Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
11 Décembre 2011
( De métropole, une « vieille » amie, de mon âge ( ! ) m'envoie ce texte, toute fière, et triomphante d'en être. Oui, nous sommes dans la « bonne » tranche, me dit-elle, nous sommes nés entre 1930 et 1960.
Je partage son enthousiasme.
Et pourtant, et pourtant! Gardons nous de toute illusion rétrospective. Si mes souvenirs sont bons nous avions nos sujets de mécontentement, de révolte.
Avec le temps, avec le temps, oui, ….tout ne s'en va pas pour autant. Et il est même ( ou peut être ) une source d'enrichissement, de force, un trésor de dons à faire à ceux qui viennent, à ces petits jeunes qui nous suivent, et qui... ressemblent tellement, si nous savons leur jeter un coup d'oeil neuf, ( naïf, au vrai sens du mot ) à ceux que nous étions il y a quelque temps.
Le temps peut être celui du malheur et de la dissolution. Mais il peut être aussi, le milieu de la maturation. Il nous appartient ( quelque peu, si nous le voulons, et si nous réfléchissons aux moyens de l'apprivoiser ) d'être davantage, et mieux, avec notre expérience. Oui d'ÊTRE, plus que d' avoir été. A cette condition les p'tits jeunes ne nous rejetteront pas dans le sac des vieilles badernes plaintives, et moroses, mais nous accueilleront comme des partenaires, si, cependant, nous savons rester à notre place, et ne jouons pas le petit jeu ridicule du copinage. Mais nous ne devrons pas leur opposer la figure de radoteurs ressassant un passé en partie mythique, qu'ils refusent parce qu'il n'y croient pas, non sans raison souvent.
U vieux philosophe qui vient de mourir à 90 ans, Lucien Jerphagnon, et qui est demeuré « jeune » et primesautier jusqu'à ses derniers jours, a publié en 2009, un charmant petit livre Laudator temporis acti ( c'était mieux avant ). Ce livre avec préface, postface, et quelques commentaires, est d'abord une anthologie de textes qui porte sur le sujet de notre attitude face au temps qui passe, et l'illusion rétrospective qui l'accompagne trop souvent.
Il faudrait le lire. Lecture facile, rendue agréable, par l'humour constant de l'auteur qui a, non pas vaincu, c'est absurde, mais apprivoisé le temps ce compagnon de toutes nos minutes, et que nous ne pourrions répudier, même si nous le voulions.
En tout cas, pour revenir au texte de mon amie, je certifie que tout le texte qu'elle m'a envoyé, est vrai, que tout ce qu'il dit ( sauf pour la neige que nous n'avions pas en Guadeloupe ) est vrai. C'était une belle époque tout d'même, tout d'même, tout d'même!
Ce qui ne signifie pas que ce qui a suivi est rejetable en bloc.
« Ô temps! Suspend ton vol ». Ce célèbre vers du romantisme français, que l'on peut à 17 ans dire, et ressasser, ( beaucoup de « vieux », comme moi, en ont fait l'expérience, après Lamartine ) est peut-être bien une attitude infantile. Il faut tendre à comprendre le temps comme l'allié et la condition de la création.
Le Scrutateur.
Deux chansons poétiques sur une appréhension d'un « certain temps » /
( I ) : http://www.youtube.com/watch?v=aiXcUTTLud4
" Avec le temps, tout s'en va", chante Léo Ferré. Mais il s'en plaint. Quelle est la source de cette plainte, sinon la perception de notre insuffisance à Être, durablement ce que nous voudrions ëtre? N'est-ce pas le propre de l'homme que le sentiment douloureux de notre finitude. Nos animaux les plus chers sont inaccessible à cette nostalgie de l'être. La vraie vie n'est-elle pas ce combat pour retrouver le sens de l'être perdu? Si la philosophie, et la religion dans un autre registre, n'étaient pas cette recherche, méthodique, et parfois plus ou moins réussie, elles ne vaudraient pas une heure de peine.
( II ) Autre interprétation que je dédie à une autre amie, avec...toutes mes taquineries!
http://www.youtube.com/watch?v=va3J6sW_FSs
Sacré Philippe. Sans doute, ce soir là avait-il un peu trop flirté avec le whisky ou la mescaline. Dommage quand même qu'il se soit laissé vaincre par ce temps qu'il n'a pas su ( pu ) apprivoiser pour s'en faire un allié, et une source de joie.
La poésie nous rappelle la profonde et douloureuse recherche de l'homme vers l'être. Baydelaire le rappelle à la fin d'un beau poème Les Phares, que je cite de mémoire :
" Car c'est vraiment Seigneur, le meilleur témoignage
Que nous puissions donner de notre dignité
Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge
Et vient mourir au bord de votre dignité. "
« NÉS ENTRE LES ANNÉES 1930 et
1960 :NOUS ÉTIONS PLUS
FORTS
Premièrement, nous avons
survécu à
l'accouchement par des mères qui fumaient et /ou
buvaient pendant qu'elles étaient enceintes.
Elles prenaient des aspirines, mangeaient de la vinaigrette , des desserts ,>
> et n'étaient pas testées pour le diabète ou le cholestérol.
Après ce traumatisme, on s'endormait n'importe où, ou on nous couchait sur le ventre dans des lits à paillasse dans des chambres
peintes au plomb.
Nous n'avions pas de serrures aux portes. Lorsque l'on faisait de la bicyclette, on avait des casquettes, mais pas de casques de
protection. Bébés et enfants, on nous emmenait dans de vieilles guimbardes sans
chauffage, sans ceintures ni sièges pour bébés, ni air bag
Être dans la benne arrière
d'une camionnette par une belle journée ensoleillée était toujours quelque chose d'extraordinaire.
Nous buvions l'eau directement de la fontaine et depuis les
Romains dans les maisons les tuyaux étaient en plomb.
Nous mangions des gâteaux secs, du pain rassi, du vrai beurre, du saindoux du lard. Nous buvions du chocolat avec du vrai sucre. Et nous n'étions pas obèses POURQUOI
Parce que nous étions toujours en train de bouger, de jouer dehors...
Nous sortions de la maison le matin pour jouer toute la journée au grand air, à
condition d'être revenus quand les lampadaires s'allumaient.
Nous prenions des heures à construire nos planches à roulettes avec lesquelles nous descendions les côtes, sans
freins. Après avoir foncé dans les buissons une paire de
fois, nous avons appris à gérer les problèmes. Nous> n'avions pas de Playstations, Nintendos, X-box, iPod. Il n'y avait
pas de jeux vidéos, pas 150 canaux au câble,pas de films vidéos ou dvds, pas de son
stéréo ou de cds,pas de portable, pas d'ordinateur et pas d'Internet .
NOUS AVIONS DES AMIS et
nous sortions dehors pour les retrouver !
Nous tombions des arbres, en faisant le parachute,on se coupait, se cassait des os, des
dents et il n'y avait pas de poursuites judiciaires pour
cela.
On nous offrait des fusils à plomb pour notre anniversaire,faisions des jeux avec des bâtons et des
balles, des lance-pierres, des épées, des arcs et flèches, des fléchettes, nous faisions
et jouions avec des radeaux de fortune sur les rivières, nous faisions des pistes de glissades sur les inondations des prairies gelées en hiver, nous allions à l'école en culottes courtes par
tous les temps, nous sautions et plongions des souches d'arbres des rivières non fréquentées,nous bricolions avec toutes sortes d'outils réputés dangereux des ateliers de nos parents, nous
jouions avec des pétards à mèches, nous fumions des P4 à l'unité, nous sucions toute la journée des boite de coco, aux heures les plus chaudes les lessiveuses étaient nos plus belles
piscines, nous descendions à toutes allures les côtes en herbes des vergers sur des plaques de linoléum ou balatum d'asphalte en guise de luge. Les soirées exceptionnelles de grandes chutes de
neige, nous avions la permission de jouer à la lueur des réverbères dans les rues enneigées, glissades et traineaux en bois fabriqués le jour même avec de vieilles planchettes et des cerclages
métalliques d'emballages sous les patins occupaient notre temps et gelaient nos mains violettes sans gants et même si on nous disait que tout pouvait arriver, nous sommes pour la plus part
toujours là.
Nous roulions sur nos
vélos sans frein et sans éclairage Nous marchions jusqu'à la maison d'un copain de classe ou de quartier et frappions à sa porte, nous entrions simplement, nous étions très bien
accueillis.
> > > > > > L'idée que nos parents auraient un jour à nous faire sortir de prison était impensable, ils étaient AVEC la
loi. L'idée que nos parents puissent être contre l'avis de l'instituteur, du professeur,
du policier, du gendarme, du Maire, du curé, qu'ils puissent en venir aux mains ou aux insultes étaient inimaginable.
Ces générations ont produit
quelques-uns des meilleurs preneurs de risques, têtes pensantes et inventeurs de tous les temps, chefs d'entreprises, souvent autodidactes au bon sens débordant.
Ces 50 années ont été une
explosion d'innovations et nouvelles idées.
Nous avions la liberté et la peur de
l'échec, le
succès et les responsabilités qui vont avec, mais nous avons appris comment gérer tout cela.
Si vous êtes un de ceux-là, si vous vous
reconnaissez...
FÉLICITATIONS!
Peut-être que vous voulez partager ceci avec d'autres qui ont eu la chance de grandir, avant que les avocats ne viennent tout
règlementer, avant que les " médias " ne prennent tant de plaisir à faire trembler les chaumières de leurs scoops dramatiques, sans certitudes...juste pour le fun et le fric.
Comme la vie était belle, limpide , parfois rude mais combien nous étions heureux ! «