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3 Décembre 2010
A propos de Wikileaks.
( On lira ci-dessous deux tribunes du journaliste Gérard Leclerc sur Radio Notre Dame, reprises sur l'hebdomadaire France Catholique. J'en partage assez largement l'opinion, bien qu'elle soit limitée par le temps qui lui était imparti sur la radio. Aussi intéressants sont les commentaires pour et contre qui suivent la publication de l'article.EB )
http://www.france-catholique.fr/Wikileaks.html#forum4977
par Gérard Leclerc
mardi 30 novembre 2010
Que penser du scandale Wikileaks ? Ainsi, un site internet peut se permettre de diffuser dans le monde entier des dizaines de milliers de documents, émanant de la diplomatie américaine, et qui nous livrent en direct et en brut un certain nombre de jugements sans aménités sur les dirigeants de la planète. Faut-il parler de secrets d’État ? Peut-être pas, quoi que sur certains sujets très sensibles, on frise l’indiscrétion grave et l’incident diplomatique.
Cependant, nous assène Julian Assange, le responsable australien de ce beau déballage, tout cela n’est fait que pour servir la vérité et la morale. Il s’agirait de divulguer vertueusement « les comportements non-éthiques des gouvernements et des grandes entreprises ».
Je fais toute réserve sur cette intention, d’autant que je me méfie comme de la peste de toute instrumentalisation de la morale. Se donner la position avantageuse de redresseur de torts, c’est très souvent se donner à soi-même un instrument au service de sa volonté de puissance. Plus vertueux que moi, tu meurs ! Non, la morale est infiniment plus onéreuse, elle oblige le moraliste et le prophète à prendre des risques pour dire tout haut des choses difficiles à révéler. Dans le cas présent, on se met en vedette, en exposant les autres à tous les risques.
Il faut le répéter : le secret est partie intégrante de la vie morale, il protège les libertés personnelles et tout autant la sécurité des États. Il ne doit être révélé que lorsqu’il s’agit de se protéger des pires périls. Hier, il y aurait eu avantage à révéler les plans secrets de Staline et de Hitler. Aujourd’hui, Wikileaks révèle les pensées secrètes des diplomates occidentaux et ne nous dit rien de celles des États totalitaires. Cela juge l’exploit ! Mais comment le département d’État américain a-t-il pu ainsi laisser violer ses archives ?
Chronique lue le 30 novembre sur Radio Notre-Dame
3 décembre 09:12, par Michael Jeaubelaux
En l’occurence ce n’est pas la dictature du peuple par le peuple, mais l’individu tout puissant : "Mes désirs sont des droits…Et ce que je crois juste est juste…Ceux qui prétendent s’opposer sont liberticides…"
C’est aussi le cas pour le mariage et l’adoption pour et par les personnes de même sexe vivant sous le même toit, "l’esclavage pour autrui" (GPA), les défenseurs des "sans pap", "les faucheurs volontaires" etc…
Le mépris de la loi, son contournement, pour créer des "faits accomplis", et ainsi se placer en victime, est devenu le stratagème très largement utilisé par tous ceux qui veulent imposer leur volonté aux autres…
Il est interdit d’interdire n’est plus le slogan des fils de bourgeois qui voulaient aller dans les dortoirs des filles à Nanterre en 68, cette génération en a fait une règle, ce qui se voulait révolutionnaire est devenu le pire des conformisme :"la règle" des enfants gâtés et capricieux !.
3 décembre 01:20, par henri
Qui manipule Julien Assange et dans quel but ? C’ est la seule question qui compte. Est-ce pour une guerre ? Le reste est n’importe quoi, la transparence totale sur les opinions échangées est totalitaire. C’est d’ailleurs celle que réclame les totalitarismes, dénoncer ses parents hier , aujourd’hui tout ce qui représente une autorité, avec la complicité des médias, c’est vers quoi nous allons depuis la chute du mur, c’est à dire que nous allons droit dans le mur.
1er décembre 16:50, par gb
Scandale Wikileaks ou affaire Wikileaks, il y a là de quoi réjouir dans un premier temps certains gauchistes par ce qu’a de subversif une telle démarche. Il n’en reste pas moins que dans un second temps les mêmes qui se réjouissent aujourd’hui riront jaunes demain car il s’agit ni plus ni moins que d’un système de délation généralisée. La dictature du peuple par le peuple n’est pas très loin.
1er décembre 13:24, par patricia
Tout à fait d’accord avec vous gérard : il n’y a pas de grande politique sans secret.
Mais justement, quand on accorde du prix au politique, on sait qu’il peut y avoir une vaste manipulation.J’ai du mal à croire qu’un état comme les états- unis, puisse se laisser déposséder de ses "secrets", ou alors c’est que le déclin de ce pays est encore plus grand que je ne l’imaginais.
Quand on lit bien toutes ces informations, à vrai dire, elles n’apprennent pas grand chose sur les dirigeants européens : nous savions combien sarkozy est pro-américain, lui qui n’hésitait pas, ministre, à critiquer la politique du gouvernement auquel il appartenait.A l’époque, j’avais compris que la france n’avait plus de politique étrangère : on imagine qu’une telle attitude aurait dû provoquer une crise politique en france sans précédent : un président digne de ce nom aurait exigé la démission d’un tel personnage qui jouait en fait contre son pays.
Mais voilà, la france n’étant, hélas, plus rien, on nota à peine cette "révolution" impensable dans des époques pas si lointaines.Merkel "sans imagination", c’est une évidence…
Non, je pose la question et j’aimerais que l’on m’informe car je me trompe peut-être : le vrai sujet semble l’iran.. Alors, j’imagine que les révélations sur la possibilité qu’aurait ce pays de toucher un pays européen ne sont pas anodines.Le fait de mettre certains pays arabes dans l’embarras car on voit combien ils sont hostiles à la "perse", tout cela n’est pas non plus anodin.
Et si tout ce "scandale" relayé par les presses "officielles" n’était en fin de compte qu’une façon de désigner un adversaire "dangereux" et nous préparer à des actions qui jusque-là rencontrent une hostilité de beaucoup de peuples.C’est une hypothèse qu’il ne faut pas évincer..
C’est pourquoi toutes ces discussions sur "la transparence et le secret" ne sont que de faux débats dans lesquels on amuse les peuples, surtout en occident.La france qui eut la tête "politique" semble l’avoir perdue.
Les interprétations sur ce vaste "scandale", comme l’absence de tout débat véritable sur la crise de "l’europe" sont assez consternants.Que la France retrouve une tête politique…on en a assez des explications qui ne sont que "morales", la morale est quelquefois l’arme du politique pour abattre certains adversaires.La démocratie et ses guerres s’en sont fait une spécialité en irak, en bosnie…
On voit que des chrétiens croient à l’exemplarité de telles révélations, comme si elles mettaient en évidence les turpitudes de la réal politik, mais tout cela n’est qu’une illusion.Malgré Internet, malgré la communication, le politique existe toujours, et tous ces faux fuyants cachent des batailles entre forces antagonistes.
Cordialement P.L
1er décembre 12:41, par Michael Jeaubelaux
Pour ce qui concerne la perception du secret par nos contemporains, je conseille d’écouter Chantal Delsol dans VIP (KTO) et Hubert Vedrines dans le 7/9 de France Inter de 8h20 à 8h55 du 01/12/10.
Pour ma part, je considère que "la transparence" va avec une conception fasciste et totalitaire de la vie en société.
Le "souci de transparence" s’accorde bien avec l’obscenité et l’exibitionnisme, généralisé et quasiment obligatoire, que nous subissont à longueur de journée dans nos media…
et au flicage que beaucoup subissent, au boulot,dans la rue,dans les transports, sur internet, partout où nous sommes, via notre telephone portable et notre carte bleue.
Avec tout ces moyens, il est aisé de reconstituer, d’heure en heure nos déplacements et nos actes, par les relevé de carte bleue on peut même savoir ce que nous avons acheté, quand et où, et ainsi connaitre nos goûts (même les moins avouables…), par nos navigations sur le net, on peut connaitre aussi TOUT ce qui nous interresse,
par nos communications (e-mail, commentaires, sms, numéro appellés…) on a la possibilité de savoir qui sont nos amis, nos opinions politiques, religieuses,nos fantasmes,…
Je serai curieux de savoir si les partisans de la transparence, les partisans de "Big Brother" accepterait que tous leurs faits et gestes soient mis en ligne
La "vie privée" est devenu une vue de l’esprit…au propre et au figuré.
Seule notre vie intérieure échappe aux autres ( aux cameras, au GPS, au téléphone mobile, à Google…), sans pour autant que nous soyons complètement seul…
Rappellons nous l’éloge du secret dans Matthieu, chapitre 6 :
Mt 6:1- " Gardez-vous de pratiquer votre justice devant les hommes, pour vous faire remarquer d’eux ; sinon, vous n’aurez pas de récompense auprès de votre Père qui est dans les cieux.
Mt 6:2- Quand donc tu fais l’aumône, ne va pas le claironner devant toi ; ainsi font les hypocrites, dans les synagogues et les rues, afin d’être glorifiés par les hommes ; en vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense.
Mt 6:3- Pour toi, quand tu fais l’aumône, que ta main gauche ignore ce que fait ta main droite,
Mt 6:4- afin que ton aumône soit secrète ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Mt 6:5- " Quand vous priez, ne soyez pas comme les hypocrites : ils aiment, pour faire leurs prières, à se camper dans les synagogues et les carrefours, afin qu’on les voie. En vérité je vous le dis, ils tiennent déjà leur récompense.
Mt 6:6- Pour toi, quand tu pries, retire-toi dans ta chambre, ferme sur toi la porte, et prie ton Père qui est là, dans le secret ; et ton Père, qui voit dans le secret, te le rendra.
Les partisans de la transparence absolue sont souvent les mêmes qui au nom des principes défendent des positions qui mettent en danger ceux qui vivent avec eux.
Ils devraient se souvenir de la sagesse populaire qui veut que :
"Qui fait l’ange, fait la bête" et que…
’l’Enfer est pavé de bonnes intentions" !
Il est urgent de rétablir une distinction entre "la Sphère Publique" au sens large et la "Sphère privée" au sens large…
Cela passe aussi par le refus du mélange des genres entre le politique et le religieux…
C’est à dire par le respect stricte de la laïcité à la française, et le refus de toute discrimination "pseudopositive", basée sur la religion ou les adeptes d’une "sexualité" qui ne permet pas de faire des enfants.
Ce que je crois et comment je "couche" ne doit regarder que moi, et aucune transparence (même pour avoir des "avantages") ne doit pouvoir être demandée.
Or de plus en plus, certaines associations réclament des mesures qui exigeront une totale transparence quant à nos origines, notre foi, nos "préférences sexuelles"…
Ce sont les "nouveaux fascistes" aux visages souriants, qui veulent notre bien à tous…
Inutile de citer des noms, vous les reconnaitrez facilement (de plus ces héritiers de l’Inquisition, vous assignent au tribunal, plus vite que leurs ombres).
Les partisans de la liberté doivent se réunir pour s’opposer aux partisans de la transparence….
Sinon ils exigeront bientôt que nous soyons écoutés jusque dans notre chambre pour savoir si par hasard nous oserions exprimer des opinions "non conformes" !
Attention la menace est loin d’être fantasmatique !
30 novembre 23:02, par Pierre
Il fut dit : "Le secret est partie intégrante de la vie morale, il protège les libertés personnelles et tout autant la sécurité des États. Il ne doit être révélé que lorsqu’il s’agit de se protéger des pires périls"
La différence entre "le secret" en général et "les secrets d’état" est que les secrets d’état sont gardés en notre nom à tous, et sous notre responsabilité. Je pense qu’il est sain de savoir à posteriori si nos dirigeants ont abusé ou pas de notre confiance (car malheureusement celà arrive)
Quand aux périls, je pense que les différentes guerres américaines, dont la justification "morale" est parfois plus que douteuse (et a parfois été sévèrement critiquée par le Pape), nous montrent aisément que les risque de dérives graves existent.
Après, dire que toutes les révélations servent l’intérêt de tous… on ne peut certes pas aller jusque là…
Pierre
30 novembre 21:27, par Bernard
Cher M. Leclerc,
Vous écrivez : "Il faut le répéter : le secret est partie intégrante de la vie morale,…" Voila qui est pour le moins curieux… et qui pourrait illustrer les comportements du management de l’Église à l’égard de certains prêtres pédophiles.
Secret et vie morale sont deux choses indépendantes.
Vous mélangez tout.
Regrettable.
30 novembre 20:35, par c
Cette affaire est évidemment bien louche et je partage tout à fait l’avis de l’auteur de l’article. On peut aussi parler des "armes massives de l’Irak" et de bien d’autres choses (c’est comme les républiques populaires qui ne sont et n’étaient ni des républiques version Grèce antique ni populaires !) Plus on parle de transparence et moins on l’applique là où elle devrait être appliquée, et les secrets d’état existent pour le bien de la souveraineté des états et de leur indépendance. Un secret d’état trahi peut faire le plus grand mal au plus grand nombre, y compris en matière économique où les acheteurs iront ailleurs et cela peut avoir des conséquences considérables sur l’industrie d’un pays et profite à la concurrence étrangère (comme par hasard parfois nos alliés européens ou occidentaux).
Il est évident que dans la logique du nouvel ordre mondial aux mains du plus petit nombre, ce grand déballage est bien utile. A qui profite "le crime" ou bien à qui il ne nuit pas vraiment ? Une bonne piste pour savoir d’où peuvent provenir les fuites ? Alors un non évènement ou un montage qui rapporte à ceux qui ont les moyens de faire ce montage. On ne pariera pas sur la France au coeur du complot !!!
30 novembre 19:11
Votre position est choquante : ne sommes-nous pas en droit de connaître les buts cachés aux braves "démocrates" que nous sommes censés être ? De quelle morale parlez-vous ? Personnelle, ou politique qui regarde tout un chacun ? le Français de base ne doit-il pas savoir dans quels dangers on nous précipite pieds et poings liés, s’il veut défendre sa Patrie ? Les hommes politiques ne sont-ils pas sensés nous diriger ? etc… OUi à la Vérité, oui à la "transparence", oui, à tout ce qui peut éclairer notre jugement sur la politique qu’on mène sans nous !
SUITE :
http://www.france-catholique.fr/Wikileaks-suite.html
http://www.france-catholique.fr/Wikileaks-suite.html
par Gérard Leclerc
vendredi 3 décembre 2010
La condamnation que je formulais hier à propos de l’« exploit » de Wikileaks ne semble pas faire l’unanimité, si j’en juge par quelques réactions d’auditeurs et d’internautes et par les débats contradictoires qui opposent les journalistes entre eux.
Comment pouvez-vous vous opposer, me dit-on, à une entreprise qui ne vise qu’à mettre les choses au grand jour ? Les soucis de la vérité ne doit-il pas prévaloir par rapport à toutes les précautions ? Et on va même plus loin en alléguant les principes de l’Évangile qui s’opposent à la dissimulation et au mensonge. Il m’est impossible d’entrer dans tout un exposé sur la Vérité dans l’Évangile. Mais attention de ne pas sombrer dans un fondamentalisme qui empêcherait toute forme de discernement. Il y a des vérités à proclamer parce qu’elles font vivre, des mensonges à dénoncer parce qu’ils sont mortels. Mais il est arrivé à Jésus de se taire en certaines circonstances, parce qu’il valait mieux renvoyer les interlocuteurs à leur conscience personnelle. Ainsi comprenaient-ils qu’ils étaient pêcheurs beaucoup mieux que si leurs forfaits leur avaient été envoyés à la figure.
En ce qui concerne le journalisme, il existe aussi des règles de discernement qui obligent parfois, et même souvent, à la discrétion. J’ai pu apprendre à certains moments de ma vie professionnelle des choses que j’ai gardées pour moi, parce que je ne voulais pas nuire à mon prochain. Il y a une prudence en matière historique et diplomatique qui exige qu’on laisse le temps au temps. Ou alors, il faut supprimer la diplomatie, fermer le quai d’Orsay et la secrétairerie d’État à Washington. Quant à la bonne information, elle ne passe pas nécessairement par des nouvelles tapageuses. Elle consiste à éclairer le jugement de ses interlocuteurs afin qu’ils comprennent mieux la marche du monde.
Chronique lue le 2 décembre sur Radio Notre-Dame