Visiblement, après la famille recomposée,
voici venu le tour de l'histoire recomposée.
C'est ce qui s'appelle le refus de la décomposition... de l'image !
Quelle grandiloquence dans l'encre du feutre d'Ivan Levaï ! « J'ai vu guillotiner le beau-père de mes enfants, traîner dans un cul de basse-fosse
un des miens... » On croirait une évocation de la vie au Sofitel de la République toute neuve, autrement dit le séjour de la famille royale à la prison du Temple.
Mais, pas un mot de compassion pour Louis XVI, et pas le moindre avis sur l'extermination de la famille royale dans les geôles bleues, ou sur la
place de la... Révolution - célébrée avec tant de ferveur par les humanistes et républicains, "irrepentants" naturellement. Sans compter le préjudice pour le propriétaire de la luxueuse
maison de TriBeCa : un "cul de basse-fosse" ! Comment voulez-vous qu'il puisse exiger un loyer de 50.000 dollars par mois, après une telle publicité ?
"Un cul de basse-fosse" ! "La guillotine !" Tout de suite les grands mots destinés à impressionner Margot et surtout cette pauvre Bécassine qui ne
voit de malice nulle-part. Ne manquait que la comparaison entre Cyrus Vance Jr et l'ineffable Fouquier-Tinville (qui, quand vint son tour, tenta de se soustraire à ses immondices en
pleurnichant : « Je n'étais qu'une hache, est-ce qu'on punit une hache ? »). Alors, évidemment, on comprend que les Français - coachés par leurs élites - ne puisse pas prendre la pleine mesure
de l'usage de la guillotine, et pas davantage la monstruosité de la Terreur instituée par M.M. Robespierre et consorts - au nom de la République et, entre autres, de la fraternité.
C'est bien beau, comme disent les canadiens, cette indécence médiatique qui procède directement de l'occupation des moyens de communications de
masse. Mais l'effet obtenu ne sera pas forcément celui escompté. Dans l'arrière boutique, on entend - allez savoir pourquoi ? - un irrésistible, un gargantuesque, un homérique éclat de rire :
un immense "ha ! ha ! ha !" dont l'écho se prolonge à l'infini.