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18 Juin 2011
De l'antiracisme,
Il existe actuellement un grand désordre dans l'esprit, en occident. Au nom d'un pseudo « antiracisme », nos pays se trouvent de plus en plus dépourvus des moyens de sauvegarder leurs cultures, leurs traditions, leurs identités, face à une immigration incontrôlée. D'autant plus que de puissants lobbies prennent en main cette immigration massive, se présentent à elle comme les humanistes qui assureront leur protection contre les « méchants Français » de droite évidemment, qui, par racisme et mépris leur voudraient malemort. Quasi mécaniquement, des groupes de pression de « Français de souche » réagissent, mais, tantôt par manque de vraie présence dans les médias, tantôt par maladresse, ne sont pas compris ( notamment par les Français de couleur qui se trouvent impliqués, le plus souvent contre leur gré, dans une polémique qui ne les concerne pas directement.
A l'homophobie.
C'est une dialectique du même ordre, mais sur un tout autre problème, que l'on retrouve dans la question tout aussi médiatisée de l'homophobie.
Je publie ci-dessous deux articles remarquables sur ces questions délicates, et...explosives.
L'un sur la question du mariage homosexuel est l'oeuvre de Anne-Marie Le Pourhiet, bien connue des lecteurs du Scrutateur. L'autre est du philosophe, et journaliste Gérard Leclerc sur la théorie dite du genre ( ou gender ).
Je partage les idées de ces deux auteurs.
Je voudrais insister pourtant sur le fait que dans mon esprit il ne s'agit nullement d'accabler les homosexuels, hommes ou femmes, de les vouer à une quelconque exclusion de la communauté humaine, de les livrer à je ne sais quelle dérision, contraire, ce me semble à toute éthique raisonnable et inspirée des Evangiles.
Un homosexuel est une personne dont la sensibilité sexuelle est, pour des raisons que l'on ignore ( aucune des théories sur cette question n'est véritablement satisfaisante ) orientée vers des personnes du même sexe qu'elle.
Ces personnes sont assez nombreuses ( les études sociologiques estiment leur pourcentage à 5% d'une population, ce qui ferait en France trois millions deux cent cinquante mille personnes, y compris les personnes mariées, souvent pères et mères de famille, qui ont choisi dans la famille cette sorte de camouflage ), et pour des raisons qu'il serait trop long d'exposer ici, victimes d'une dévalorisation, voire de brimades et de persécutions.
Ces brimades à mes yeux sont peu acceptables dans des pays civilisés, et notamment ...chrétiens.
Si des groupes de pression ont une action politique valable à mener, c'est dans le sens d'une réintégration de ces gens qui, hormis leur sensibilité sexuelle, sont des gens comme les autres, ni plus, ni moins intelligents, ni plus ni moins pervers.
Des spectacles comme ceux de la Gay-Pride, ne sont pas la photographie des gens de ce milieu, n'étant qu'un grossier spectacle de carnaval, créé par des lobbies idéologiques pour détruire une société qui ne leur convient pas.
Une certaine gauche idéologique a créé ce carnaval pour renforcer un certain nombre de clichés, créer un réflexe de rejet de la part de la population, et tenter ainsi, efficacement, de capturer les voix des homosexuels, et créer un « vote gay ».
Une certaine droite qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez se précipite dans le piège ( par exemple ces députés UMP ou centristes tel Borloo votant au Parlement en faveur du « mariage gay »).
Une autre plus lucide sur ce point, le refuse, mais elle reste prisonnière d'une vision caricaturale du monde homosexuel, qui la fait finalement, à quelques exceptions près, servir les intérêts de ceux qu'elle prétend combattre.
Nous en sommes là.
Il faut déminer le champ de bataille. Jusqu'à maintenant les homosexuels ont été aussi bien de droite que de gauche, tout comme ils se partagent sur d'autres plans , dans les autres sensibilités sociales et religieuses dans des proportions équivalentes aux autres catégories de la population. Ils ne sont pas d'ailleurs, selon maintes enquêtes comme tendraient à le faire croire une propagande frénétique, partisans du fameux mariage. Il faut se méfier de la désinformation organisée par les lobbies.
C'est une politique ferme, intelligente et généreuse, libérée des préjugés mortifiants sur les vices particuliers qu'on leur prête, qui libérerait le champ social d'une guerre de plus dont nous n'avons que faire.
Edouard Boulogne.
( I ) La question du mariage homosexuel, par Anne-Marie Le Pourhiet.
Anne-Marie Le Pourhiet : Ce procédé est vieux comme le monde. Si certains pays veulent devenir les poubelles du monde législatif, qu’ils le fassent avec l’euthanasie, avec les mères-porteuses.... Nous ne sommes pas condamnés à l’alignement ! Certains États aux Etats-Unis tolèrent les mères porteuses, d’autres non... Et à l’intérieur d’un même État-Nation, tel que les États-unis, les législations sont différentes sans que cela ne pose problème.
Mais cela n’a rien à voir avec la laïcité. Certes, toutes les grandes religions condamnent l’homosexualité, c’est leur affaire. Mais je ne suis pas croyante ! On peut être un philosophe rationnel, observer les choses rationnellement et servir le bien commun, indépendamment de toute religion et heureusement ! Refuser le mariage homo n’est pas moral. C’est plus grave que ça ! C’est une question qui touche aux fondamentaux de la société, du droit, des repères. On dit que les jeunes n’ont plus de repères : mais on s’attache dans le même temps à démolir tous les repères ! La grande responsabilité est de savoir quelle est la fonction du droit. Serait-il de consacrer des aberrations ? Le droit républicain doit-il être irrationnel et faire n’importe quoi ?
Quand vous voyez le corps d’un homme et d’une femme, vous voyez que les deux corps ont été faits pour s’encastrer l’un dans l’autre et que les deux ensemble vont faire un troisième et un quatrième, etc.
Pour lire la suite, cliquer sur le lien ci-dessous.
http://www.atlantico.fr/decryptage/mariage-homosexuel-gay-vote-assemblee-120277.html
( II ) Luc Chatel et la théorie du gender. ( par Gérard Leclerc )
Ger Leclerc : http://www.valeursactuelles.com/parlons-vrai/parlons-vrai/luc-chatel-et-genre20110616.html
Gérard Leclerc le jeudi, 16/06/2011
dans
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Faut-il fréquenter la Gay Pride pour savoir ce qu’est une drag-queen ? Peut-être pas, même si cette étonnante créature n’est vraiment mise en valeur que dans cette
gigantesque parade où elle se pavane sur un char, dans l’éclat de sa factice rutilance, juchée sur ses hauts talons vertigineux. On aura compris que la drag-queen est un homme qui se déguise en
femme.
Un travesti en somme, si le mot avait la même charge d’évocation. Si Mme Judith Butler a pu amorcer sa longue marche philosophique, celle qui devait aboutir à la théorisation du gender, elle le doit à sa fascination pour la drag-queen. Imaginons quelque Marilyn Monroe de rêve, interprétée par on ne sait quel improbable androgyne.
Après tout, c’est Platon, dans le Banquet, qui
a donné au mythe de l’androgyne sa dignité conceptuelle. Et on pourrait établir des rapprochements intéressants avec des problématisations contemporaines. Mais la drag-queen est plus qu’une
image métaphorique. C’est elle qui commande tout le dispositif de la théorie. À savoir qu’il faut échapper à la distinction “naturaliste” de la dualité du masculin et du féminin. Le corps de
l’homme, celui de la femme, n’imposent nulle détermination sexuelle. Ils s’offrent comme autant de textes à rédiger, laissés à la disposition de ceux qui inventeront leur sexualité selon toutes
les désinences possibles : hétéro, homo, bi, transsexuel.
Le mythe de la drag-queen impose donc l’idée que tout est construction. Rien n’est normé d’avance. Chacun est dans un rôle d’interprétation sur
une scène théâtrale. Et si la société donne l’apparence d’être structurée par les normes hétérosexuelles, ce n’est qu’en raison de ce que Pierre Bourdieu appelait des habitus, c’est-à-dire des
habitudes acquises dans le cadre d’une société donnée. À l’encontre de l’essentialisme ontologique qui voudrait que tout soit fixé, imposé par une nature inflexible, les études contemporaines
établissent que c’est en vertu d’une pure construction sociale que les représentations hétérosexuelles sont dominantes. La déconstruction des rôles établit le caractère arbitraire des
structures socio-sexuelles. Cependant celles-ci s’imposent lourdement avec leurs effets de domination.
Ce sont là des indications trop sommaires à propos de la théorie dite du gender, dont il faudrait plus patiemment établir la généalogie ainsi que les débats souvent virulents qu’ils provoquent parmi ses représentants. Née aux États-Unis, sous l’influence des penseurs français de la radicalité critique (la French theory), elle est d’abord l’instrument idéologique d’un féminisme militant. Mais à vouloir réduire la suprématie masculine, c’est l’ensemble des relations humaines qui se trouve mis en examen. Alors qu’un autre courant défend une conception fondée sur la valorisation de la symbolique féminine, la tendance dont Judith Butler est chef de file entend provoquer “le trouble dans le genre”, c’est-à-dire le contraire d’une fixation sur la différence féminine.
Dans son dernier essai (la Vie vivante, Les Arènes), Jean-Claude Guillebaud aborde longuement les problèmes posés par la pensée de Judith Butler. Le radicalisme anti-essentialiste se trouve en effet en difficulté, dès lors qu’il évacue l’énorme obstacle du corps. Ce n’est pas la force du langage qui impose la réalité sexuée. Celle-ci se venge, dès lors qu’elle apparaît pour ce qu’elle est.
Déjà, Simone de Beauvoir s’était signalée par sa répulsion de tout ce qui concernait la procréation. Par ailleurs, l’existence doit “habiter” l’essence, et chacun doit s’approprier sa propre nature, ce qui n’est pas toujours évident, on s’en aperçoit à l’adolescence.
Il faudra longtemps pour que la théorie du gender traverse l’Atlantique. C’est l’an dernier que l’on apprenait ainsi que Sciences Po
Paris l’intégrait dans ses programmes obligatoires. Et c’est tout récemment que l’on avait la surprise de constater que les manuels de SVT de première avaient eux-mêmes intégré cette
problématique à partir d’une circulaire du ministère de l’Éducation nationale. L’affaire est d’autant plus surprenante qu’il s’agit de faire transiter des notions philosophiques très
controversées dans un enseignement de nature scientifique. En classe de terminale, on conçoit que soient examinées les thèses d’un courant dont l’influence intellectuelle est indéniable. Il ne
s’agit pas ici de discussion mais d’injonction. Ce sont de grands adolescents qui apprendront le gender sans avoir été préparés à l’évaluation d’élucubrations hautement
contestables.
Monsieur Luc Chatel, ministre de l’Éducation nationale, assume-t-il vraiment cette intrusion qu’il impose de fait dans les consciences ? Sait-il
de plus que cette théorie du gender est parvenue, là où elle a été élaborée, à une sorte de fin de cycle ? Judith Butler elle-même a remis en question certains éléments principiels de sa
démonstration. Le constructivisme absolu ne concerne pas seulement l’identité sexuée, elle met en péril l’identité humaine tout court. Pourtant, les corps résistent à la dénégation de leur sexe
et la dignité humaine s’affirmera à l’encontre de qui veut la déconstruire. Gérard Leclerc, journaliste, essayiste
Dernier ouvrage paru : Abécédaire
du temps présent, L’œuvre, 2011.
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