Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.
16 Juin 2011
( Voici une rubrique du Scrutateur, qui doit vous intéresser. Elle ne fait pas double emploi avec les commentaires d'articles. Ceux-ci, en augmentation lente, mais constante, est faite de vos réactions aux articles.
« La voix des lecteurs »vous donne la parole, la possibilité d'enrichir notre blog de vos idées, réflexions, poèmes, réactions propres à l'actualité en général.
Bien entendu je ne publierai que ce qui ne s'en prend pas, éventuellement, aux personnes, au-dessous de la ceinture comme on dit.
Les articles signés seront plus particulièrement bien venus. Mais il y a, je le sais d'excellentes raisons, qui ne relèvent pas de la couardise, mais plutôt de ce qu'on appelle le devoir de réserve, à l'anonymat, ou au pseudonyme. Ces articles seront pris en compte. Mais il faudra, que je puisse identifier les expéditeurs de façon précise. Ma discrétion à leur égard étant assurée.
Maintenant, chers lecteurs, à vous de jouer.
Edouard Boulogne) .
PS : Les propos de lecteurs, n'expriment pas toujours le point de vue du Scrutateur. Ils s'expriment librement. Le Scrutateur n'intervient que pour écarter les attaques qui viseraient des hommes et des femmes, de façon insultante, « au-dessous de la ceinture » comme on dit.
Le voyage de Chirac en « Outie ».
Humour corrézien, ou bouffée de radicalisme sénile, Jacques Chirac
persévère consciencieusement dans son "outing", et ne cache aucunement
qu'en réalité il est "out" depuis 1986. Paradoxalement, c'est au
moment où il a accédé pour la première fois de sa vie aux commandes,
avec la possibilité d'imprimer "sa" marque à l'ordre des choses,
qu'il est devenu "out". Plus le singe s'élève, dit le proverbe...
Malgré le redressement spectaculaire de la France en quelques mois, un
redressement dont Chirac - premier ministre entre 1986 et 1988 - a été
le moteur (organe mécanique, donc), c'est à ce moment-là que Chirac a
commencé à laisser percer un certain nombre de contradictions révélant
sans la moindre erreur possible une certaine fragilité. Certes, pas
mécanique. Au contraire, ses caractéristiques mécaniques ont longtemps
entretenu une illusion dont les talentueux conseillers qu'ont été
Pierre Juillet et marie-France Garaud ont été dupes, malgré leur
expérience des hommes politiques et des coulisses du pouvoir. C'est
dire !
Alors qu'il était premier Ministre de François Mitterrand, quelques
observateurs - disons... les plus fins, ils ne sont pas si nombreux -
se sont assez vite aperçus que le programme qui avait fait "élire"
Jacques Chirac au poste de premier ministre en 1986 n'était pas le
sien. C'était certes celui qui s'imposait après la direction
catastrophique qu'avait donnée la gauche (M.M. Pierre Mauroy, Jacques
T. Delors - T pour Tartuffe - et Laurent Fabius en particulier) à la
France, au temps de la barbe et la rose (une geste si romantique ! que
les gangs qui voulaient porter Dominique Strauss-Kahn à l'Élysée se
sont acharnés à réveiller à l'occasion du trentenaire). Les axes de
redressement de la France dont le maire corrézien de Paris fut le
porteur n'était pas les siens - malgré la pertinence,l'évidence et
l'efficacité desdits axes. Il en était tellement peu l'incarnation
qu'il n'a pas été capable de les imposer dans les esprits alors que la
gauche s'était discréditée en très peu de temps, et que "l'habileté
politique" de Chirac a converti cet immense discrédit en simple
mouvement d'humeur là, tandis que la gauche, l'oubli venant, reprenait
d'autant plus de forces que le pays allait beaucoup mieux, et que les
mauvais souvenirs se dissipaient dans la mémoire des Français, le
vieux satrape oeuvrant à l'Élysée, et l'incontournable Jack Lang urbi
et orbi, pour restaurer l'image d'une gauche éclairée, libertaire et
généreuse. En face, c'est-à-dire du côté de Matignon : rien. Rien
d'autre qu'une sorte de fascination dont la campagne présidentielle de
1988 serait le point d'orgue destiné à illustrer l'acte manqué.
Les tricheurs on toujours du mal avec la vérité des choses. Et c'est
ce qu différencie un Reagan, par exemple du lot habituel des hommes
politiques, à plus forte raison des politiciens français.
M. Chirac, animal politique officiellement recensé comme tel, a été en
quelque sorte le soigneur attitré de la gauche moribonde de 1986 : non
seulement il a pu redresser la France, grâce à ce programme qu'il
incarnait sans "en être", mais il n'a même pas su s'en attribuer les
mérites. Il n'a même pas su poser en termes idéologiques le succès
mécanique de son dernier passage à l'hôtel de Matignon. Bien que
premier ministre "de droite", le petit vendeur à la criée de
"L'Humanité" n'a jamais été capable de se hisser à la hauteur des
"valeurs" dont il prétendait se réclamer, et dont un électorat assez
peu éclairé finalement, a pu penser qu'il les incarnait. Un imposteur,
voilà ce que Chirac a été toute sa vie. Un imposteur qui, à l'inverse
d'un autre arriviste tout aussi imposteur mais plus malin dans sa
malignité, n'a jamais cessé de se démasquer lui-même chaque fois qu'il
a pris le risque d'exprimer une inclination personnelle.
Aujourd'hui, M. Chirac fait le malin. On l'exhibe comme une bête de
foire, et il se fait remarquer, savourant avec une gourmandise gâtique
l'effet qu'il peut produire auprès des badauds (tant les passants que
les vedettes de la médiasphère).
La cerise sur le gâteau dans l'odyssée chiraquienne, c'est sans doute
"l'humour corrézien" !
Cet homme sur le berceau duquel un certain nombre de fées se sont
penchées, a sûrement beaucoup fait pleurer ces dernières. Le
"bulldozer" de Georges Pompidou, après être devenu une sorte de
véhicule amphibie léger de loisir lorsque fut venu pour lui le temps
d'être offensif, offre aujourd'hui l'image d'un homme qui fait plus
âgé que son âge, en plein naufrage, exposant sa fragilité au grand
jour et multipliant à chaque sortie les saillies qui ne servent ni sa
gloire, ni celle de la France, ridiculisant et sa personne et l'a
France qu'il a officiellement représentée à chaque occasion. Bref !
plus Titanic que titan, le Chirac. Mystère de la destinée ! Cet homme
qui a berné Marie-France Garaud et Pierre Juillet jusqu'à ce qu'ils
ouvrent les yeux est en train de raconter devant tout le monde
l'histoire d'un immense malentendu, et les Français l'adorent. Parce
qu'il est "out", justement. Hé oui ! on se donne toujours les chefs
que l'on mérite. La lecture de la prose chiraquienne montre à quel
point tout le monde peut se tromper, et elle montre aussi à quel point
certains cherchent toute leur vie à tromper tout le monde.
http://www.valeursactuelles.com/actualités/politique/chirac-son-voyage-de-mémoire20110616.html