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16 Mai 2010
L'homme des deniers.
Les participants à certaines messes catholiques en Guadeloupe ont noté que depuis au moins deux dimanches, l'homélie du célébrant est réduite à sa plus simple expression pour laisser place à la lecture d'une sorte de message qui ressemble fort à un texte officiel.
Ce message est on ne peut plus étrange. Il y est question de l'amour du prochain (thème on ne peut plus conforme à l'orthodoxie, il est vrai), de la nécessité de s'aimer, surtout entre chrétiens. On y déplore le manque de respect à l'égard du clergé, des prêtres qui sont les chefs du troupeau comme l'a voulu le Seigneur.
Fort bien.
Mais les précheurs ne sont pas les payeurs, et chacun, dans l'assistance, se regarde, intrigué par un discours si peu conformes aux pratiques du diocèse depuis bientôt deux ans ( certains précisent : « et même bien davantage »!).
Et puis, deux mille ans d'histoire ont affiné le sens critique, et le sens de la foi des brebis.
Oui, il faut s'aimer les uns les autres. Oui, il faut aimer et respecter les bergers du troupeau.
Oui.
Mais quand ils sont respectables.
Le Christ lui-même sut stigmatiser les mauvais bergers ( car il y en eut de son temps, comme...du nôtre) , et nul chrétien n'oublie ce passage des écritures, où muni d'une souple lanière, Jésus cingla... les marchands du Temple.
Et nul n'oublie le rôle joué par Caïphe, le grand prêtre dans la condamnation de Jésus.
Lorsque donc, dans une Eglise locale (où qu'elle soit) un prêtre fait forfaiture, en abusant de ses titres, et de son aura institutionnelle, pour trahir le message, tenter de faire passer pour le message de l'Eglise ses préférences personnelles, chaque brebis est en droit de dire AWA! Non possumus ( nous ne pouvons pas!).
Chaque brebis est en droit de refuser, qu'au nom du Seigneur, on veuille, selon les caprices du « berger » paroissial ou épiscopal, lui intimer, sous peine de blâme, d'avoir à adhérer aux idées et combats politiques de monsieur Sarkozy ou de madame Aubry, de M. Le Pen ou de M. Besancenot, d'assimiler tel forcené, agitateur politique ou syndical, au bon Samaritain des Evangiles.
Les chrétiens d'aujourd'hui ne sont peut être pas aussi sots que l'imaginent certains de leurs pasteurs.
( Brebis bonnes pour la tonte!).
Ils savent que la parabole du berger et des brebis, est une métaphore. Qu'en elle le berger est perçu comme le symbole du père.
Ils n'ignorent pas qu'au sens strict la réalité est plus triste. Le berger garde ses moutons, et les préserve du loup...en vue de la tonte, et avant le sacrifice final!
Au fait comment s'appelait le responsable des finances des douze (disciples), le responsable du denier, vous savez, celui qui vendit notre Maître pour … trente deniers.
C'était Judas Iscariote. Sa descendance perdure. Mais Judas se suicida par désespoir de sa trahison.
Ses arrière petits fils assument leur trahison, s'en nourrissent, s'en engraissent. Ils ont été marqués, jadis, au fer rouge, par un certain Jean-Baptiste Pocquelin, dit Molière.
Il peut y avoir un devoir de désobéissance, car lorsque les peuples cessent d'estimer, ils cessent d'obéir.
Comme l'écrivit Georges Bernanos, au fer rouge, sur leurs faces de traîtres : « Mieux vaut que cent dévôts passent pour Tartuffe, qu'un seul Tartuffe pour dévôt. Car dans le premier cas, l'erreur ne saurait compromettre que l'honneur de cent chrétiens. Au lieu que l'imposture d'un seul Tartuffe engage l'honneur même du Christ ».
Bonne semaine mon saigneur!
Marc Décap.