11 Juin 2014
Des grèves dans le monde des transports. La télévision nous montre le spectacle commun en France, des masses de voyageurs entassés dans les halls de gares, empêchés de se rendre à leur travail, de se diriger vers leurs lieux de loisir ( puisque le temps des vacances commence ) ou tout simplement de rentrer chez eux. Les Français se plaignent, mais semblent résignés. Même si les socialistes ( qu'ils ont d'ailleurs élus il y a deux ans ) n'étaient pas au pouvoir ( à l'Elysée et au Parlement ) ce serait pareil, il le savent. Quand une pseudo droite est « au pouvoir » ( comme au temps de Chirac et d'Alain Juppé ) elle se garde de toucher à aucun des "droits acquis", même ceux qui n'ont plus de raison d'être parce qu'instaurés à une autre époque ( à la libération, en 1945 ) , il n'ose pas affronter les syndicats, particulièrement la CGT. On n'a pas oublié en 1995 Alain Juppé, jurant, croix de bois, croix de fer, qu'il ne céderait pas, « droit dans ses bottes", avant de capituler en rase campagne, honteusement.
Les Français donc se plaignent mais n'agissent pas ( même si depuis peu ils sont de plus en plus nombreux à donner leurs suffrages à ( je préfère censurer le nom de la femme qui monte actuellement dans l'opinion. C'est plus prudent pour ma santé ).
Il en est même qui, comme cette petit vieille qui se croit encore en 1936, qui ne sait pas le pourquoi de la grève, mais trouve qu'elle a sûrement sa raison d'être.
Allez vous opposer à son appréciation, elle risque de vous accuser de connivence avec ….Hitler.
Nombre de touristes sont, en revanche scandalisés. L'un, le visage vert de colère dit : « j'étais venu visiter Paris, la ville lumière. Or je ne vois que ténèbres ».
Un facho sans doute.
Une jeune canadienne, de Vancouver, non moins indignée, déclare : « jamais on ne verrait ça chez nous. C'est un scandale! ».
Mais la petite vieille ne bronche pas. Elle est française. Elle a voté Hollande, qui est de gauche. Et les syndicats sont de gauche. Ils ne peuvent donc, ni se tromper, ni nous tromper.
Je ne sais plus qui disait qu'en France, les réformes ne se font que dans le sillage d'une révolution. A mon avis, le cours des choses annonce une révolution. Celle-ci pourrait bien n'être pas de gauche.
Wait and see!
Mais il n'y a pas que dans les transports, et dans l'économie que le meilleur des mondes hollandiste engendre crise, revers, et cris et larmes.
L'éducation nationale est de plus en plus en capilotade.
Nos ministres ont beau clamer que le niveau monte, il n'en est rien.
Là-dessus je laisse la parole à divers membres du mouvement SOS-Education, que nos lecteurs connaissent pour l'avoir lu ici même où nous le citons assez souvent, et pour en consulter le site qui figure parmi les liens permanents du Scrutateur, que, j'en suis sûr, vous consultez régulièrement.
En voici quelques pièces, qui ne manquent pas d'intérêt.
Le Scrutateur.
( I ) L'agression contre l'enseignement des lettres.
D'Antoine Blondel, responsable des relations parents-professeurs
de SOS Éducation
Chers amis,
Je m’apprêtais à écrire un éditorial gourmand sur l’invraisemblable déluge de sottises et de contradictions auquel ont pu assister les dijonnais conviés à la grand’messe de la FCPS, pardon de la FCPE le week-end dernier, sur le thème prometteur “Pour une école sans sélection” ! Même Benoît Hamon, par moments, y semblait consterné.
Cependant, une nouvelle bien plus inquiétante m’est parvenue : en catimini, les universités s’apprêtent à fermer, dès la rentrée 2015, les dernières licences de lettres classiques.
Clap de fin sur la culture humaniste. Après la marginalisation du latin et la quasi-disparition du grec au collège, après l’éradication des cours de littérature française en classe Terminale au profit de l’anglais, on achève ainsi le programme du funeste Nicolas Adam, inventeur de la méthode globale d’enseignement de la lecture (en 1787 !) : “Eloignez des enfants les textes latins et grecs, et amusez-les avec des mots entiers !”
C’est à la FCPE que l’on va être content...
Vôtre,
( II ) Carnet de liaison : Le niveau monte.
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“ Je suis toujours "stupéfaite" de constater que les professeurs ont "des consignes" pour la notation des candidats. Interdiction de mettre moins de 6/20. Et si il est fortement conseillé de noter au-delà de 12/20 !!! Les professeurs sont "dégoûtés" et les professionnels se demandent bien à quoi cela sert de consacrer un temps rare et précieux pour évaluer des élèves qui seront de toute façon "surnotés". ” lire la suite |
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( III ) Des enseignants irresponsables et démotivés.
Imagine-t-on qu’un professeur consciencieux, soucieux d’accompagner au mieux les élèves qui lui sont confiés, pourrait vouloir, sauf raison impérieuse, abandonner ses fonctions entre deux cours ? Peut-on soutenir sérieusement, comme le consternant président de la FCPE, Paul Raoult, que « les enseignants sont là au service des enfants comme la caissière est là au service des clients », et que le professeur n’a donc, le jour de ses soixante ans, qu’à quitter sa classe comme la caissière quitte sa caisse ? Fait-on si peu de cas de la dignité de ce métier ?
Eh bien oui : dans une missive proprement hallucinante, Sébastien Sihr, secrétaire du SNUipp (principal syndicat censé représenter les professeurs du premier degré), exige que les enseignants puissent partir à la retraite en plein milieu d’année scolaire.
[...]« Monsieur le ministre, nous vous demandons, comme d’ailleurs la plupart des organisations syndicales, de supprimer l’obligation faite aux professeurs des écoles de partir à la retraite au premier septembre. Comme tous les autres agents de la Fonction publique, dont leurs collègues du second degré, les enseignants du primaire doivent pouvoir faire valoir leur droit à pension en cours d’année scolaire. » [...]
La faute de ce triste Sihr est double : d’une part, il montre qu’il n’a rien compris ni à l’idée de « service public », ni à l’importance de la mission qui lui fut, comme enseignant, confiée. Quel professeur était-il, pour pouvoir estimer être remplacé sans dommage en cours d’année, comme un pion sur un échiquier ou une ampoule usagée ? D’autre part, il discrédite aux yeux de l’opinion publique l’ensemble du corps auquel il appartient. A l’heure où l’école connaît une crise des vocations sans précédent, que faut-il avoir en tête pour agiter ainsi le mesquin colifichet de revendications corporatistes insensées, et abonder dans le sens de tous les clichés qui blessent tant de professeurs dans l’estime qu’ils ont d’eux-mêmes ?