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11 Décembre 2012
[ La France est en proie à une très grave crise, sur le plan moral et spirituel, mais aussi sur le plan économique ( comme le rappellent nos récents articles ). En dépit de cela, elle garde sur les marchés internationaux, une relative confiance des milieux économiques. Le capital économique considérable qu'elle s'est constituée au fil des siècles fait qu'on lui conserve encore une certaine confiance, bien qu'ébranlé par l'arrivée au pouvoir des socialistes.
C'est ce que montre l'article de Guillaume Maujean. LS ]
Les passages soulignés de l'article l'ont été par Le Scutateur.
La France a levé hier 6 milliards d'euros à des taux négatifs.
La dette française finit l'année en fanfare. La France a levé près de 6 milliards d'euros lors d'une adjudication de bons du Trésor
hier, et ses taux d'emprunt sont ressortis négatifs sur les trois lignes de l'émission. Cela signifie que les investisseurs sont prêts à
perdre de l'argent en plaçant leurs avoirs sur la dette française, comme s'ils le déposaient en lieu sûr dans un coffre-fort. Ainsi, les opérateurs qui ont prêté hier 1,293 milliard
d'euros au taux de - 0,012 % à 1 an récupéreront 150.000 euros de moins en novembre 2013 ! Et ce sans même prendre en compte l'inflation.
La France n'a jamais bénéficié de conditions de financement aussi favorables. On a encore touché hier un
plus bas de l'histoire sur les emprunts à 10 ans, à 1,91 %. L'Agence France Trésor, chargée de gérer la dette de l'Etat, a bouclé la semaine dernière son programme de financement 2012
à moyen et long terme, qui devrait se traduire par un taux moyen pondéré de 1,87 % sur l'année, du jamais-vu.
Les conditions étaient encore réunies hier pour que la dette française soit recherchée. La démission de
Mario Monti en Italie a agi comme une piqûre de rappel sur les marchés : la situation des pays « périphériques » de la zone euro reste précaire et la résolution de la crise encore
largement dépendante de facteurs politiques. La journée a été marquée par une vive remontée des taux italiens et une « fuite » vers les emprunts d'Etat les plus sûrs et les plus
liquides - ceux qui peuvent s'échanger facilement. Mais c'est un vrai mouvement de fond qui dure depuis des mois et qui profite à la dette française. Les grands investisseurs
internationaux, principalement asiatiques et moyen-orientaux, disposent d'énormes masses de liquidités dont une partie doit s'investir en euros, parce qu'il leur faut répartir leurs
risques. La crise les conduit à chercher des valeurs refuges : la dette publique allemande d'abord, celle de la France ensuite, qui fait
office de deuxième meilleur choix.
Ni la perte du AAA, ni le « french bashing », cette tendance à dénigrer l'Hexagone, ni
l'interventionnisme du gouvernement dans le dossier Florange n'ont pour l'instant inversé cette tendance. Combien de temps cela peut-il durer ? Sans doute tant que l'horizon ne sera
pas dégagé en zone euro. Mais, prévient Pierre de Lauzun, de l'Association des marchés financiers (Amafi) : « L'absence de réformes
structurelles en France, la difficulté à tenir les promesses sont un terrain propice pour qu'un mouvement de défiance gagne les marchés, sans parler de la hausse prévisible du
chômage. » « Et ne nous illusionnons pas, ajoute-t-il. Les marchés réagiraient dans un tel cas avec excès, dans le sens inverse de celui d'aujourd'hui.
»
L'Elysée et Bercy en ont sans doute conscience : les membres de cabinet et les ministres reçoivent
régulièrement les investisseurs internationaux pour dissiper leurs craintes. Hier, le ministre de l'Economie, Pierre Moscovici, a ainsi accueilli un groupe de gestionnaires
asiatiques, américains et européens, dont des fonds de pension et des fonds alternatifs. « Je les ai invités à sortir des préjugés : non, nous ne sommes pas un pays de mangeurs de
baguettes avec un béret sur la tête et où certains ont un couteau entre les dents ! a-t-il déclaré à Reuters à la sortie de la réunion. Nous sommes un pays dans lequel on
peut investir. »
Selon Philippe Gudin de Vallerin, chef économiste Europe de Barclays : « Pour certains
investisseurs américains, la France, c'est l'interventionnisme excessif dans le secteur privé, un taux d'imposition à 75 % et des hausses d'impôts alors qu'il faudrait baisser les dépenses ; le but de cette réunion était de remettre les idées
en place, surtout après cette série de commentaires négatifs sur la France : l'article de "The Economist" ou la dégradation par Moody's. »
Guillaume Maujean
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