13 Février 2020
Ce petit article du Parisien m'a paru assez suggestif. C'est pourquoi je vous le propose à méditer.
« Emmanuel Macron n’a qu’une seule et unique idée en tête : 2022. Et tout ce qu’il fait est fondé sur un rétroplanning qui commence le jour de la prochaine élection présidentielle. » Voilà la conviction qu’un ministre très proche du président nous confiait récemment. Et c’est la raison pour laquelle l’obstruction insoumise à l’Assemblée est un problème pour le chef de l’Etat. Emmanuel Macron a besoin de relancer la machine marcheuse en la remaniant de fond en comble : gouvernement, majorité parlementaire, parti, cabinets, tout cela doit être renouvelé pour enclencher une dynamique de campagne, si possible, gagnante. Or, impossible d’appuyer sur le bouton avant que la réforme des retraites n’ait été adoptée. Cette loi majeure, Emmanuel Macron veut la mettre derrière lui pour pouvoir repartir en conquête sur d’autres sujets, « des idées simples » disait-il il y a quelques jours devant les députés LREM. Tout cela explique pourquoi on voit refleurir l’idée peu orthodoxe de faire usage du 49.3. Peu orthodoxe parce que cet article est prévu pour permettre au gouvernement de passer une loi en se passant d’un vote du parlement parce qu’il craindrait de ne pas avoir la majorité. Certainement pas pour sauter l’étape de l’examen des amendements fussent-ils « d’obstruction ». Par ailleurs, avoir recours à cette arme atomique institutionnelle présente un risque : apporter de l’eau au moulin du procès en autoritarisme dont Emmanuel Macron est l’accusé régulièrement, et potentiellement être le déclencheur d’un regain de mobilisation de la rue contre le pouvoir en place.