Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
24 Septembre 2017
Je livre ici la dernière page d'une longue interview accordée à Valeurs Actuelles de cette semaine. Page avec laquelle je me sens en parfait accord.
Vauquiez s'il réussit dans son projet politique, sera-t-il en mesure de redresser la France sans faire de concessions fatales à ses adversaires, notamment à ceux de la « fausse droite »?
Ceux qui en doutent n'ont le choix qu'entre deux solutions :
1 ) Descendre dans l'arène et fonder un parti, de purs comme eux-mêmes. Je leur souhaite réussite, et … bien du plaisir.
2 ) S'enfermer dans un cloître de moines silencieux.
En ce qui me concerne, sans illusions, car tout est difficile en ce moment, c'est le projet Vauquiez qui m'agrée, et que je vais soutenir. En toute liberté comme toujours.
Le Scrutateur.
__________________________________________________________________
( ….... ) Quel espace reste-t-il à la droite avec Macron à l'Elysée?
Emmanuel Macron n'est en rien de droite, fl peut porter ponctuellement des réformes qui avancent dans une direction que l'on peut soutenir, mais sa philosophie politique n'a rien de droite.
Voilà quelqu'un qui est mal à l'aise avec le mot "nation" : il nous a parlé de la nation start-up, puis de la nation européenne, mais jamais de la nation française. Il porte une vision foncièrement multiculturelle, il est un apôtre de la mondialisation, n'a pas un mot sur les question de sécurité, a montré tout le mépris dans lequel il tient l'armée par la manière dont il a traité le général Pierre de Villiers...
Son univers, ce sont les élites connectées à la mondialisation. Il ne connaît pas les classes moyennes que, nous, nous défendons, les appelle « ceux qui ne sont rien ». Son univers intellectuel n'est pas un univers de droite. Il y a donc un vrai besoin de droite en France, mais à condition qu'on ne dise pas, comme certains, que pour que la droite reparle aux Français, il faut qu'elle mette le cap sur Macron. Ce serait une profonde erreur.
N'est-ce pas l'erreur dans laquelle est tombée la droite pendant la campagne des législatives, où l'on a pu croire que la droite n'était finalement que "Macron moins la CSG"?
Oui, je pense que cela a été l'un de nos handicaps. Nous avons fait une profonde erreur, après la présidentielle, en donnant le sentiment de mettre de l'eau dans notre vin. Les électeurs de François Fillon ne nous l'ont pas pardonné et sont partis.
C'est l'exemple même du piège que nous tend Emmanuel Macron : plus rien entre lui et les extrêmes. Pour lui, c'est la meilleure garantie de s'installer durablement au pouvoir. Je ne le laisserai pas faire parce que je crois profondément que derrière lui il y a toute cette idéologie qui est celle des déconstructeurs.
Qui sont-ils?
Depuis 1968, on a expliqué à la France que pour qu'elle réussisse il fallait qu'elle se déconstruise, qu'elle renonce à ce qu'elle était, qu'elle renie ses valeurs fondatrices. C'est Michel Foucault, qui commence à disséquer les institutions disciplinaires; c'est Pierre Bourdieu, qui voit dans toute organisation de la société une violence symbolique; c'est enfin Derrida, théoricien de cette déconstruction si chère aux élites françaises selon lesquelles, pour réussir dans la mondialisation, il fau-
drait renoncer à ce qui fait l'ADN de notre pays.
Leurs avatars, récents et moins brillants, ont été très clairs : c'est Najat Vallaud-Belkacem et son approche de l'éducation nationale, sans aucune forme de transmission; c'est Jacques Attali, qui nous explique que l'arrivée des migrants est une chance ; c'est Emmanuel Macron, qui théorise le fait qu'il n'y a pas de culture française ; c'est Marlène Schiappa, qui dénonce la diffusion de la messe sur France Télévisions, oubliant juste qu'on est le produit de deux millénaires de construction par le christianisme ; c'est enfin une députée de La France insoumise qui défend le droit de clamer «Nique la France », mais qui se trouve mal à l'aise à l'idée de dire "Vive la France" au micro d'une radio.
Rarement un pays dans l'histoire du monde a mis une telle rage à détruire tout ce qu'il avait construit. Voilà la déconstruction.
Vos adversaires se plaisent à faire de vous le chef de file d'une droite identitaire. N'est-ce pas la réalité?
Je trouve extraordinaire qu'on puisse considérer cela comme une attaque. Évidemment, je revendique de défendre l'identité française, le travail, l'effort, la transmission, l'assimilation républicaine...
Que répondez-vous à Macron, qui pense que Wauquiez à la tête des Républicains, c'est son « assurance réélection » en 2022?
Il y a chez Emmanuel Macron beaucoup d'orgueil, de mépris et d'arrogance. Nous allons lui montrer que la droite est en vie, qu'elle a de l'énergie, qu'une nouvelle génération arrive. C'est une mauvaise nouvelle pour lui, mais une bonne nouvelle pour la France. •
Propos recueillis par Geoffroy Lejeune, Raphaël Stainville, Louis de Raguenel, Patricia de Sagazan, Pierre Dumazeau et Bastien Lejeune
2l septembre 2017 —