27 Juin 2019
Parce qu'un homme en bonne santé ne veut pas en risquer l'équilibre en adhérant comme une ventouse à l'écran de Guadeloupe 1ère retransmettant les ébats et débats de politiciens se glorifiant et se congratulant à qui mieux mieux de leurs babil, sans intermittance, je n'ai suivi le « débat » sur « l'évolution institutionnelle pour la Guadeloupe » que durant la période assez courte, mais suffisante, allant de 11h30 à 13h30. Tout en regrettant au terme de ces échanges que ces messieurs n'ait pas lu cette parole d'un humoriste : « parler pour ne rien dire, et rien dire en parlant, c'est le drame de ceux qui auraient bien fait de la fermer avant de l'ouvrir ».
Bon je polémique un peu. Mais j'ose espérer en avoir le droit dans cette province française qu'est encore la Guadeloupe.
Dont acte.
Quand j'ai allumé mon poste, j'ai compris que le héros du jour était un jeune avocat, assez brillant, mais fort bavard M. Yves Chicot.
Je n'ai pas d'animosité contre M. Chicot, et je le répète, il est assez brillant. Je ne lui reprocherai que de s'ébattre devant des caméras complaisantes et les commentaires adéquats, au risque de mettre en péril sa propre lucidité.
Il a d'ailleurs reçu, sinon la contrepartie, du moins le renfort d'un autre de ses confrères, ancien bâtonnier du barreau, presqu'aussi jeune, et très imbu de la formation juridique, qui a certes des mérites, mais aussi ses … limites.
Les politiciciens présents ont assez peu parlé, peut-être par prudence. Car l'une des forces de nos avocats résida aujourd'hui dans le fait que la Guadeloupe à moins de politiques, que de politiciens. Le temps de maître Lucien Bernier est passé, et même celui, disons le avec circonspection toutefois, celui de Lucette Michaux-Chevry.
Nos avocats juvéniles, ils n'ont pas eu l'heur de s'en apercevoir, n'ont rien en matière d'expérience politique et administrative. Sur ce point il sont d'une virginité absolue sur les inconvénients de l'inexpérience, et de la connaissance purement livresque de l'être humain et de la politique. Ce constat n'a rien de rassurant.
Un instant trop bref, madame Borel-Lincertin, présidente de l'assemblée délibérante en a fait la remarque sur un ton où perçait un certain agacement. Mais, réaliste, elle retomba dans le silence, cette retraite prudente du célèbre Conrart dont parla Boileau.
L'assemblée fut derechef livrée aux virevoltes dialectiques dont certains s'ennivraient en proie à une sorte d'onanisme lyrique.
Alors que l'on évoquait la nécessité de légiférer pour interdire l'embauche en Guadeloupe de quiconque ne serait pas guadeloupéen, l'un des jeunes turlupins employa même le concept, philosophique et théologique de juridisme ontologique. En d'autres termes il y aurait un « être » du Guadeloupéen, qui interdirait à tout autre qu'ontologiquement estampillé (biologiquement par exemple, bien que la biologie ne désigne pas "l'être en soi) de trouver du travail sur notre papillon caribéen. M. Adolf H, ne disait pas plus, ni mieux quand il parlait dans les années 30 de cet aryanisme aussi faux que dévastateur comme on sait.
Dieu sait pourquoi mais, m'est revenu en mémoire cette grève organisée il y a une trentaine d'années par l'UGTG (spécialiste en la matière) et que l'on baptisa « l'affaire Arnolin, du nom de cet infirmier, qui avait été nommé au CHU de Pointe-à-Pitre au poste qu'il avait gagné par concours. Mais Arnolin n'était pas « ontologiquement » gwad'loupeyen, il n'"était que ... Martiniquais.
Curieusement, il n'y eut dans l'assemblée qu'un seul participant, pas totalement inculte, pour relever ce curieux concept, et s'en désolidariser, car il en avait compris la profonde nocivité raciste (probablement en toute inconscience, par son concepteur).
Celui-là, rendons lui cette justice, c'était Victorin Lurel.
Vous lirez plus bas l'article de France-Antilles sur les conclusion du «Congrès ».
Reste maintenant à interroger le peuple. Y songe t'on ? Rien n'est moins certain.
An nou rété veyatifs !
Le Scrutateur.
Après deux jours de débats, les élus départementaux et régionaux, réunis en congrès à Basse-Terre pour penser la Guadeloupe de demain, sont tombés d'accord à l'unanimité pour adopter deux résolutions relatives à une évolution institutionnelle de l'archipel.
Résolution n° 1 : relative à la gouvernance locale de la Guadeloupe
Les élus se déclarent favorables à une évolution de la gouvernance locale de la Guadeloupe par la mise en œuvre d’une plus grande différenciation territoriale, notamment pour ce qui concerne les politiques publiques de l’emploi, du développement économique et humain, de la fiscalité, de l’urbanisme et de l’organisation territoriale.
Résolution n° 2 : relative à la méthode de travail pour dessiner les contours de l’évolution souhaitable de la gouvernance locale
Le Congrès des élus départementaux et régionaux a décidé de la mise en place d'une méthode pour dessiner les contours de l’évolution souhaitable de la gouvernance locale consistant en la mise en place, dès le mois de juillet 2019, d’une commission ad hoc mixte. Elle aura la charge de préparer les travaux du prochain Congrès, organisé au second semestre 2019, par le Conseil régional et devra formuler des propositions relatives à l’évolution la gouvernance locale.
Motion de rejet concernant un changement de chef-lieu de la Guadeloupe
Les élus se sont également exprimés concernant un changement de chef-lieu de la Guadeloupe. À l'unanimité ils ont fait savoir leur volonté de conserver le statut de chef-lieu de la ville de Basse-Terre et d'y garder la préfecture.