Césaire et Staline, erreur de jeunesse?

Staline, le tyran communiste ne le céda en rien à Hitler, en cruauté, en ambition, en redoutable efficacité meurtrière.
Les deux hommes s'dmiraient et se redoutaient. Ils furent d'ailleurs alliés un certain temps. Et c'est ce qui permit au Parti communiste français d'être un parti collabo des nazis dans la France
occupée, de 1940 à juin 1941.
Après la guerre ce PCF anciennement collabo, devint l'idole d'une foule de naïfs, mais aussi d'opportunistes, car en ce temps le communisme semblait avoir des chances de l'emporter dans la
confrontation Est-Ouest.
Staline, le petit père des peuples, fut l'objet d'un culte vraiment religieux. Le poète Eluard en 1950, lui écrivit cette ode qui laisse rêveur tout homme de bon sens, et d'honneur :
"Staline dans le coeur des hommes
Sous sa forme mortelle avec des cheveux gris
Brûlant d'un feu sanguin dans la vigne des hommes
Staline récompense les meilleurs des hommes
Et rend à leurs travaux la vertu du plaisir
Car travailler pour vivre est agir sur la vie
Car la vie et les hommes ont élu Staline
Pour figurer sur terre leurs espoirs sans bornes.
Et Staline pour nous est présent pour demain
Et Staline dissipe aujourd'hui le malheur
La confiance est le fruit de son cerveau d'amour
La grappe raisonnable tant elle est parfaite (...)".
La stupidité à cette époque, est, à l'égard du communisme, et de son dictateur Staline, omniprésente, en France et dans toute l'Europe.
Jean-Marie Domenach, dans son livre Le retour du tragique ( Seuil) place en exergue de son chapitre Staline ou le soupçon, cet échance rapportépar M.Raskova, (Un déjeuner au Kremlin) :
" Maman, pourquoi le camarade Staline est-il si gentil?
- Parce que c'est le camarage Staline!
Il eut été étonnant que nous n'ayions pas, aux Antilles, des intellectuels thuriféraires de l'engeance marxiste léniniste.
Et, de fait, il y eut de ces flagorneurs. En Martinique ce fut Aimé Césaire qui tint l'encensoir, comme il ressort de cet article paru ce jour dans le Figaro littéraire :
Date : 18 février 2010 13:30:52 GMT-04:00
Un éditeur exhume des textes engagés reniés par le poète. Le Figaro
Littéraire publie l'un d'eux, écrit à Moscou après les funérailles du Petit Père des peuples.

On ignore si son texte écrit en mars 1953 à l'occasion des funérailles de Staline a été ou non réécrit
par les thuriféraires du régime soviétique.Une seule certitude : l'auteur l'a renié. Crédits photo : AFP
«J'ai passé sept jours à Moscou. Je suis arrivé dans la capitale soviétique pendant les journées de deuil, le lendemain de
l'enterrement du généralissime Iossip Vissarionovitch Staline. Mais sa présence dans les pensées et les cœurs des gens était toujours perceptible. Des foules immenses emplissaient la place
Rouge ; les innombrables gerbes apportées pour les obsèques du leader formaient une gigantesque colline de fleurs au pied du mur du Kremlin.
«La douleur des milliers et milliers de citoyens soviétiques témoigne de manière éloquente qu'il est dur pour eux de vivre la perte de leur meilleur ami.
«Staline est mort, mais tout autour parle de lui. La mémoire de Staline, ce n'est pas seulement la tristesse du peuple, c'est aussi une inébranlable détermination qui marque tous les visages,
la détermination de protéger l'œuvre grandiose de Staline de toutes les atteintes ; c'est également l'unité indestructible du peuple soviétique qui s'est encore raffermie durant ces jours
de malheur ; c'est sa volonté qui désormais va être concentrée sur la mobilisation de toutes ses forces pour achever l'ouvrage gigantesque d'un des plus grands bâtisseurs de
l'Histoire.
«Tout, à Moscou, parle de la grandeur du leader défunt. Donc, qu'ai-je vu au cours de ces quelques jours ?
«J'ai vu un grand peuple blessé au cœur même, mais empreint de la détermination à ne pas plier sous le coup atroce du destin. C'est un grand peuple amoureux de l'art, de la science, de la
culture, un grand peuple occupé par le travail, par la gigantesque édification de la paix. C'est un grand peuple fier d'être actuellement le conservateur des plus grands trésors de la
civilisation : liberté, égalité, pain et lumière pour tous. Un peuple qui sait que, sous toutes les circonstances, l'avenir lui appartient.
«Je suis le fils d'un des plus petits peuples du monde, celui du peuple de la petite île de Martinique, une possession française qui se trouve non loin des côtes de l'Amérique centrale et que
contemplent avec convoitise les magnats des États-Unis.
«Je suis le fils du peuple persécuté avec acharnement par les “chevaliers” du Ku Klux Klan. Je suis originaire d'un petit pays qui souffre sous le joug du régime colonial. Mais j'ai visité
l'Union soviétique, et je sais que la cause de la paix et de la libération nationale, la cause pour laquelle se bat le peuple de ma patrie et les peuples opprimés dans toutes les parties du
monde, triomphera, car elle est indissolublement liée aux grandes idées de Lénine et de Staline ! »
Aimé Césaire, écrivain noir de l'île de la Martinique
Source : Litératournaïa Gazéta (Journal littéraire), n° 34, 19 mars 1953, p. 4.
Que Césaire ait renié ce texte est le moins qu'il pouvait faire. Et il est heureux qu'il l'ait fait bien avant la chute du mur de
Berlin.
Mais ce genre d'"erreur", aurait-elle été pardonnée si l'objet du culte avait été Hitler, ou le National-Socialisme?
Toute l'histoire de ces cinquante dernières années démontre qu'il n'en est rien.
Pourquoi cette différence? C'est un sujet qui reste énigmatique, et qui explique bien des dysfonctionnements de nos sociétés occidentales.
Le scrutateur.