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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Une réflexion sur la crise sociétale en Guadeloupe, par DOLTO.

 

 

Une réflexion sur la crise sociétale en Guadeloupe !

 

IMG_7938.jpg (Invasion du Conseil Général de la Guadeloupe, par les hordes de l'UGTG ( pseudo LKP! ).

 

 

 


Ceux qui, syndicalistes politiques, ou politiques tout court, ont cru en 2009 que l’heure du réveil des consciences avait sonné ont fait fausse route. Il est évident que l’idée d’indépendance a illuminé toute une jeunesse intellectuelle de l'ageg et fonctionnaires nationalistes ; mais il est aussi évident que le peuple n’a jamais cautionné cette idée ; il a été toujours en majorité spectateur. Il est aussi certain que des intellectuels se sont laissé griser par l’idée que le peuple adhérerait peu ou prou à cette idée du moins dans une démarche de responsabilité locale. Il s’est toujours agi d’un rêve d’une frange d’intellos qui n’ont pas su décrocher le peuple de ses besoins alimentaires et sécuritaires . Malgré les interrogations identitaires qui nous traversent encore parfois, et les nombreuses aberrations ( vie chère , main mise de sociétés européennes sur les marchés publics ) de la mécanique de rattachement à notre lointaine "métropole", la grande majorité de nos concitoyens, parmi lesquels nombre de personnes modestes, n’entendent absolument pas se considérer autrement que comme appartenant à cette France. N’entendent pas le discours de quelques centaines d’intellectuels, autonomistes ou indépendantistes ultra minoritaires comme les gars de L'UPLG , du FKNG ou du LKP, qui pensent que spécificité doit s’accompagner de souveraineté. La plupart d’entre nous tient naturellement et férocement aux conquêtes de nos aînés : départementalisation, sécurité sociale, droit du travail , stabilité politique ...toutes choses que nous considérons être, dans un monde en guerre où misère et violence s’étalent sous nos yeux comme en Haiti ou encore Algérie , Tunisie , Yemen , Egypte, une planche de salut pas si indigne que cela. Et que cette dignité incantée par ces intellectuels tels certains nationalistes ou encore la gauche alternative signifierait pour nous davantage encore de misère, et de violence que nous n’en connaissons déjà à l’heure actuelle.
Les mouvements sociaux de fin 2008 en Guyane, et début 2009 en Guadeloupe, en Martinique et à la Réunion ont sacré - à travers la nature des revendications présentées - l’ère du "vraiment-français". Davantage d’équité, davantage d’égalité, davantage de reconnaissance. Prix et vie chère : par rapport à la métropole ; Continuité territoriale : avec la métropole...et les quelques spécificités de la longue liste de doléances du LKP ne changent rien à cette trame intégrationniste. Pour preuve les revendications assimilationnistes de la CGTG-Energie qui réclament à cor et a cri les 40% de vie chère .
Le syndicalisme , où va t-il, où emmène t-il une partie de la population ?
A propos de la mort ou de la survie du LKP se développent sous nos yeux diverses stratégies dont l’enjeu est éminemment politique. L’Etat, après avoir tout fait pour réduire la portée sociale de l’accord Bino, entend clairement ne pas légitimer le LKP comme interlocuteur institutionnel. Lorsque le LKP écrit, c’est à l’UGTG que l’on répond. Pour l’Etat, le LKP n’était qu’un interlocuteur de circonstance dans un moment de crise… ( cf le discours récent de SARKOZY )
Ce conflit de légitimité rend le dialogue impossible entre les deux partis. Fidèle à sa logique, l’autorité préfectorale annonce nonchalamment qu’elle « ne souhaite pas rencontrer le LKP », malgré la réunion d'un millier de manifestants devant les grilles de la sous-préfecture (mobilisation du 14-12-2010).
La position des collectivités locales, Région et Département, est un peu plus nuancée, mais vise cependant le même but : ne pas institutionnaliser le LKP en tant qu’interlocuteur. Ainsi les présidents des conseils régional et général, répondent à Élie Domota en tant que porte-parole du LKP, mais indiquent être disposés à recevoir les syndicats sur des thèmes précis. (Courrier de réponse au LKP du 18-11-2010)
L’institutionnalisation de sa représentativité est pour le LKP un enjeu crucial. En ce sens, les mobilisations du 26 octobre et des 14 et 15 décembre 2010 se sont voulues une démonstration de force, autant politique que sociale, afin que le LKP soit reconnu comme une « Autorité » incontournable. Raviver ce qui peut l’être et tenter une grosse campagne « de com », pour janvier 2011, relève de la même préoccupation. Ce qui oblige le LKP à une surenchère permanente pour ramener ses troupes dans la rue.
(…) « Après deux journées de mobilisation, les 14 et 15 décembre 2010 : (…) Nous sommes donc dans la même configuration qu’au mois de décembre 2008. Par le refus de la discussion, par le mépris constamment affirmé pour les légitimes préoccupations des larges masses, l’Etat colonial ne peut provoquer que colère et révolte.
(…)En conséquence, le LKP et les organisations qui la composent, appellent les Travailleurs et le Peuple de Guadeloupe à s’organiser et à se placer résolument dans la perspective d’un nouveau mouvement, beaucoup plus ample qu’en janvier 2009 et d’une portée décisive, mouvement renforcé par l’expérience acquise de nos deux années de lutte.
Il s’agira alors, et ce dès maintenant, pour l’Autorité LKP de construire : « l’opération déchoukaj de la pwofitasyon ». (Tract Opérasyon Déchoukaj du 15-12-2010)
Mais cela suffira t-il à raviver la flamme ? Le LKP est-il vraiment en mesure de mener les grands mouvements promis pour janvier et février 2011 ? Beaucoup en doutent…
Les désillusions seront sans doute à mettre également au compte des contradictions et des ambigüités.

Comment expliquer dés lors ce vent de révolte contre la pwofitasyon , alors que la Guadeloupe et la Martinique représentent des îlots de prospérité dans leur environnement immédiat ? Le PNB par habitant des Antilles françaises s'élève à 18 000 dollars, soit 36 fois plus que les 500 dollars d'Haïti, ce premier pays à avoir acquis l'indépendance en 1804 pour devenir le plus pauvre des Amériques. Bien qu'inférieur à la moyenne hexagonale,
le PNB par habitant de la Guadeloupe et Martinique se rapproche de celui du Tarn ou de la Lozère, révélant des performances enviables vu le caractère insulaire de ces territoires éloignés des grandes aires économiques mondiales.
Ce niveau de vie élevé résulte principalement d'un transfert massif de richesses entre la métropole et les Antilles françaises. Craignant de mécontenter les dernières reliques de son EX empire colonial, la France acheta la paix sociale et politique en injectant des milliards de francs et d'euros et en ouvrant les rangs de la fonction publique hexagonale à des milliers de fonctionnaires antillais. L'explosion dés les années 60 de la démographie de la Guadeloupe et de la Martinique, lesquelles enregistrent une densité de population trois fois plus élevée qu'en métropole, fut contenue par la soupape de l'émigration en métropole. Plus de la moitié des antillais français habitent actuellement l'hexagone, privant EN PARTIE l'élite antillaise d'un enracinement local qui faciliterait un développement endogène.
La structure sociale des Antilles reflète l'interventionnisme de l'Etat français, avec ses 40% de fonctionnaires contre 25% en métropole, ses 27% de chômeurs indemnisés, ses 17% de rmistes. Les seules institutions publiques nourrissent environ les trois-quarts de la population antillaise, laissant au secteur marchand une portion congrue.
La générosité de l'Etat français ne se limite pas aux fonctionnaires, d'ailleurs pour rappel payés 40% de plus qu'en métropole, mais arrose ces départements qui bénéficient d'exemptions fiscales et de subventions diverses. Sans les subventions européennes, la banane antillaise et la canne ne seraient pas compétitive sur le marché international, du fait de la cherté de la main d'oeuvre locale et du cout de la logistique . La Guadeloupe et la Martinique bénéficient d'hôpitaux publics et de cliniques les plus modernes de la région. Leurs infrastructures routières , portuaires et aéroportuaires dépassent largement en qualité celles des îles voisines.
L'interventionnisme de l'Etat renforce l'assistanat des antillais peu sensibilisés à la vie d'entreprise.
Cette attente pour l'Etat s'incarne jusqu'à la caricature dans la personne d'Elie Domota, le leader du LKP, qui critique de façon outrancière la politique française tout en bénéficiant du régime de faveur d'un fonctionnaire de l'ANPE bénéficiant de l'emploi à vie. Les sondages prouvent qu'une large majorité d'antillais s'opposent à l'indépendance, de peur que le cordon ombilical unissant leurs économies sous perfusion à l'hexagone ne se rompe et laisse la place à une pauvreté extrême comme en HAITI.
Paradoxalement pourtant, la vie chère aux Antilles ne relève nullement du mythe. Le problème, c'est que cette vie chère résulte précisément de cette relation de dépendance à l'égard de la métropole découlant de l'histoire coloniale .
Les salaires élevés accordés aux fonctionnaires accroissent mécaniquement le niveau des prix. Plus grave, la nature exclusive des relations commerciales avec la métropole renchérit l'approvisionnement en denrées importées depuis l'hexagone.


Le manque d'intégration régionale


Car la raison majeure de la crise réside dans une habitude moribonde d'exclusivité commerciale des anciennes colonies avec la métropole. Relique du système mercantiliste, l'économie des Antilles françaises dédaigne le marché américain et caribéen pour se focaliser sur la métropole, exportant vers l'Europe des produits à faible valeur ajoutée comme la banane , le melon et important les biens manufacturiers ou agricoles que produit l'hexagone. Piégées par la faiblesse de la production locale , la Martinique et la Guadeloupe doivent appliquer des normes européennes que n'intègrent pas les produits américains, rendant problématique leur importation. Le matériel médical en Guadeloupe provient directement de l'hexagone alors qu'il serait moins coûteux de s’approvisionner au CANADA. L'octroi de mer, qui consiste en une taxe sur les importations pour financer les collectivités locales, efface l'avantage comparatif d'une importation régionale face à une importation hexagonale.
Cette relation malsaine d'exclusivité commerciale avec la métropole explique l'aberration d'une balance commerciale totalement déséquilibrée. Ainsi les exportations guadeloupéennes, principalement des produits agricoles non compétitifs , s'élèvent à moins de 100 millions d'euros contre 1,6 milliard d'importations. Un déficit aussi chronique de la balance commerciale révèle la pauvreté du tissu industriel des Antilles.


La tromperie du LKP sur l'origine de la « pwofitasyon »

!

Domota 05 10 10 ( Le visage rageur d'Elie Domota, secrétaire Général de l'UGTG, et pseudo LKP ).

Au lieu de mobiliser les Guadeloupéens sur la nécessaire refondation de l'île sur des bases crédibles de développement économique , le LKP entretient les antillais dans l'assistanat permanent en exigeant en 2009 une élévation des bas salaires de 200 euros par mois ( finalement payé en grande partie par l'Etat et les collectivités ). Ne résolvant nullement les problèmes de fond, ces augmentations de salaires se sont traduites deux ans plus tard, mécaniquement, par l'inflation des prix, le renchérissement de la main d'oeuvre et l'exposition accrue des PME à une faillite pure et simple. Un cabinet d'audit guadeloupéen estime que le taux de chômage a augmenté fortement à cause des agissements du LKP, passant de 23% à 30% de la population. Déjà concurrencé par les îles voisines où la main-d'oeuvre locale s'avère meilleur marché, le seul poumon économique de l'île que constitue le tourisme pâtira d'autant plus que l'image dégradée de la Guadeloupe finira par éloigner les derniers touristes.
Pourquoi le LKP dupe-t-il autant la population antillaise en niant que par cette augmentation des salaires , les prix ont explosé depuis 2009 , et que cette déstabilisation du tissu économique a été induit par un appel permanent à la gréve ? La stratégie de son fondateur Elie Domota, du nom de ce secrétaire général de l'UGTG dont la charte contient une référence indépendantiste, ne consiste-elle pas à déstabiliser durablement l'économie de l'île, en faisant disparaitre la confiance nécessaire aux investisseurs et par la même avivant les tensions ethniques avant le chaos ?

 

Nomertin-copie-1-copie-2.jpg  ( J-M Nomertin, autre figure emblématique d'un projet d'avenir,  qui s'accroche comme un chancre, et que la Guadeloupe rejette ).

 

 

Le racisme anti-blanc, une valeur d'avenir ?


Plus inquiétant encore, le LKP établit un lien entre la pauvreté des noirs et la prééminence des blancs dans la bourgeoisie locale. La désinformation atteint son sommet quand le LKP accuse les prétendus "békés" guadeloupéens, c'est-à-dire les blancs, d'être les descendants des maîtres esclavagistes alors que ces derniers furent totalement massacrés en 1794 sous la dictature de Victor Hugues, alors commissaire de la République. Les blancs présents en Guadeloupe proviennent très majoritairement de la métropole et de la Martinique après l'abolition de l'esclavage. Comment expliquer le ressentiment grandissant de certains noirs guadeloupéens à l'endroit des blancs ? Certes, quelques familles blanches martiniquaises exercent une domination économique sur la grande distribution locale, mais le même constat s'applique à l'hexagone où les entreprises familiales Auchan et Leclerc s'arrogent une position dominante.
En réalité, ce ressentiment racial résulte d'une recherche identitaire typique dans une mondialisation amorale, et s'inscrit dans un phénomène beaucoup plus vaste de mise en accusation des Blancs désignés comme les uniques responsables de la perpétuation de l'esclavage et de la colonisation.
En Côte d'Ivoire, au Zimbabwe ou au Soudan, le souvenir de l'esclavage et de la colonisation est instrumentalisé pour excuser l'incurie des gouvernements africains après l'indépendance. . Seule la traite atlantique et la colonisation européenne méritent d'être citées comme causes infaillibles de sous-développement, comme si l'Afrique avait été un havre de paix, de bien-être et de liberté avant l'arrivée des premiers explorateurs portugais.
Cette victimisation se trouve confortée par l'attitude des Occidentaux, qui pratiquent eux-mêmes une culpabilisation et repentance effrénée depuis les années 80. La reconnaissance de la traite atlantique comme crime contre l'humanité, les festivités entourant l'abolition de l'esclavage, les manuels scolaires regorgeant de détails sordides contribuent à donner l'impression que la traite atlantique européenne est l'unique prisme par lequel se diffuse le malheur des Noirs. Cette vision parcellaire de l'histoire, habilement entretenue par les néo-trotskystes et marxistes pour mieux détruire le fondement multi-racial de la société , prive les intéressés de l'effort nécessaire pour se prendre en main, construire une société moderne tournée vers l'avenir, compter sur ses propres ressources pour mieux libérer l'esprit d'entreprendre et rompre avec le fatalisme mortifère.


Conclusion


A l'heure d'une crise économique mondiale promettant de décimer les économies moribondes, les antillais trompés par le LKP choisissent à leurs corps défendant indirectement la voie de l'inflation et du chômage ( la stagflation ).
Ce mouvement de gauche radicale agite les tensions raciales pour déstabiliser les Antilles et amorcer un mouvement de contestation effrénée de la présence française que la majorité silencieuse des antillais refuse faute d'alternative crédible.
Contre cette tentative de déstabilisation, les bonnes volontés doivent se mobiliser. Refusant la tendance victimaire de nos sociétés promptes à s'émouvoir pour éviter de réfléchir, remettant à sa juste place une reconnaissance de l'esclavage qui outrepasse parfois son rôle pédagogique pour flirter avec l'idéologie nationaliste, nous devons oeuvrer à un travail de vérité et d'efficacité. Seule une croissance économique endogène solide pourra redonner espoir aux antillais dans l'avenir . La fin d'une contestation uniquement démagogique, une meilleure intégration régionale, l'incitation au retour des antillais porteurs de projets constituent des pistes intéressantes de réflexion. Une vraie révolution consiste à déjouer l'esprit d'assistanat pour revaloriser les valeurs travail et éducation , l'unique clé d’un développement harmonieux, puissant et pérenne.


DOLTO

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