Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
4 Juin 2009
La grande désinformation.
( Cette étude, méthodique, fouillée, rigoureuse, mérite d'être lue, méditée, et largement diffusée. Le Scrutateur s'excuse
auprès de l'auteur et des lecteurs, de la présentation malhabile de ce texte dont la transcription, techniquement, a été difficile. Mais l'essentiel, le texte, y
est. E.Boulogne).
Baudoin LAFOSSE-MARIN
1 er
juin 2009
Origine du mouvement en Guadeloupe et Martinique
Janvier - Février 2009
Ce n’était pas une grève
Un mouvement révolutionnaire
La stratégie du LKP et de l’UGTG:
« Nous devons détruire le système en alliant luttes légales et luttes illégales, luttes pacifiques et luttes violentes, luttes intérieures et luttes
extérieures.
Nous devons faire en sorte que nos méthodes de travail servent au point de
déstabiliser la base des organisations. Il s'agit pour l'UGTG d'impulser le
mouvement de déstabilisation économique. »
Ce n’était pas une grève
Il faut tout d'abord dire qu'il ne s'agissait pas d'une grève. Il ne s’agissait pas d'un mouvement de
revendications au sein des entreprises ou de groupes d'entreprises, opposant les entreprises privées et leurs salariés. Il n'y avait aucune revendication justifiant un tel mouvement, aussi bien en Guadeloupe qu’en Martinique. Les conventions collectives métropolitaines s'appliquent depuis 1996. Les salariés bénéficient de plus d'avantages locaux leur donnant des rémunérations plus élevées qu'en métropole.
Enfin de nombreuses formations, dans le cadre de la formation continue, leur ont donné des niveaux de qualification au moins égaux à ceux de métropole.
Un mouvement révolutionnaire
.
C'était un blocage de l'économie mené par une organisation révolutionnaire qui, sous couvert d'intérêt général et d'éléments avérés : « les prix élevés des denrées de première nécessité », avait pour objectif de prendre le pouvoir. Pour cela, il fallait jeter en pâture les chefs d'entreprise, plus précisément les békés, puis déconsidérer les élus par tous les moyens.
Le mouvement a été lancé par des fonctionnaires d'abord en Guadeloupe puis en Martinique
La stratégie du LKP et de l’UGTG
Le mouvement a eu pour origine la gestion calamiteuse du problème de l'essence tant en
Guyane qu’en Guadeloupe. Les populations étaient choquées de voir baisser le prix du baril et de ne
pas voir descendre le prix à la pompe. La gestion de cette affaire a donné l'impression d'un Etat d'une
grande faiblesse laissant croire que la rue pouvait, sans coup férir, obtenir ce que la négociation ne
permettait pas.
L’U.G.T.G., organisation révolutionnaire
« Nous devons détruire le système en alliant luttes légales et luttes
illégales, luttes pacifiques et luttes violentes, luttes intérieures et luttes
extérieures.
Nous devons faire en sorte que nos méthodes de travail servent au point
de déstabiliser la base des organisations. Il s'agit pour l'UGTG d'impulser le mouvement de déstabilisation économique. »
Les conséquences en Martinique ayant entraîné la destruction de magasins, puisque cela est suggéré voire justifié par les statuts d'une organisation révolutionnaire dont le fondement même est la violence. Les salariés des entreprises détruites sont aussi tombés sur l'autel du Collectif. Cela explique les propos racistes tenus tout au long de ce mouvement.
Car il faut le dire aussi avec force, les Martiniquais et les Guadeloupéens ne sont pas racistes.
Mais le racisme reste le fond de commerce d'une organisation qui cherche par tous les moyens, y compris illégaux, à se lancer à la conquête du pouvoir. Pour y parvenir, tous les moyens sont bons et ont été utilisés : mensonges, calomnies, propos racistes, diffamation, manipulation de l'information. Or dans ce mouvement, la démocratie a été bafouée. Qu’un maire décidant d'ouvrir sa mairie en soit empêché par quelques personnes extérieures en est la preuve. Que des élus soient jetés en pâture à la vindicte par un membre du collectif en est une autre. C'est un profond mépris des élus. C’est un risque pour la démocratie.
Tout est maintenant très clair. Voici les objectifs des organisations ayant lancé ce mouvement.
Cela explique l'assassinat de M. Jacques BINOT. Il est donc tombé sur l'autel du L. K. P. Car la violence verbale et physique sont les moteurs de son action clairement définie dans les statuts de cette organisation. Il est d'ailleurs surprenant qu’à ce jour cela n'ait pas été relevé par les observateurs. Plus grave, certains, à des niveaux élevés, ont été des accompagnateurs voire des facilitateurs de ce mouvement de destruction de l'économie. Ils ont fait des interventions, peut-être maladroites, mais certainement sans nuance, mensongères et méprisantes pour les élus et pour l'Outre-mer en général.
Le mouvement en Martinique
. Il faut aussi dire, sans risque de se tromper, qu'il n'aurait pas
démarré, pas plus qu’à la Réunion, s'il n'y avait pas eu le mouvement de la Guadeloupe.
Il n'a débuté que le 5 février
Que cela ait échappé à la sagacité de l'Etat, est à bien des égards surprenants. Que peu de
journalistes aussi bien nationaux que locaux n'aient relevé cet élément a de quoi surprendre ! Qu'ils aient cru devoir reprendre tous les éléments non fondés, non démontrés du L. K. P., et de tous ceux dont le racisme est le fond de commerce, a quelque chose d'effrayant. Pourquoi aucun d’entre eux ne s’est rapproché préalablement des données de l'INSEE, de l'IEDOM ou des CCI avant de jeter en pâture les entrepreneurs et plus précisément les békés ? Pourquoi les représentants de l'État ont-ils eu ce même comportement ?
Cela rappelle les méthodes d'une autre époque et d'autres pays où, pour régler des problèmes
économiques, certaines communautés ont été stigmatisées, vilipendées et exterminées. N'est-ce pas ce qu'Hitler a fait !
Pourquoi l’Etat n’a-t-il pas dit la vérité ?
Etait-il si difficile d’interroger le directeur de l'INSEE pour qu'il fasse connaître la réalité des
entreprises ? !
Était-il si difficile d’interroger le Directeur du Travail ? ! Il aurait confirmé l'application des
conventions collectives nationales en Martinique et mieux encore.
Était-il si difficile d’interroger le Directeur de la Concurrence et de la Consommation
concernant les « monopoles » ? ! Il aurait confirmé que ceux-ci n'existent pas dans la distribution.
Était-il si difficile d’interroger le Directeur des Services Fiscaux concernant la situation des
entreprises ? ! Il aurait confirmé qu'elle n'est pas meilleure qu’en métropole.
Était-il nécessaire de vilipender des responsables économiques, des chefs d'entreprise, dont un
des mérites est de faire que
l'Indicateur de Développement Humain place la Martinique, déjà
en 2000,
en 15e position mondiale, c'est-à-dire au niveau de développement humain du Danemark
ou de l'Autriche ? !
Il n'est pas interdit de rechercher et de dire la vérité !
Le mouvement lancé en Martinique
le 5 février 2009.
Une surprenante légèreté
, le président du MEDEF recevait d’une intersyndicale une lettre signée
d'un
président
En tout état de cause, ce courrier adressé le 3 février et demandant une réponse pour le 5 février, jour du début du mouvement, révèle une attitude surprenante de légèreté. D'autant plus que cela ne donnait pas le temps aux responsables économiques de se réunir pour analyser la demande. Si, inversement, le patronat s’était comporté de cette façon vis-à-vis des responsables syndicaux, on peut se demander s’il n'aurait pas été stigmatisée, aussi bien par ces derniers que par l’Etat et si son attitude n’aurait pas été qualifiée d'arrogante, de méprisante ou « d'attitude d'une autre époque ».
Après le succès de la journée du 5 février, où quelques 15 à 20 000 personnes étaient descendues dans la rue, une conduite responsable du collectif aurait été de demander sans tarder aux autorités, élus et responsables économiques, des réunions d'urgence sur une plate-forme élaborée avec intelligence et méthode, et non pas bloquer l'économie pendant quatre semaines, voire 45 jours, durée pendant laquelle les fonctionnaires sont rétribués.
Fort d’une plate-forme bien établie et déposée à la préfecture entre les mains des élus et des
responsables économiques, avec une date raisonnable de réponse, le collectif aurait dû permettre, pour la survie des entreprises, la reprise des activités économiques. En effet, face à un mouvement d'une telle ampleur, tous les responsables, à quelque titre qu’ils soient, se seraient penchés sur un dossier porté par tant de monde.
C'est ce qui aurait été fait par les organisations syndicales en Métropole. Et cela n'aurait pas mis à genoux une économie et des entreprises déjà fragilisées par la crise économique mondiale. Beaucoup ne s’en relèveront pas.
qui, jusqu'à cette date, n'était pas connu du monde des entreprises. Ce courrier faisait état de points dont certains ne dépendent pas de l'entreprise (minima sociaux, transformation d’emplois précaires en emplois stables, durables et statutaires...).
La réalité est que la plate-forme n'existait pas, à part le courrier du 3 février, et qu'elle s'élaborait au fil des jours. Elle
s'alimentait des demandes du L. K. P. en Guadeloupe. Freinée peu ou prou, au gré de ce qui se passait dans l'île soeur, elle était échafaudée au jour le jour. Grisé par un
mouvement de grande ampleur, le collectif en rajoutait, refusant la mise en place de commissions, malgré la demande réitérée du préfet et des élus pour étudier
des points précis. Il obligeait des responsables à écouter de longues interventions sans jamais savoir quand le sujet les concernant viendrait à l'ordre du
jour.
Un mouvement lancé par des fonctionnaires
En réalité,
les trois premiers rangs du collectif étaient des fonctionnaires (enseignants,
fonctionnaires à la retraite, responsables municipaux, d’organismes sociaux, de l’ANPE).
De longues interventions se déroulaient, dont beaucoup relevaient d'affirmations quelquefois
désobligeantes, sans que la fin puisse être connue. Quand des éléments de réponse étaient donnés et qu’ils ne semblaient pas plaire au collectif, l’intervenant se faisait rappeler à l'ordre de façon cinglante, au point que le préfet, président de séance, devait rappeler au collectif qu'il était tenu d'écouter la réponse, même si elle ne correspondait pas à ses attentes. Très souvent, les griefs concernaient l'État, j ugé responsable, au dire du collectif, des difficultés et quelquefois
« d'attitude d'une autre époque ».
Au début du mouvement (les quatre ou cinq premiers jours), devant le manque de coordination, si on se rapprochait des syndicalistes d'entreprise (au 4° ou 5° rang) pour leur demander le nom du véritable président, on s'entendait dire « il n'y en a pas ». C’était ubuesque. Si on leur demandait de plus : « que faites-vous là ? », la réponse obtenue était : « on observe ». Cela donnait le vertige.
L'État ne pouvait pas ignorer ces faits. Fin observateurs, le préfet, entouré de tous les hauts
fonctionnaires et des élus, tous bons connaisseurs de la réalité économique et sociale, ont certainement informé les hautes autorités et leur ont indiqué que la réalité économique et sociale n'était pas conforme aux déclarations, que les relations des différentes composantes de la communauté antillaise n'étaient pas, dans leur grande majorité, celles décrites par la presse aussi bien nationale que locale.
Tout cela relevait d'une immense désinformation.
Que l'État se soit prêté à ce triste jeu est indigne d'une véritable démocratie. Ne devait-on pas
demander à des observateurs neutres, une commission parlementaire, d’interroger toutes les parties plutôt que de lancer à la vindicte populaire, au niveau national, une composante de cette population dont tous reconnaîtront à terme qu'elle a permis à l'Outre-Mer et à la France plus particulièrement d'être fière de son action.
Alors pourquoi l'État s'est-il laissé manipuler au point de devenir un allié objectif d'une
organisation révolutionnaire dont les principaux responsables sont des fonctionnaires et pas des moindres. Tout cela sera démontré dans la suite de ce dossier, simplement à l'aide des études réalisées par l'INSEE, l'IEDOM, la CCI. Si ces documents sont contestés par l'État, alors qu'il prenne les dispositions qui s'imposent.
Pourquoi l’Etat dans sa grande sagacité ne s'est-il pas demandé les raisons pour lesquelles le
mouvement ne venait pas des salariés des entreprises privées ? Au contraire, ceux-ci, mis à part la journée du 5 février à laquelle un certain nombre ont participé pour poser le réel problème, « celui du coût des denrées de première nécessité », ont tous pour la grande majorité souhaité reprendre le travail.
Il faut le dire avec force, le mouvement n'émanait pas des entreprises ou de « relations
venant d'habitudes ancestrales » .Nul ne peut nier que ces derniers mois il y eu une flambée des prix des produits de première nécessité
. Mais était-il nécessaire d’insulter, de salir, de jeter l'anathème, plutôt que d'analyser sereinement les raisons de ce dérapage ? N'était-il pas de la responsabilité de l'État de le faire ?
Sur ce sujet également,
l'État n'a pas été d'une grande sagesse. Bien des Tous les indicateurs économiques et sociaux le rappellent. Il suffit pour cela de se rapprocher des rapports de l'INSEE, de l'IEDOM, du CES. Au moins faut-il en prendre connaissance, sereinement, sans parti pris, sans esprit de clan ou esprit de politique politicienne, sans affirmation gratuite et désobligeante de la part d'un responsable censé défendre l'Outre-Mer, sans mépris pour les élus, pour les fonctionnaires de l'État (préfet, TPG, directeur du travail, DDE, directeur des affaires sociales, de l'INSEE), chacun ayant fidèlement, pendant des années, oeuvré à l'intérêt général, sans jeter le discrédit sur des responsables économiques qui ont oeuvré dans le même sens.
débordements ont pour cause l’attitude d’une de ses autorités qui, à bien des égards, a eu un comportement méprisant vis-à-vis des élus, du monde économique et des fonctionnaires en place.
En outre-mer, et plus encore en Martinique, tout est en nuance, comme la couleur
de la peau de ses enfants.
Concernant les prix, il y eut d’abord, le problème du prix de l'essence à la pompe qui n'a pas suivi au début la baisse du prix du baril et qui a amené la Guyane et la Guadeloupe à se mobiliser et la gestion calamiteuse de ce dossier par les responsables politiques.
Puis, l'augmentation rapide, au niveau mondial, des matières premières
alimentaires (farine, riz, etc.) et de l'énergie.
Il en a résulté une augmentation des coûts des transports, terrestres et maritimes,
et de ceux des produits et services attachés, telles que les denrées de première
nécessité. Le professeur Jean Crusol l’a bien indiqué dans un article paru dans le
France-Antilles.
N'appartenait-il pas à l'État de rappeler à tous la crise mondiale dans laquelle
nous nous trouvions, plutôt que d'amener les composantes ethniques des DOM à se fracasser les unes contre les autres ? Cette attitude est-elle responsable ? Non.
N'appartenait-il pas à l'État d’indiquer la structure des prix
2. Les mensonges sur les monopoles
Venons-en d'abord à la CDEC, organisme de régulation composé de représentants
de l'État, d’élus, d’associations de consommateurs, de chambres consulaires, qui sur dossier et après présentation par le promoteur, décide d'accepter ou de refuser une réalisation dans la distribution. Tous les éléments sont pris en compte, en tout
premier lieu les problèmes de concurrence ou de non-concurrence. Tous ceux qui sont censés défendre l'intérêt général sont autour de la table. Mettre en cause leur
honnêteté, c'est les insulter, les mépriser et en tout état de cause ne pas les respecter.
C’est insupportable ! Aussi quand on parle de « monopole » et « d'habitudes
ancestrales »
, on devient dédaigneux on devient dédaigneux, on devient dédaigneux. S'il existe des monopoles, il faut dire lesquels et porter plainte !C'est un dédain vis-à-vis des préfets successifs, des directeurs de la concurrence
de la consommation, des associations de consommateurs et de tous ceux qui sont
chargés de faire appliquer la loi. Compte tenu de ce qui a été dit, il faut s'attendre à
des sanctions sévères à l'encontre de ceux qui, prétend-on, ont entravé la
concurrence et, sinon, il faut en tirer les conséquences à l'encontre de ceux qui ont
fait courir ces bruits infondés et injustifiés et surtout dévastateurs pour l'économie
des îles.
La grande distribution alimentaire en Martinique est la suivante :
Cora-Match 17 % groupe métropolitain
groupe Parfait 14,30 % groupe Martiniquais métis
groupe Hayot 13,30 % groupe Martiniquais béké
groupe Ho Hio Hen 12,70 % groupe Martiniquais chinois
Leader Price 11,60 % groupe Martiniquais béké
groupe Lancry 11,40 % groupe Martiniquais noir
groupe Safo 10,80 % groupe Martiniquais béké
divers 8,90
%.
Parmi tous ces groupes, au moins
deux sont actuellement en très grande
difficulté
. Nous ne connaissons pas d'entreprises avec des marges « excessives » qui
soient en difficulté, ou qui soient amenées à fermer certains établissements !
Il est faux de dire qu'il y a des monopoles et qu'il n'y a pas de concurrence. Il
suffit de constater la concurrence que ces groupes se livrent sur place, à coups de
baisses de prix, de promotions diverses, d'anniversaires répétés, d’envois de publicité via les boîtes aux lettres, ou dans la presse, pour se rendre compte de la concurrence considérable du secteur de la distribution alimentaire.
Tous ces groupes ont moins de 30 ans d’existence. Alors pourquoi parler des
« ancêtres » ?
L'État oublie-t-il, qu'ici comme partout en France, il peut vérifier l'origine des
fonds. Il constatera qu'ils ne viennent d'aucun héritage mais du travail de fourmi, du goût du risque des entrepreneurs. L'État, par ces déclarations, refuserait-il à certains, à cause du passé de ces îles, le pouvoir de créer et de prendre des risques ? Ce n'est pas sérieux, c'est indigne !
Ce qui a été dit sur la grande distribution alimentaire est également vrai dans
plusieurs autres secteurs de l'économie (automobile, matériaux de construction,
bricolage...)
L’État oublie-t-il, qu'ici comme partout en France, il existe des droits de
succession qui ramène l'héritier incompétent à sa juste valeur ! Les successions en Outre-Mer sont bien faibles, comparées aux fortunes familiales du reste de la France (il suffit de se promener à travers la France pour voir châteaux et maisons de taille impressionnante...) souvent divisées en une grande fratrie. Ainsi aux Antilles, dans une même famille on trouve des hommes ou des femmes ayant réussi et d'autres en situation très difficile.
3. Les prix élevés des produits de première nécessité :
A ce stade de la réflexion, il faut se référer à la structure même des prix des
produits importés Outre-mer.
La structure des prix dans les DOM est fixée depuis 1976 par l’arrêté ministériel
76-48 P paru au bulletin officiel des prix.
Cet arrêté, faisant autorité, indique sans ambiguïté tout ce qui fait le prix de
revient d'un article, depuis son achat en métropole, en Europe, ou dans le monde,
plus généralement chez le fournisseur, jusqu'au magasin du distributeur dans le
DOM. Tout y est : le transport terrestre en métropole, l'embarquement à bord du
navire, le transport maritime, les assurances, le débarquement à Fort-de-France ou à Pointe-à-Pitre, le salaire des dockers (celui-ci est loin d'être neutre, compte tenu du tarif des dockers à Fort-de-France) le débarquement et le transport en Martinique, la TVA, l'octroi de mer.
Il est clair que le prix de l'énergie, de l'essence, a
augmenté tous ces prix qui un exemple pour illustrer le rôle de la TVA et de l'octroi de mer dans le prix d'un
produit : se
sont répercutés sur le prix de revient des produits en magasin. La TVA et l'octroi de mer sont, de toute évidence, impactés par cette
augmentation.
Prenons des exemples :
Si le produit est acheté à 100 € chez le fournisseur, avec la TVA à 8,5 % et
l'octroi de mer de 10 %, supposons, pour la clarté de l'exercice, que le produit revienne à 200 € au magasin en Martinique ou en Guadeloupe ; la TVA, toujours de 8,5 %, sera en Martinique payée 17 € (2 x 8,5) par le consommateur final et l'octroi de mer, toujours de 10 %, sera en Martinique payée 20 € (2 x10) par le consommateur final.
Le consommateur martiniquais aura ainsi payé en taxe 17 + 20 = 37 € (dont 17
à l'État et 20 aux collectivités locales). Ces deux entités bénéficient directement de
l'augmentation du prix des produits du fait de ce qui est appelé « frais d'approche ».
En métropole, le client final, sur un produit ayant une TVA moyenne de 19,5 %, ne
paiera que 19,5 € sur un produit de 100 € acheté chez le fournisseur, augmenté du
frais de transport en métropole, mais diminué des économies d'échelle et des prix dont bénéficient les grandes enseignes du fait des quantités.
applique une marge qui, avant la liberté des prix en 1984, était fixée par l'État et plus précisément par la commission locale des prix qui était présidée par le Préfet, en présence d'Elus, de représentants des associations de consommateurs, des chambres consulaires, de responsables de l'administration. Depuis l’instauration de la liberté des prix en 1984, la plupart des commerçants de la grande distribution se sont tenus aux règles établies qui fixaient un cadre. C'est autour de ce cadre qu'ils ont été amenés à diminuer leur marge, la concurrence aidant, et à se lancer dans une bataille de prix, via toutes sortes de mailing.
Pour augmenter leur part de marché, ils interviennent auprès de leurs
fournisseurs, font pression sur les intermédiaires, pour être en position plus favorable que leurs concurrents et offrir de meilleurs prix à leurs clients qui sont souvent les mêmes.
Pourquoi, les martiniquais délaissent-ils un jour un hyper-marché pour aller voir
un autre au gré des promotions ? Si ce n'est pour obtenir un meilleur prix.
A moins d'être ignorant de ces mécanismes, ce que nous ne croyons pas, c’est
cela que l'État aurait dû expliquer au collectif et à la population
. Au lieu de sortir de ce conflit par le haut, d'amener le plus grand nombre à une meilleure connaissance des mécanismes économiques, certains ont préféré gratter les « plaies » du passé, ranimer les souffrances. Il est triste d'en arriver là. Nous pourrions dire :« la souffrance des uns est la souffrance des hommes, la vraie gloire est de la respecter ».
Fort de cette analyse technocratique, il fallait examiner attentivement toutes les
solutions possibles pour baisser les prix, en agissant à tous les stades sur la structure des prix, et ainsi aider les plus faibles à sortir dignement de leurs difficultés.
Cela aurait pu se faire sans insulte, sans agressivité, sans stigmatiser de tous les
maux ce département ou des groupes, comme l'ont fait certains médias, certains élus ou certains responsables de l'État. On est sorti de ces événements en blessant les individus et en laissant sur le tapis de très nombreux salariés qui iront rejoindre le lot de ceux qui connaissaient déjà des difficultés. L'Outre-mer n'a pas été respecté, car l'image qui a été donnée de lui n'a pas été conforme à la vérité. Celle-ci a été bafouée et l'Outre-mer calomnié.
En réduisant les prix uniquement dans la grande distribution, on fragilise tout
un tissu de petits commerces
ensuite augmenter ses salaires.
La grande distribution et beaucoup d'autres entreprises de taille moyenne (plus de
30 salariés) ne seront pas affectées par la hausse des rémunérations, ayant dans leur grande majorité des salaires supérieurs à 1,4 SMIC. Cela contredit d'ores et déjà les déclarations laissant croire que les rémunérations Outre-mer sont inférieures aux salaires de la Métropole. L'essentiel des augmentations, au niveau de la grande distribution, sera plutôt dans la tranche des 1,4 SMIC et 1,6 SMIC et au-dessus de 1,6 SMIC. Cela aurait été obtenu tout naturellement pas une Négociation Annuelle Obligatoire.
qui ne pourra pas suivre cette baisse et qui verra
Si cela avait été fait par le Collectif avec hauteur ou sagesse et avec un État moins
partisan, on aurait pu prouver ces faits et obtenir des résultats sans détruire. Mais il
faut rappeler ici que
le moteur de l’action du LKP est de : « détruire le système en
alliant une lutte légale et lutte illégale...
4. Les mensonges sur les salaires.
Il faut rappeler à nouveau qu’il ne s'agissait pas d'un conflit du travail. Il n'y
avait pas de revendications de salaire à l'origine de ce mouvement.
C'était un blocage de l'économie impulsée par des fonctionnaires de l'État, des
collectivités territoriales et les collectivités décentralisées, touchant tous 40 % de plus que leurs homologues métropolitains. Nous reviendrons sur ce dernier point.
Il est faux de dire que les salaires en Martinique sont plus faibles qu'en
métropole
, car :
le SMIC est strictement le même ;
le 22 juillet 1996, il y a 13 ans, a été signé un accord-cadre pour l'ensemble de
conventions nationales ;
le 20 mai 1998, il y à 11 ans, un accord collectif régional donne, en plus, des
avantages locaux n'existant pas dans les conventions nationales.
Par ailleurs un article spécial a été réservé à la formation professionnelle. Cela a
entraîné un développement considérable de la formation des salariés.
Il était désobligeant et méprisant de dire que les relations dans le travail « sont
d'une autre époque »
. Le directeur du travail, dont c'est la mission, aurait pu faire connaître le nombre de NAO (Négociation Annuelle Obligatoire) qui se sont tenus ou devant se tenir. Cela aurait évité un tel gâchis ainsi que des déclarations qui ont montré, de la part des responsables qui ont tenu ces propos désobligeants, une méconnaissance totale de la Martinique.
Ceci étant, comme il a été dit plus haut, les petites entreprises seront frappées
de plein fouet par les augmentations de salaire
importantes (plus de 30 salariés) seront moins touchées pour les raisons évoquées ci dessus.
, tandis que les entreprises
5. Les 40 % des fonctionnaires : facteur de « vie chère ».
Appelée à l’origine « indemnité d'éloignement, de recrutement », elle est en fait
une « indemnité coloniale ». Elle a été
instaurée à la suite d'un rapport de 1951
intitulé :
« difficulté de recrutement des personnels métropolitains nécessaires à
l'encadrement et à la bonne marche des services publics de la Martinique ».
Le rapport émane et est signé de 18 directeurs et chefs de service.
Elle a été accordée à tous les fonctionnaires métropolitains venant en outre-mer
qui étaient chargés :
«d'organiser et diriger les nouveaux services établis dans ce département
d'assurer l'encadrement des agents de l'ancienne administration coloniale».
Cette indemnité coloniale a été étendue à tous les fonctionnaires de l'État, mais
aussi aux fonctionnaires des collectivités territoriales, et des collectivités
décentralisées, des municipalités et des intercommunalités. Ceux-ci sont à la charge des contribuables du département
Cette « indemnité d'éloignement, de recrutement » a été habilement rebaptisée
« indemnité de vie chère ». Mais, en réalité, c’est le contraire.
Touchée par tous les fonctionnaires elle est un facteur important de vie chère.
Elle entraîne à la hausse le budget des communes, du conseil général, du conseil
régional et des intercommunalités
La différence des niveaux de ces taxes avec la Métropole
Les salaires des fonctionnaires municipaux, territoriaux (Région, Conseil
Régional) augmentent aussi les prix, par l’intermédiaire de l’octroi de Mer.
Prélevé principalement sur les produits importés, l’octroi de Mer est en effet facteur de« vie chère ». Mais, il ne peut pas être diminué et certainement pas supprimé, car il abonde le budget des communes pour payer les rémunérations des fonctionnaires, plus élevées de 40 % que celles de leurs homologues métropolitains. N'a-t-on pas entendu les maires, lors du mouvement du 5 février, par la voix de leur président, s'opposer fermement à la baisse de l'octroi de mer sur les produits importés ? La raison en est simple : ils ont besoin de l'octroi de mer pour payer leur personnel ; lesimpôts locaux, quoique très élevés, n'y suffiraient pas. Rien n'est neutre !
Pourquoi le collectif et le LKP ont-ils oublié de signaler ces faits ? Parce qu'ils
sont fonctionnaires bien sûrs ! Ils alimentent la vie chère. Ils sont, eux aussi, facteur non négligeable de « profitation ».
est très loin d’être négligeable. N'est-ce pas un scandale ? Une « profitation » ? Pourquoi n'en a-t-on pas. Plus une mairie a d'agents municipaux titulaires, plus elle est obligée de collecter l'impôt. Ainsi les taxes finançant les communes (impôt foncier TFPB, taxe d'habitation, taxe professionnelle, ordure ménagère) seront d'autant plus importantes que le budget de ces collectivités est élevé.Qui n'a pas remarqué que la TFPB atteint 2 à 3 mois de loyer en Martinique contre 0,8 ou 1 mois en métropole, voire moins. Il en est de même pour la taxe d'habitation.
Dans le secteur social, ces taxes peuvent atteindre 5 à 6 mois des loyers,
particulièrement bas.
Selon l’INSEE, 56 % des ménages sont propriétaires de leur logement dans les
DOM. N'auraient-ils pas apprécié, pour une villa F4 ou d’un appartement F4, d'avoir
une taxe de propriété bâtie de 700 €, quelquefois 400 € (à Paris), au lieu d'une taxe de
1.400 à 1.600 €, de même pour la taxe d'habitation ! Tous les locataires
n'apprécieraient-ils pas des taxes d'habitation plus faibles ? Ne sont-elles pas facteur de « vie chère » ?
parlé lors des réunions de février ? Était-ce un tabou, ou simplement parce que les
principaux meneurs du mouvement étaient des fonctionnaires profitant d'une
situation datant de la période coloniale qu'ils dénoncent, dont ils sont les derniers
vestiges et qui est loin d'être neutre sur la vie des DOMiens.
».Et le mode d'attribution, par la « Commission Départementale d'Equipement Commercial» (la CDEC), des autorisations en matière de construction des prix dans la grande distribution ?
Origine du mouvement en
Guadeloupe et Martinique
Janvier – Février 2009
Baudoin LAFOSSE- MARIN