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5 Septembre 2011
( Couverture de L'imitation... dans la petite édition de la collection Nelson, si sympathique et poétique, hélas disparue, dont je fis l'acquisition un mercredi 5 mai
1965, chez un petit bouquiniste des bords de Seine, aux pieds de la Place St-Michel, en un Paris qui n'avait pas tant changé depuis celui de Brasillach, dans Notre avant-guerre ).
J'ai passionément lu Paul Valéry il y a ....très longtemps.
Je le relis, non moins goulûment, depuis quelques mois.
Au hasard des pages je tombe sur un passage consacré à Corneille et à sa traduction, par celui-ci, de l'Imitation de Jésus-Christ, de Thomas a Kempis.
L'auteur de l'Imitation évoque, au chapître XXIV du Livre I de son chef d'oeuvre, les tourments des grands pécheurs relégués en Enfer.
Des luxurieux il écrit, dans la traduction "fidèle", et souvent belle, de Félicité de Lamennais : " Là, les voluptueux et les impudiques seront plongés dans une poix brulante et dans un souffre fétide; comme des chiens furieux, les envieux hurleront dans leur douleur".
Pas trop vilain, n'est-ce pas ?
Mais Corneille en poête propose :
" Ils verront, dévorés par de cruels tourments,
Les lieux les plus flattés de leurs chatouillements".
Là je dis : superlatif absolu !
On connaît l'adage italien fameux sur les traducteurs : "traduttore, traditore" "toute traduction est trahison".
Mais qui, ici, est le plus proche de la pensée de l'auteur ( en latin ) de l'Imitation ? Le sage Lamennais? Ou le poète Corneille, très conscient de sa liberté de créateur?
Je vous laisse la liberté de répondre, Ô lecteur !
Mais pourquoi, en ce début de matinée ensoleillée du 05 septembre 2011, l'image de Domique Strauss-Kahn, maintenant réfugié en son modeste F 15 de Sarcelles ( oh pardon ! de la Place des Vosges ) se superpose-t-elle en mon esprit hagard à celle du beau texte cornéliano-christique?
Manque de charité peut-être ?
Est-ce me racheter que de lui dédier ces quelques lignes ?
Selon le modèle de l'auteur de l'Imitation, rien n'est jamais perdu pour le sujet d'un repentir sincère.
Le désespoir fut le péché mortel de Judas. Et l'adage est bien vrai : " Errare humanum est. Persevare diabolicum"!
Allons, Dominique : Sursum corda"!
Edouard Boulogne