26 Mars 2014
Si j'étais électeur à Paris je crois bien qu'au deuxième tour de la municipale à Paris, je voterais blanc. C'est dire si je ne suis pas un inconditionnel de Nathalie Kosiusko-Morizet, cette grande bourgeoise-bohème, que peu de choses séparent de sa rivale Hidalgo.
Peu de choses, sinon l'étiquette de droite. C'est là que le bât blesse.
Et c'est « l'argument » dont se sert, et répète jusqu'à la nausée, madame Hidalgo. C'est à ses yeux la raison pour laquelle NKM doit être combattue et vaincue, à n'importe quel prix.
L'héritière de Bertrand Delanoë, reprend à son compte le préjugé, enfoncé dans les caboches françaises depuis des lustres : « la gauche est le parti du BIEN ».
Qui n'est pas de gauche combat donc pour le MAL, pour le diable.
A l'épreuve des faits nombre de consciences « citoyennes » commencent à être envahies par le doute. Mais, force de l'habitude aidant, Hidalgo continue le martèlement. Il fallait l'entendre ce matin, au micro d'Elkabash, sur Europe I, traiter NKM d'immorale, alliée à un « clan » disait-elle, c'est à dire, dans le 5 ème arrondissement, la famille Tibéri. Un « clan », cela vous a un petit parfum de mafia, encore propre à effrayer les niais et les imbéciles.
En politique, il faut bien, sauf à vivre en dictature, procéder à des alliances, consentir des sacrifices, pour accéder aux responsabilités, et tenter de réaliser, au moins partiellement, ce que l'on croit le meilleur.
La gauche en est bien d'accord. Mais elle prétend avoir le monopole des saintes alliances ( puisqu'elle est le parti du BIEN ). Pour la droite, les accords et les accommodements ne peuvent être que claniques, et mafieux.
Ce matin, sur le site Boulevard Voltaire, Philippe Randa, ironise comme il faut, et remet les pendules à l'heure.
Le Scrutateur.
Ça y est, on sait désormais ce que sont ces omniprésentes « valeurs républicaines » que la quasi-totalité de la classe politique ne cesse de jeter à la face du Front national… On en arrivait à se demander si elles existaient vraiment…
Tout d’abord, grâce à Olivier Py, directeur du festival d’Avignon, indigné par le succès du candidat frontiste Philippe Lottiaux (il a devancé d’une courte tête la candidate socialiste dimanche soir, lors du premier tour des élections municipales) : « 30 % au FN, je ne reconnais pas ma ville. »
« Sa » ville, allons bon ! Comme étaient sans doute « ses » villes précédentes : Orléans, dont il était en 1997 le directeur du Centre dramatique national… ou encore Paris où il dirigeait le Théâtre national de l’Odéon en 2007 ! « Sa » ville, donc ! Comme « sa » conception du suffrage universel… et « ses valeurs républicaines » : « Je ne me vois pas travaillant avec une mairie Front national. Cela me semble tout à fait inimaginable […] Je n’envisage que deux solutions possibles : soit je démissionne et on nomme un nouveau directeur ; soit on délocalise le festival dans une autre ville. »
Du chantage aussi, donc… Et ce ne sont pas les autres autoproclamés propriétaires des « valeurs républicaines » que sont les responsables d’Europe Écologie Les Verts qui le démentent : non seulement ils viennent de négocier âprement un accord de fusion de liste à Paris grâce à leurs bons résultats suite au récent pic de pollution dans la capitale – 8,86 % au total, passant les 10 % dans neuf arrondissements et en position de conserver la mairie du IIe –, mais surtout, à Nantes, la liste socialiste de Johanna Rolland et la liste EELV de Pascale Chiron vont fusionner.
Nantes où Johanna Rolland, adoubée par l’ex-maire, est certes arrivée en tête avec 34,51 %, mais n’a pas réussi à l’emporter dimanche dernier, faute justement d’union avec les écologistes au premier tour des municipales, une première depuis l’arrivée à l’hôtel de ville de Nantes de Jean-Marc Ayrault en 1989.
« La question du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, auquel s’oppose EELV tandis qu’il est soutenu par les socialistes, est une de leurs principales pommes de discorde et elle a été longuement discutée pour aboutir à une fusion des listes. Les négociations entre les deux équipes de campagne, entamées dès dimanche soir, ont duré toute la journée de lundi et jusqu’en milieu de soirée », rapporte Le Figaro.
On imagine aisément ce qu’il en a été : les écologistes viennent en aide aux socialistes pour que ceux-ci ne risquent pas de perdre cette ville symbole… à condition, donc, que l’aéroport soit purement et simplement enterré !
Jean-Marc Ayrault s’était obstiné, pourtant, dans ce projet. Quelle importance désormais ? Il est désormais tellement « à la ramasse » qu’il n’en est plus à cela près !
Après avoir avalé deux ans durant tant et tant de couleuvres de la part de leurs « alliés » socialistes, on imagine la gourmandise avec laquelle EELV vient ainsi de leur rendre la pareille.
Concernant leurs « valeurs républicaines », il faut à l’évidence ajouter la vengeance au chantage. Rien que du beau monde, tout ça…