5 Septembre 2013
Dans le gouvernement de niais auquel elles appartiennent, deux personnalités tranchent : Manuel Valls, et Christina Taubira.
Pour cela, elles vont grandir en popularité dans cette partie de l'électorat de gauche qui garde encore des illusions sur l'idéologie dont se réclame l'actuel gouvernement.
Valls est l'homme de ceux des citoyens, pas seulement à gauche, ( hélas! ) qui croient à son discours de fermeté face à la délinquance croissante, et au délitement de la vie politique nationale.
Je crois qu'ils se trompent et que la posture de fermeté du ministre de l'intérieur, n'est qu'un leurre. La preuve en est que son opposition prétendue au programme du ministre de la justice, a fondu comme neige au soleil au congrès récent du PS à la Rochelle.
Taubira au contraire incarne un curieux mélange de la vieille politique du parti radical, et de celle, pourrie, des soi-disant écologistes et vrais bourgeois bohèmes ( les fameux bobos ), coupé de relents "anti colonialistes" de l'ancienne ( ? ) indépendantiste guyanaise.
Ceux qui ont suivi la totalité de l'émission de ce soir, sur France II, ont pu juger, de cette passionaria, je l'espère, comme elle le mérite.
Taubira est incontestablement une rhétoricienne redoutable, une bête de télé comme l'a dit F-O Giesbert, capable comme peu sont encore capables de le faire, au temps des énarques, d'un vocabulaire varié, et même d'employer l'imparfait du subjonctif. Petite préciosité qu'elle tient peut-être de son appartenance à la mouvance outre mer de la France, et particulièrement antillo-guyanaise de la passionaria. Raymond Barre, le Réunionnais, ne répugnait pas non plus, qu'on s'en souvienne à ces petites mignardises. Et Rome n'est plus dans Rome, elle est toute où nous sommes.
Mais si la rhétorique est l'art de bien parler, elle peut être, aussi, celui de bien tromper et de dissimuler sous un cliquetis de mots bien agencés, celui de masquer la réalité, éventuellement de maquiller, en lui donnant l'air d'un plein, ce qui ne serait qu'un vide sidéral.
A cet égard, les amateurs auront été comblés, je ne dis pas convaincus, par le festival taubirien.
La dame a joué, un temps, face à des journalistes craintifs, et tétanisés, à la manière d'un bateleur de foire, de toute la gamme des fards, des pirouettes, qu'un Benito Mussolini, en son temps utilisa, sans vergogne, pour séduire les plus crédules des masses populaires.
Mise en avant de sa personne physique, dansant, chantant, ondulant à la façon d'une courtisane, jouant des reins, du menton comme l'illustre Bénito.
Rhétorique toujours, dissimulation sous des nuages de fumées : on éludait à tour de bras. Sur le désaccord entre elle et Valls, évident, elle récuse, et se sauve par une pirouette : " c'est un match qui n'existe pas entre nous, mais qui est commenté par des myriades de journalistes".
Et flatteurs d'applaudir!
Quand vint le moment de répondre sérieusement aux questions techniques sur les lois dont elle est porteuse, cela fut plus difficile. La dame hésitait, bottait en touche, répondait par l'intimidation.
On l'entendit même dire : " je fais partie des gens dont certains pensent qu'ils n'auraient pas dû occuper la place qui est la leur". ( L'arme nucléaire ne fut pas utilisée, mais il s'en fallut de peu : la référence à sa négritude ).
Même technique face, en fin d'émission, à M. Estrosi, maire UMP de Nice, et ancien ministre.
Là, Taubira rencontra plus que de la résistance, une offensive vive et argumentée. Elle y répondit par la dénégation bruyante, et l'indignation surjouée. L'indignation, cette porte dérobée des esprits en difficulté.
Le moment le plus difficile pour notre spécialiste en artifices pyrotechniques, fut le témoignage d'une mère, dont la fille est la récente victime d'un de ces criminels endurcis que semblent protéger les projets juridiques du garde des sceaux. Comme cette femme, au discours calme et réfléchi, mettait en question, directement les projets du ministre, Taubira trouva le secret de l'escalier dérobé: le silence. Le silence devant la douleur. " On ne commente pas la douleur". Ah? Bien sûr.
Sauf pour les appointés du PS, et les niais ( dont on ne saurait minimiser, certes, ni le nombre, ni la capacité de nuisance ), cette soirée, pour qui a regardé cette émission objectivement, a confirmé la faiblesse du projet gouvernemental. et sa nuisance, est une implacable évidence.
L'idéologie qui la supporte est pestilentielle.
Dans le combat contre cette peste, le combat doit être sans merci.
Un combat, lecteurs, que nous devons mener sans faillir.
Edouard Boulogne.