L'impasse Russo-Géorgienne.
(Hubert Védrine : un diplomate dans la ligne du gaullisme).
(Un lecteur Martiniquais nous adresse ses réflexions, ironiques, caustiques, et pleines de bon sens, sur la crise russo-géorgienne).
Je viens d'entendre, via AGORAVOX une interview de VÉDRINE (FRANCE 3, 12/13, quand ? je ne sais pas, peut-être aujourd'hui) sur l'impasse
russo-géorgienne. Si vous ne l'avez pas entendue, je vous invite à vous ressourcer, car dans le chorus ambiant (jusque dans la façon dont AGORAVOX légende en le caricaturant son exposé), c'est un
peu une démonsration d'intelligence. Un peu comme dans les années 84/85, quand on entendait la droite (sans guillemets à ce moment-là par une sorte de fracture de l'Histoire, pour citer
quelqu'un) au milieu du discours débile et plouc des années Mitterrand infernales, c'est-à-dire les années Mauroy-Fabius. Il est très pertinent, ce cher. Il en est presque lapalissien. Il dit
donc vrai. Et le bon sens est si loin du Dr KOUCHNER qui (ô qu'il est courageux !), n'est pas capable de soigner grand chose en terme de crise majeure internationale.
Un peu d'intelligence dans l'air n'est jamais une mauvaise chose. Psychologiquement, en tout cas, c'est un délicieux placebo.
Il est évident que la Russie renvoie l'ascenseur du Kosovo, il est évident que la Russie est un pays ombrageux, menaçant, brutal et peu porté sur le consensus ; et il est évident que la Chine se
ralliera plus facilement à la Russie qu'au bloc occidental. Il est aussi évident que la Russie dispose de réserves d'énergie (et d'énergies jusqu'à la sauvagerie, même) qui lui donnent, face à un
occident décérébré et à la France en particulier dont la principale ressource est désormais sa "chance" (avec les droits de l'homme aussi, il est vrai), l'avantage en termes d'impulsion.
Evidemment, la France, hypnotisée par Obama (une chance pour l'Amérique) et décidant du sort du monde (avec le précieux concours de la Martinique*, très active dans le soutien à Obama qu'elle a
déjà élu) a toujours été (cf. la dépêche d'Ems, Munich et autres accords d'Évian) très avisée dans les relations internationale.
Hé oui! le congrès de Vienne n'a pas lieu tous les ans, et la grande gueule de Kouchner n'a rien à voir avec la démarche furtive d'un Talleyrand dont tout le monde savait qu'il était une crapule,
mais dont tout le monde constatait qu'il avait du génie.
Là, je crains que le petit roquet du quai d'Orsay ne complique encore les choses, mais, les Français, trop préoccupés par leur pouvoir d'achat risquent de ne découvrir leur réalité que quand ce
cher pouvoir d'achat sera réduit à néant par une crise telle que toute l'illusion de la mondialisation va partir en fumée.
Évidemment, Sarkozy pourra toujours inventer de nouvelles taxes. Avec le concours de Chirac qui a toujours eu des idées géniales, éventuellement. Et on verra apparaître le péage dans les
ascenseurs au-delà du deuxième étage des immeubles, la vignette vélomobile, la taxe additionnelle sur le dentifrice, l'impôt de propreté sur le savon, la taxe de confort sur le célibat, celle sur
le mariage, la contribution nobiliaire sur les particules, la redevance pulmonaire pour les non-fumeurs, l'impôt de solidarité sur les grandes tailles (plus d'un mètre soixante-quinze) pour venir
en aide aux personnes de petite taille, la contribution volontaire sexuelle pour lutter contre le sida (frappant les ordres ayant prononcé le vœu de chasteté), la taxe sur la mauvaise haleine
pour lutter contre la pollution, la taxe sur l'haleine fraîche pour lutter contre les discriminations, et tant d'autres encore...
Bref, la présidence de l'Europe tombe au mauvais moment... Et Védrine nous montre que le verbe de la "Communauté internationale", dans les années antérieures, n'a peut-être pas été le plus
parfaitement conjugué.
* Je ne me permets pas d'inclure la Gwrad'loup dans cette infusion de génie, car je crois que le peuple mahawrtiniquais a une longueur d'avance et qu'il entend la conserver jalousement.
Hugues Durobert.