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31 Janvier 2019
1 ) Lucette Michaux-Chevry. 2 ) LMC; personnalité puissante, rusée, tacticienne redoutable nous est montrée sous ce jour dans une rencontre avec deux hommes politiques de premier plan, qui ne sont pas excatement des perdreux de l'année, mais dont les mimiques montrent qu'ils sont déjà dans la main de l'envouteuse.
L'âge venu, et peut-être aussi les « ennuis » qui lui sont survenus et dont il a déjà été question sur Le Scrutateur, font que madame Lucette Michaux-Chevry a décidé de se retirer de la scène politique.
C'est un monstre sacré du milieu politique Guadeloupéen qui s'en va.
Je l'ai rencontrée une première fois au cours des années 70 lors d'une conférence presse du préfet de la Guadeloupe, à l'époque M. Jacques Le Cornec. Cette avocate se préparait à entrer dans la carrière politique, dans une mouvance socialiste dont François Mitterrand était le leader incontesté au plan national. Son harcèlement polémique m'agaçait fortement. La conversation que j'eus avec elle ce jour-là, à la préfecture de Basse-Terre m'avait impressionné par la force de sa personnalité.
Toutefois madame Michaux-Chevry était aussi (surtout?) une politicienne versatile, si j'ose risquer ce pléonasme.
A la fin 1980, tous les sondages donnaient Giscard d'Estaing réélu pour un deuxième septennat contre Mitterrand qui rangeait les départements d'outre-mer dans la rubrique étrangère du programme commun de la gauche. La socialiste fiévreuse rallia le camp giscardien. Ce n'était pas pour moi le candidat idéal, mais je le préférais encore au décoré de la Francisque (par le maréchal Pétain).
Patatras, Giscard fut battu par Mitterrand, et Lucette ne put, malgré sa souplesse revenir en arrièrre.
Dans les années 80 elle s'engagea à fond pour la promotion de la Guadeloupe française. Elle fut plusieurs fois ministres de gouvernements Chirac ou Balladur, en période, ou non, de cohabitation. Et aussi députée, sénatrice, maire, etc.
Mais l'idéologie droitière s'émoussant, la « grande dame » évoluait. Elle rongeait de l'intérieur la « droite guadeloupéenne », pour la rétrécir comme une peau de chagrin à ce qu'elle est devenue.
Nous eûmes elle et moi des rapports courtois, et madame me manifesta en certaines occasions de l'estime, sentiment fragile et suspect en politique.
Je rompis avec elle tout lien personnel quand elle signa en 1999, avec Un autonomiste Guyanais, et un indépendantiste martiniquais cette « Déclaration de Basse-Terre » qui prétendait ouvrir la voie d'un changement de statut pour nos départements d'outre-mer. Le peuple décida de lui donner une leçon en refusant ledit « changement » lors du référendum de 2003, par 74% de voix.
Aujourd'hui je jette la rancune à la rivière. Mais je me souviens.
Lucette Michaux-Chevry, à 89 ans, va se reposer, faire le point, peut-être écrire ses mémoires, et tenter d'accéder à cette sagesse qui n'est pas facilement accessible dans une vie vouée à la politique. (Le Scrutateur).
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C'est un coup de tonnerre dans le monde politique guadeloupéen. Lucette Michaux-Chevry annonce, en exclusivité à Guadeloupe La 1ère, sa démission à la présidence de la Communauté du Grand Sud Caraïbes et de conseiller communautaire et met fin à sa carrière politique.
Dans un courrier en date du 30 janvier, Lucette Michaux-Chevry adresse sa démission au préfet de la Région Guadeloupe, Philippe Gustin.
"J’ai l’honneur de vous demander de bien vouloir prendre en compte ma démission en ma qualité de Présidente de la Communauté du Grand Sud Caraïbes et de conseiller communautaire, avec effet immédiat".
Elle s'est confiée à Gilbert Pincemail : Cliquer pour entendre la « dame de fer sur (https://la1ere.francetvinfo.fr/guadeloupe/exclusif-lucette-michaux-chevry-met-fin-sa-carriere-politique-675227.html ).
Lucette Michaux-Chevry est née le 5 mars 1929 à Saint Claude. Sa carrière démarre en 1959, comme conseillère municipale de sa commune, mais ce sont dans les années 70 qu’elle commence à marquer son empreinte en qualité de conseillère générale, reconduite à plusieurs reprises. Elle s’empare de la présidence en 1982 aux couleurs du RPR, puis de 1986 à 1995 de la commune de Gourbeyre. Cette période faste fera également d’elle une présidente de région, une députée, une sénatrice puis une secrétaire d’État chargée de la francophonie et une ministre déléguée à l'action humanitaire et aux droits de l’homme dans les gouvernements Chirac et Balladur.
L’un de ses grands moments politiques aura été la "Déclaration de Basse-Terre" en 1999 qui posera la question statutaire des trois Départements français d’Amérique. L’un de ses revers les plus cinglants, si ce n’est le seul, aura été sa défaite lors des régionales en 2004 face à Victorin Lurel. Lucette Michaux-Chevry était alors patronne d’Objectif Guadeloupe et cheffe de l’exécutif régional.
Son adieu aux Guadeloupéens
Dans une lettre ouverte à la population, Lucette Michaux Chevry explique les raisons de cette décision. Elle met en avant la défense d’un idéal, d’une identité qu’elle a toujours porté durant ces 60 années de carrière avec tout de même un attachement à la nation.
Elle évoque la fierté du peuple, de son histoire mais également les combats qu’elle a dû mener pour que les Guadeloupéens puisse prendre en main leur affaire sans laisser l’extérieur décider pour eux. "Je n’ai jamais jeté l’éponge, ni mis un genou par terre malgré les pressions, intimidations et menaces" écrit-elle. Enfin c’est la grand-mère qui s’exprime. Elle explique ce geste par sa volonté de préserver ses enfants et ses petits-enfants qu’elle estime injustement mis en cause en raison de ses activité politique. La désormais ancienne présidente de la communauté du Grand Sud Caraïbes conclut qu’elle souhaite entamer désormais une phase de vie tournée vers la quiétude et la sérénité.
Avant de remercier le peuple d’avoir fait d’elle "grand madanm la".
La lettre aux Guadeloupéens de Lucette Michaux-Chevry :