus de gravité.
Le livre s'arrête à la fin de l'année de seconde, alors que l'auteur s'apprête l'année suivante « à s'expatrier » pour.... Fort-de France, et le lycée privé ( catho) où il devait préparer son baccalauréat.
J'attends avec impatience la parution du troisième tome des Souvenirs, où nous seront contés, par le menu, les aléas de cette nouvelle étape, qui, semble-t-il à pu ressembler à bien des choses, sauf à une.... trucidation par déportation.
Edouard Boulogne
En attendant la vente en librairie, on peut d'ores et déjà se procurer l'ouvrage en s'adressant à l'auteur sur son site :
http://web.mac.com/raymondjoyeux/iWeb/%20Raymond%20Joyeux/Bienvenue.html