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15 Octobre 2010
Amédée Adélaïde grossièrement insulté.
Ma dernière chronique intitulée « Guadeloupe tes Quatre vérités : Tu es française » a suscité beaucoup de réactions positives et une seule négative, à l’odeur il est vrai, plutôt fétide. Elle m’est arrivée par mail d’une adresse enegau@… (les lecteurs qui voudrons en prendre connaissance sont priés de se boucher le nez et la trouveront ci-dessous, après ma réponse). Elle me donne toutefois l’occasion de mettre les points sur les « i » à tous ces messieurs qui croient que leur seul destin est d’insulter ceux qui aiment et défendent leur citoyenneté française, alors qu’eux-mêmes vivent, - d’une manière ou d’une autre - de la France, ce qui ne les empêchent pas de cracher sur elle.
Voici donc ma réponse :
Monsieur,
J'ai lu votre courrier avec intérêt, malgré les excès de langage auxquels vous vous livrez et les obsessions qui manifestement vous habitent (anales, fécales, urinaires, bestiales..); pour ma part, je n'ai pas l'habitude de me livrer à de "la lèche". Je me contente simplement d'analyser une situation et d'essayer de discerner comment une population qui a très certainement souffert dans son histoire, peut se ménager un avenir plus serein (espérer une vie décente, dans un contexte de cohésion sociale et en bénéficiant de toutes les libertés républicaines); n'y voyez aucun parti pris naïf en faveur de la France
La violence de votre colère et de vos propos anti-français aurait certes eu une réelle signification à l'époque où cette population avait les "fers aux pieds"; elle devient dérisoire, au jour de l'éducation généralisée, de la protection sociale universelle, de l'accès pour tous à la prévention et à la santé, de la libre circulation des personnes et des idées (notre échange en est une illustration), des routes, des stades, etc....
Il est évidemment plus facile et moins dangereux de vomir aujourd'hui sur un état républicain "bon enfant", héritier de Schoelcher et de l'Abbé Grégoire, plutôt qu'à l'époque coloniale et esclavagiste, où aucune tête ne devait dépasser, à peine d'être éliminée ( cf Delgrès, Ignace, Solitude...).
Je tiens cependant à rétablir certaines vérités historiques : de l'aveu même d'un Ministre de l'époque ancienne, la France n'était au départ "qu'un agrégat inconstitué de peuples désunis", et je peux vous confirmer que les albigeois, les vendéens, les alsaciens, les occitans en général, les basques, les corses... n'ont pas, plus que les antillais demandé à être français; l'histoire est passée, parfois dans la douleur; il n'empêche qu'elle a laissé des réalités que nul ne peut ignorer: toutes ces régions sont françaises aujourd'hui, aux yeux de la très grande majorité de leur population.
Vous évoquer en filigrane, les atrocités commises durant la période d'esclavage aux Antilles, il vous faut bien comprendre que ce n'était pas la France qui était ignoble, mais l'époque. A l'heure même où le "code noir" précisait les terribles sévices par lesquelles les esclaves indociles étaient sanctionnés, on pendait, en France métropolitaine, un braconnier pour un simple lapin, on rouait vif un bandit de grand chemin, et on écartelait en « place de Grève », un exalté pour un simple coup de canif donné au roi; on considérait avoir obtenu du bourreau la suprême indulgence, lorsque, moyennant rétribution, il acceptait de briser en premier la nuque du condamné à la roue, ou d'entamer au couteau les articulations de l'écartelé pour abréger son supplice (n'oublions pas qu'auparavant les chevilles de ces personnes avaient été broyées au cours de l'interrogatoire policier ordinaire...)
Ceci dit, je ne conteste pas la légitimité morale d'une prise de positon indépendantiste, dès lors qu'elle s'inscrit dans un combat politique c'est à dire qu'elle vise à convaincre le peuple, et non à le conduire de force sur une voie qu'il ne veut pas suivre.
Pour ma part, je considère que tout responsable politique doit évaluer les conséquences à court, moyen ou long termes de ses engagements, et qu'à ce jour, je n'ai entendu aucun dirigeant ou militant indépendantiste en Guadeloupe proposer une quelconque organisation économique permettant à cette population de vivre décemment dans le cadre de l'indépendance; et le peuple, lui, ne s'y trompe pas !
Dans ce désert d'idée, la seule proposition économique qui émerge est que la France devra financer la Guadeloupe indépendante "pendant cent ans" en compensation des crimes commis... il y a deux ou trois siècles, ce qui confine au ridicule absolu.
Ne partageant pas, l'aversion que vous témoignez au monde français contemporain, qui n'est évidemment pas à l'origine des malheurs passés de notre population, et soucieux du devenir de celle-ci, c'est donc en toute lucidité que j'ai exprimé les positions que vous mettez en cause.
Je vous rappelle qu'une population de plus de 400 000 personnes vivant sur un archipel minuscule, sans matière première, éloigné de tous les grands pôles économiques, soumis à des cyclones, des séismes, des phénomènes volcaniques, a besoin pour survivre d'une organisation économique performante adossée à un grand ensemble; installée dans le droit commun français et européen, la Guadeloupe bénéficie d'avantages automatiques liés au principe même de la construction européenne (droit au rattrapage en matière de niveau de vie, d'éducation, de santé, de formation professionnelle, d'équipements collectifs....), droits qu'il suffit de mettre en oeuvre, sans qu'il soit nécessaire de les négocier.
Que ce même groupe humain, placé en situation "d'indépendance" politique, verra certainement ses dirigeants bénéficier de pouvoirs accrus, dans la gestion de ses ressources propres (c'est-à-dire peu de chose vu l'exiguïté du territoire et l'absence de matière première), mais sera totalement dépendant pour toute autre initiative, les financements correspondants devant être négociés avec des grandes puissances ou des multi-nationales, dans l'exacte situation du "ravet devant la poule".
En clair, à mes yeux, vous vous trompez de combat : il ne s'agit pas pour les Guadeloupéens de s'émanciper du "monde français", qui ne constitue plus une force répressive ou stérilisante, mais de s'émanciper dans le monde français, en s'y imposant et en s'y faisant respecter.
J'ajoute enfin, qu'en tant que Guadeloupéen, j'assume tous les Guadeloupéens, y compris les communistes, gauchistes indépendantistes, militants anti-français... même si je ne partage pas leurs positions, et je ne trouve en rien choquant qu'ils participent à la vie politique de la Guadeloupe, dès lors qu'ils acceptent le jeu démocratique.
En lieu et place d'injures, j'aurais aimé trouver la même ouverture dans votre courrier.
Veuillez agréer, Monsieur, mes salutations.
Amédée ADELAIDE
14 octobre 2010
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Texte reçu par mail le 13 octobre 2010
Je ne sais ce qu’est le CSLR (Clebs Soumis à la Lèche Républicaine ?) mais après avoir lu votre article c’est tout juste si vous
ne nous demandez pas de lécher le fion de la France compte tenu de ce que nous avons tant vécu avec (pour vous citer).
Vous reprenez à votre compte les propos tenus dans les « Quatre vérités » que vous exposez comme votre livre de chevet, pour ma part je n’en partagerai pas le
contenu ne souhaitant pas avoir l’haleine fétide et la bouche maculée de poils pour avoir sucé le rectum d’un pays que j’abhorre, et je m’explique.
Déjà en ce qui me concerne je ne considérerai aucunement comme un déchirement et encore moins comme une atteinte à mon être la séparation d’avec cette chienne de
France.
Vous dites en introduction que nous sommes Français depuis 1635 comme si cela avait été un choix de notre part !
Pour rappelle, non seulement ce ne fut pas un choix mais à l’époque nous étions encore moins considérés comme Français vu que nous ne faisions office que de biens
meubles tout au mieux, sinon envisagés comme des animaux que l’on pouvait faire travailler, se reproduire asservir ou se débarrasser sans coups férir et ce par cette bonne vieille France à
laquelle vous êtes tellement attaché.
Par ailleurs, je me suis gaussé lorsque vous dites qu’au sortir de la Guerre Mondiale de 39-45, tandis que les Antilles Britanniques réclamaient le divorce et
marchaient à l’indépendance, les Antilles Françaises, elles, demandaient le mariage...
Mon pauvre ami, ce n’est pas d’un mariage que nous demandions mais purement et simplement une égalité de droits, droits qui du reste ne nous ont jamais été donnés à
égalité comme à l’ensemble des bons vieux Français hexagonaux ‘purs porc’, c’est à dire bien roses.
Ne me faites pas la naïveté de croire que la Guadeloupe au sortir d’une grande histoire d’amour d’avec la France voulu sceller la douce idylle par un mariage, ou
faudrait m’expliquer là... nous n’avons pas dû partager la même histoire !
Rassurez-vous je ne suis ‘d’obédience’ ni rouge ni communiste ils me font horreur, mais ne suis ni bleu ni vert.
Le capitalisme pour moi n’est pas une grossièreté, mais je ne tomberai surement pas dans l’autre extrémité du tout à la France sous prétexte de quelque angoisse
imaginaire d’indépendance que ce soit.
Maintenant que vous soyez un pro-français, c’est tout à fait votre droit et que vous partagiez à tous votre émerveillement Gaulois me dérange encore moins, mais de
grâce, pour défendre votre pieux attachement républicain évitez de nous faire de la lèche à la France.
Pour ma part la France je lui cr.... dessus, je si.. sa Marseillaise et pi... sur son drapeau !
Désolé la France ne me file pas la Gaule !
Cordialement,