Alors que Najat Vallaud-Belkacem a fait de la lutte contre les messages haineux sur Twitter l’une de ses priorités, une victime insoupçonnée l’a interpellée. Christine Boutin s’est plainte sur le réseau social des tweets injurieux qui lui sont adressés.
Comme le relève Le Lab d’Europe 1, la présidente du Parti chrétien démocrate réagissait à une interview de Najat Vallaud-Belkacem publiée lundi 14 janvier sur le site de Matignon. "Les réseaux sociaux, quand ils incitent à la haine de cette manière, s’inscrivent contre les principes démocratiques", y affirme la ministre des Droits des femmes.
Reprenant cette citation, Christine Boutin a tweeté mardi trois captures d’écran d’iPhone de messages particulièrement durs à son encontre. Le premier propose de lancer une fatwa sur l’ancienne ministre, les deux autres lui envoient des images de gestes obscènes.
"Les réseaux sociaux qd ils incitent à la haine s’inscrivent contre les ppes démocratiques." @najatvb Et maintenant ?! pic.twitter.com/xlwuHt0y
Encore un exemple, @najatvb ?... pic.twitter.com/90NMpEmu
Je pourrais y passer ma journée, vous savez, @najatvb : pic.twitter.com/4HMAFsTW
Najat Vallaud-Belkacem n’a pas répondu sur Twitter. Contacté par Le Lab à ce sujet, son cabinet assure que la ministre "condamne tout type de violences et d'insultes en particulier proférées derrière un pseudonyme".
Dans une tribune publiée dans "Le Monde" du 29 décembre, la porte-parole du gouvernement en appelait à la responsabilité du site de microblogging. "Je souhaite que nous puissions travailler ensemble, en lien avec les acteurs associatifs les plus concernés, à la mise en place de procédures d'alerte et de sécurité qui permettront que les évènements malheureux que nous avons connus ces dernières semaines ne se reproduisent plus", écrivait la ministre, faisant allusion à une série de hashtags homophobes, racistes ou antisémites.
Najat Vallaud-Belkacem a indiqué la semaine dernière qu'à l’issue d’un premier entretien téléphonique avec le vice-président de Twitter, Colin Crowell, chargé des politiques publiques, "un travail en commun" avait été "engagé" pour "permettre d’apporter les clarifications juridiques nécessaires" et "mettre en oeuvre rapidement les mesures techniques utiles". Reste à savoir si Christine Boutin pourra obtenir gain de cause.