Cheik Anta Diop était-il un imposteur? par Jean Yoyotte.
INTERVIEW de Jean Yoyotte, Egyptologue, professeur au collège de
France.
(Je reproduis, sans commentaires, une récente interview de monsieur Jean Yoyotte par François-Xavier Guilherm [ FXG] parue dans le blog de ce dernier : fxgpariscaraïbe. E B).Ci-contre une photographie de Jean Yoyotte.

(Martiniquais par son père, Jean Yoyotte est un égyptologue émérite qui a été responsable du site de Tanis. Il enseigne au collège de France.
Cheikh Anta Diop (1923-1986), s'est appuyé sur des citations d'auteurs anciens comme Hérodote et Strabon pour démontrer que les Égyptiens anciens présentaient les mêmes traits physiques que les Africains noirs d'aujourd'hui. Sur le plan linguistique, il considère en particulier que le wolof, parlé aujourd'hui en Afrique occidentale, présente de nombreuses similarités avec la langue égyptienne antique).
FXG : Comment êtes-vous venus à l’égyptologie ?
Jean Yoyotte : J’étais élève au lycée Henri IV et l’abbé Vandier m’a fait entrer par dérogation à l’école du Louvres. A 15 ans, j’apprenais l’égyptien ! Le Pr Montet s’est intéressé à moi et en 1965, il m’a demandé d’y aller. Tanis est un site royal qui a fourni une cinquantaine de chefs d’œuvre au musée du Caire. Nous avons trouvé peu de statues, mais nous cherchions les traces de destruction qui permettent de reconstituer plus amplement les édifices.
FXG : Quel regard portez-vous sur les intellectuels Antillais ?
Jean Yoyotte : A l’âge de l’enseignement supérieur, comme beaucoup d’étudiants à l’âme à gauche, j’ai lu Franz Fanon. Je connaissais Aimé Césaire comme un écrivain français. Dans les anthologies de poésie française, les Antillais et les Africains doivent avoir leur place, comme les Bretons ou les Provençaux. La francophonie est quelque chose d’admirable… Mon père était un parfait produit de la colonisation par ses bons aspects. J’avais le même talent que lui.
FXG : Egyptologue vous-même, vous avez-pu confronter vos idées à celles de Cheik Anta Diop ?
Jean Yoyotte : Cheik Anta Diop était un imposteur. Un égyptologue incapable de lire le moindre hiéroglyphe. Dire qu’une partie de l’Egypte… Comme si quelqu’un avait civilisé le monde ! La vision la plus bête d’un instituteur colonialiste et inculte, il l’a retournée ! Les Egyptiens représentaient les hommes en ocre rouge et les femmes en ocre jaune. Cheik Anta Diop n’y voyait qu’une convention esthétique et refusait de voir des Noirs dans les esclaves marrons. Oui, c’étaient des conventions, mais ils représentaient rouge et jaune ! D’autres représentations montrent les Egyptiens rouges, les Canaanéens jaunes, les Lybiens roses et les Nubiens noirs…
FXG : Vous l’avez rencontré comment ?
Jean Yoyotte : Il était employé à la bibliothèque du Collège de France et il habitait en bas, dans la rue, entre la Bibliothèque et Présence africaine. D’un point de vue scientifique, son œuvre est nulle, c’est une série d’erreurs. Moralement, on peut déplorer que cet homme pacifique ait des successeurs tels que la tribu Ka qui s’appuient sur son ignorance des sciences humaines. Il ignorait qu’il y a des langues sémitiques et non pas des peuples sémitiques. Les Soudanais parlent une langue sémitique… Je lui ai dit : « Assez de ce classement avec pigmentation. Je suis Blanc et mes sœurs sont noires ! » Il acquiesce. « Tu insultes ma mère ! », lui ai-je dit en le prenant par le col. Il sous-entendait que ma mère se serait mal conduite…
FXG : Que représente pour vous le devoir de mémoire ?
Jean Yoyotte : Il ne se pose pas pour moi et je ne comprends pas très bien. Je connais ma mémoire, celle de mes maîtres, de mon père et de ma tante, celle des grands égyptologues. Revendiquer que l’histoire mondiale ne soit pas toujours exposée du point de vue du pouvoir central français est une protestation légitime. Un historien a le devoir de reconstituer des faits du passé mais pas d’opter sur une version ou une autre. On retrouve cela chez Glissant : pas de jugement qualitatif, a fortiori sur les histoires nationales. Il y a du beau et de l’affreux, il faut l’admettre.
FXG : Les lobbyings afro-français et Antillais ont inquiété les historiens. Qu’en pensez-vous ?
Jean Yoyotte : Que veulent le CRAN ou le Collectif Dom ? Que l’on tienne compte de l’enseignement de Pétré-Grenouilleau dans l’enseignement scolaire ? Mais nous allons nous mettre les Arabo-musulmans à dos car ils ont été plus esclavagistes en données numériques.
par fxg publié dans : fxgpariscaraibe
(Je reproduis, sans commentaires, une récente interview de monsieur Jean Yoyotte par François-Xavier Guilherm [ FXG] parue dans le blog de ce dernier : fxgpariscaraïbe. E B).Ci-contre une photographie de Jean Yoyotte.
(Martiniquais par son père, Jean Yoyotte est un égyptologue émérite qui a été responsable du site de Tanis. Il enseigne au collège de France.
Cheikh Anta Diop (1923-1986), s'est appuyé sur des citations d'auteurs anciens comme Hérodote et Strabon pour démontrer que les Égyptiens anciens présentaient les mêmes traits physiques que les Africains noirs d'aujourd'hui. Sur le plan linguistique, il considère en particulier que le wolof, parlé aujourd'hui en Afrique occidentale, présente de nombreuses similarités avec la langue égyptienne antique).
FXG : Comment êtes-vous venus à l’égyptologie ?
Jean Yoyotte : J’étais élève au lycée Henri IV et l’abbé Vandier m’a fait entrer par dérogation à l’école du Louvres. A 15 ans, j’apprenais l’égyptien ! Le Pr Montet s’est intéressé à moi et en 1965, il m’a demandé d’y aller. Tanis est un site royal qui a fourni une cinquantaine de chefs d’œuvre au musée du Caire. Nous avons trouvé peu de statues, mais nous cherchions les traces de destruction qui permettent de reconstituer plus amplement les édifices.
FXG : Quel regard portez-vous sur les intellectuels Antillais ?
Jean Yoyotte : A l’âge de l’enseignement supérieur, comme beaucoup d’étudiants à l’âme à gauche, j’ai lu Franz Fanon. Je connaissais Aimé Césaire comme un écrivain français. Dans les anthologies de poésie française, les Antillais et les Africains doivent avoir leur place, comme les Bretons ou les Provençaux. La francophonie est quelque chose d’admirable… Mon père était un parfait produit de la colonisation par ses bons aspects. J’avais le même talent que lui.
FXG : Egyptologue vous-même, vous avez-pu confronter vos idées à celles de Cheik Anta Diop ?
Jean Yoyotte : Cheik Anta Diop était un imposteur. Un égyptologue incapable de lire le moindre hiéroglyphe. Dire qu’une partie de l’Egypte… Comme si quelqu’un avait civilisé le monde ! La vision la plus bête d’un instituteur colonialiste et inculte, il l’a retournée ! Les Egyptiens représentaient les hommes en ocre rouge et les femmes en ocre jaune. Cheik Anta Diop n’y voyait qu’une convention esthétique et refusait de voir des Noirs dans les esclaves marrons. Oui, c’étaient des conventions, mais ils représentaient rouge et jaune ! D’autres représentations montrent les Egyptiens rouges, les Canaanéens jaunes, les Lybiens roses et les Nubiens noirs…
FXG : Vous l’avez rencontré comment ?
Jean Yoyotte : Il était employé à la bibliothèque du Collège de France et il habitait en bas, dans la rue, entre la Bibliothèque et Présence africaine. D’un point de vue scientifique, son œuvre est nulle, c’est une série d’erreurs. Moralement, on peut déplorer que cet homme pacifique ait des successeurs tels que la tribu Ka qui s’appuient sur son ignorance des sciences humaines. Il ignorait qu’il y a des langues sémitiques et non pas des peuples sémitiques. Les Soudanais parlent une langue sémitique… Je lui ai dit : « Assez de ce classement avec pigmentation. Je suis Blanc et mes sœurs sont noires ! » Il acquiesce. « Tu insultes ma mère ! », lui ai-je dit en le prenant par le col. Il sous-entendait que ma mère se serait mal conduite…
FXG : Que représente pour vous le devoir de mémoire ?
Jean Yoyotte : Il ne se pose pas pour moi et je ne comprends pas très bien. Je connais ma mémoire, celle de mes maîtres, de mon père et de ma tante, celle des grands égyptologues. Revendiquer que l’histoire mondiale ne soit pas toujours exposée du point de vue du pouvoir central français est une protestation légitime. Un historien a le devoir de reconstituer des faits du passé mais pas d’opter sur une version ou une autre. On retrouve cela chez Glissant : pas de jugement qualitatif, a fortiori sur les histoires nationales. Il y a du beau et de l’affreux, il faut l’admettre.
FXG : Les lobbyings afro-français et Antillais ont inquiété les historiens. Qu’en pensez-vous ?
Jean Yoyotte : Que veulent le CRAN ou le Collectif Dom ? Que l’on tienne compte de l’enseignement de Pétré-Grenouilleau dans l’enseignement scolaire ? Mais nous allons nous mettre les Arabo-musulmans à dos car ils ont été plus esclavagistes en données numériques.
par fxg publié dans : fxgpariscaraibe