Ce matin, les médias bruissent avec gourmandise du dernier sondage "qui donne la gauche en progression, et largement en tête des législatives".
Moi, vous me connaissez (comme disait le commissaire San Antonio), je suis par nature curieux et dubitatif. Je prends donc attentivement connaissance dudit sondage...
Et là, surprise !...
Résultats du sondage réalisé par Ifop-Fiducial pour Europe1, Paris-Match et Public Sénat. Sondage réalisé par téléphone les 18 et 19 mai 2012, auprès d'un échantillon représentatif de 860 personnes âgées de 18 ans et plus et inscrites sur les listes électorales (méthode des quotas).
PS : 34,5 % (+3,5)
UMP, Radicaux, N. Centre : 32,5 % (+1)
FN : 16 % (-2)
Front de Gauche : 7 % (-1)
EELV : 4,5 % (-0,5)
Modem : 4 % (-0,5)
NPA : 0,5 % (-0,5)
Debout la République : 0,5 % (=)
LO : 0,5 % (=)
TOTAL : 100 %
Décryptage...
1 - Certes le PS progresse, mais ses alliés stagnent voire même reculent. Le Front de Gauche, en baisse de 1 %, est très en deça de son score aux présidentielles. Le FN, annoncé lui aussi en recul, est en réalité plutôt élevé pour une législative post-présidentielle.
2 - Si on compare le total des voix de l'ensemble de la droite (en bleu) et de l'ensemble de la gauche (en rouge), le résultat donne un net avantage à la droite :
49 % contre 47 % !
Ce qui montre bien la nécessité d'une union électorale à droite, pour faire barrage à l'alliance socialo-écolo-communiste.
On n'a pas compté les voix du Modem (4 %) car elles iront sans doute s'égayer un peu partout.
Nous confirmons : même après ce battage médiatique extatique sans précédent au profit de Flanby, la droite reste majoritaire en France.
3 - Les élections législatives étant un scrutin uninominal à 2 tours et par circonscription, les scores globaux par parti ne donnent qu'une indication de tendance, et en aucun cas une projection de la future assemblée. C'est évident, mais peu de commentateurs trouvent nécessaire de le rappeler.
4 - Tout le monde sait que la présidentielle a été un plébiscite contre Sarkozy. Ca devait être DSK, ce fut Hollande. Par défaut, et au grand dam de la plupart des caciques du PS. Compte tenu de la haine attisée par les médias depuis 5 ans contre l'ancien président, une huître aurait sans doute été élue. On peut raisonnablement en conclure que, Sarkozy "dégagé", les Français voteront localement comme ils en ont l'habitude, Hollande (et c'est un euphémisme) ne suscitant pas franchement une "envie" ni un "désir".
5 - Aux législatives, les candidats ayant obtenu au moins 12,5 % des inscrits au 1er tour peuvent se maintenir au second. Et c'est bien là le point faible de la droite. Le FN, comme l'UMP, ont annoncé que leurs candidats se maintiendront partout où ils le pourront. Cette division annoncée au 2ème tour, face à une gauche qui joue parfaitement depuis des années sa partition du "désistement républicain", est évidemment potentiellement mortelle pour la droite.
C'est la raison pour laquelle nous pensons que, face à cette attitude suicidaire des états-majors, c'est aux électeurs d'organiser eux-mêmes le désistement républicain et patriote en s'engageant à voter au 2ème tour pour le candidat le mieux placé du 1er tour, quel qu'il soit.
6 - En fait, à un peu plus de 2 semaines du premier tour, les sondages restent très serrés. Et, compte tenu de la marge d'erreur inhérente à tout sondage, des incertitudes qui pèsent encore sur le taux de participation, des spécifités locales, où la personnalité d'un député compte parfois plus que son appartenance politique, de l'hésitation des Français à donner un blanc-seing à la gauche, et de bien d'autres choses encore, cette élection législative reste totalement ouverte.
N'écoutez pas ces voix qui s'élèvent en prédisant tous les malheurs à la France en cas de cohabitation. C'est au contraire, dans la situation présente, ce qui peut lui arriver de mieux : empêcher Hollande de mettre à exécution son projet délirant.
Jospin, le soir du 6 mai, ayant senti le danger, se répandait partout en demandant aux Français de "donner maintenant une large majorité à Hollande, pour redresser la France", prévoyant pour elle les pires malheurs en cas de cohabitation. Aucun journaliste n'eut l'idée de lui rétorquer qu'il n'avait pas eu ce genre d'état d'âme en 1997 quand il devint pour 5 ans Premier ministre de Jacques Chirac.
Quant à Fabius qui, par un habile jeu dialectique entre les 2 tours des législatives de 2007, fit perdre une vingtaine de sièges à la droite en agitant le chiffon rouge de la Tva sociale face à Borloo, il espérait bien, par ce sale coup médiatique, faire basculer la majorité parlementaire du côté de la gauche, forçant Sarkozy à une cohabitation.
Les institutions sont ainsi, et elles fonctionnent fort bien. D'ailleurs, le rêve secret des socialo-écolo-communistes est d'obtenir une majorité suffisament large pour faire voter par le Congrès toutes les lois constitutionnelles permettant d'abattre cette V° République qu'ils haïssent plus que tout.
Il leur faut pour cela une majorité qualifiée de trois cinquièmes. Ils ont déja la majorité simple au Sénat, un raz de marée à l'Assemblée Nationale leur conviendrait parfaitement.
Ne leur donnons pas ce plaisir, et surtout ne précipitons pas la France dans cette aventure. Jamais, dans l'histoire de la V° République, un parti n'a contrôlé autant de rouages, aux niveaux national, régional, départemental, municipal.
Sans compter la propagande "éducative" qui formate nos enfants dès l'école primaire et les médias à la botte qui décrètent la bien-pensance.
Tout est encore possible. Mobilisons nous. Pratiquons d'autorité le désistement républicain patriotique. Votons pour la
cohabitation.
Hollande sera un président potiche inaugurant les chrysantèmes. Comme René Coty.
Ca lui ira très bien, il fatigue vite parait-il. Et il pourra se permettre quelques retards aux réunions...
MINURNE