Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
24 Décembre 2011
Je remercie ceux de nos lecteurs qui m'ont déjà envoyé leurs voeux, notamment l'ami Eric Nogard, qui contribue par son talent et son courage, à la bonne marche du Scrutateur.
EB
( I ) Douce nuit, par Jacques Greg-Belobo, ténor américain.
( II ) Minuit chrétien Caruso.
Enrico Caruso, né à Naples en 1873, mourut en 1921, à seulement 48 ans.
Sa voix était si exceptionnelle qu'elle est devenue le synonyme du "ténor accompli". Elle est éponyme ( c'est-à-dire étymologiquement : qui donne son nom). On dit aujourd'hui "un Caruso" pour "un super ténor".
L'enregistrement que l'on va entendre date de 1916, c'est-à-dire d'une époque où les techniques d'enregistrement étaient dans leurs premiers balbutiements. On ne comparera donc pas aux enregistrements actuels d'un Pavaroti, d'un Placido Domingo, ou d'un Roberto Alagna.
A titre de comparaison la voix ici enregistrée de Caruso est à ce qu'elle fut, ce que le temple du Parthénon à Athènes, ou les pyramides d'Egypte sont à ce qu'elles furent au temps où elles étaient classées parmi les sept merveilles du monde.
Il n'epêche que ces monuments sont bien admirables à contempler, malgré l'usure du temps, et les atteintes portées à leurs splendeurs par la folie des hommes.
Ecoutons :
http://www.youtube.com/watch?v=hv5t7pOs4vc
( III ) Arbre de Noël, par Dominique Guesde.
Nos lecteurs connaissent déjà Dominique Guesde, médecin Guadeloupéen du XIX ème siècle, que nous présentions récemment sur le Scrutateur.
L'un de ses petits cousins, le docteur René Bonnet, publia en 1989, un recueil de quelques-uns des poèmes que cet homme de culture, écrivait pour son plaisir, devenu le nôtre. Je retiens pour ce jour de Noël 2011, cet ARBRE DE NOËL :
XLIV
ARBRE DE NOËL
Mesdames et Messieurs, soyez les bienvenus
Pour fêter avec nous le doux enfant Jésus
Qui naquit à Noël, vous le savez peut-être,
A Bethléem, traqué, pourchassé, lui, le Maître,
En une étable, parmi les bêtes, comme un gueux.
L'espoir qu'il fit germer au cœur des miséreux
Survécut et fleurit, vivace et symbolique,
Sous l'aspect merveilleux d'un arbre aux beaux fruits d
Qui ramène à Noël le rêve chimérique
Que fit autrefois l'homme et qui le hante encor.
Allons, enfants, venez, voici l'heure attendue,
Entrez tous ; la moisson est à vous ; approchez ;
Tendez les mains, les deux, s'il vous plaît ; décrochez
Ce pantin, celui-là, la poupée suspendue
Là-bas et qui sourit, l'œil bleu, le nez camard,
La lèvre rouge, enfin charmante sous le fard ;
A toi, petit, la bête à crinière hirsute,
Et ce ballon marqué Gobin, et cette flûte,
Emportez vos trésors, riez, soyez joyeux,
La consigne, ce soir, pour tous, est d'être heureux.
Voici Polichinelle avec sa double bosse,
Vêtu mi-parti rouge, et jaune, qui se hausse
Pour se faire admirer et désirer par vous !
A qui cette arme à feu qui part à tous les coups,
Et ce sabre paré de sa riche dragonne ?
Et ce shako que l'or de haut en bas galonne ?
Armez-vous ! Vous serez heureux peut-être un jour,
Enfants qui gazouillez en vos doux nids d'amour
Et qui vous réchauffez aux jupes de vos mères,
De saisir le mousquet, comme l'ont fait vos pères,
Et comme eux simplement, sans phrases, vous saurez,
Quand l'appel sonnera, de grands clairons sacrés,
Réclamer votre part d'honneur en la bataille.
Mais nous n'y sommes pas encore, et votre taille
Respectable d'ailleurs, je n'en médirais point,
N'a pas acquis le taux exigé, ni le point.
Mais, diable ! nous voilà bien loin de notre affaire,
Et, si je ne me trompe, en marche pour la guerre !
En attendant, allez à vos jeux, jouissez
Des trésors que Noël vous apporte. Emplissez
Nos oreilles du bruit charmant de votre joie.
Que votre rire éclate entier et se déploie
Turbulent et joyeux, à travers nos ennuis,
Et déride nos fronts empreints de noirs soucis.
Faites beaucoup de bruit, rompez-nous la cervelle,
Tel est l'ordre qu'il faut, ce soir, avec grand zèle,
En dépit des raseurs, accomplir sans merci.
Si vous êtes heureux, nous le serons aussi.
Dominique Guesde
Noël 1896.
Poète, D. Guesde était aussi un artiste complet.
En son hommage, et bien que le sujet ne touche pas directement le thème de Noël, je vous propose d'admirer l'une de ses aquarelles.
En ce temps là, il n'y avait pas de télévision, et l'on était loin d'imaginer internet, sauf peut-être tel ou tel visionnaire comme Jules Verne.
Certains esprits semblent y avoir trouvé leur compte.
( Dominique Guesde : Le pêcheur de Ouassou ).