13 Novembre 2013
( Et, dire qu'il parait que "rire est le propre de l'homme". Ironie, à moitié permise, quand il s'agit d'une demie portion ).
Taubira au coeur d'une manoeuvre de diversion.
Je reçois ce billet d'un lecteur agacé par le débordement de moraline gouvernementale. Je comprend et partage cet agacement, sinon davantage. Mais comme me disait le même lecteur, hier, en m'informant de la Une de Minute : « Voilà en tout cas qui n'est pas très malin, de la part de Minute ! ».
« Pas très malin » m'a semblé un euphémisme. Pas « en soi », dans l'absolu, mais du simple point de vue de l'action politique quotidienne, du pragmatisme et de l'efficacité.
Je précise deux choses :
Je supporte de plus en plus mal Taubira, ses principes d'action, son irénisme total à l'égard des malfaiteurs ( une politique « pénale » insensée ), l'inspiration totalement amorale de sa politique en matière de moeurs ( attaque frontale contre la famille traditionnelle, et en faveur d'un soi-disant mariage pour tous ) sa préférence pour les immigrés, en tant que tels, mais au contraire son indifférence à l'égard des millions de protestataires pacifiques ( parce que trop pacifiques? ! ), il est vrai issus d'une France que Taubira et ses amis ( sur ce point réconciliée avec manuel Valls ) exècre, en la traitant de « moisie » ( en deux mots, la France des « de souche »). Je déteste Taubira encore pour son style, arrogant, agressif, et infantile. Cette femme, dressée sur ses ergots ( diable! Je m'aperçois que je viens d'utiliser une métaphore animale ! ), le tête projetée en arrière ( elle est de petite taille. Une naine? C'est excessif? Mais comment ces gens là traitaient-ils Sarkozy? ), en direction de l'interlocuteur, le sourire arrogant, la voix rauque et haut perchée comme d'une adolescente qui voudrait narguer papa! Tout cela n'est pas sain, et dénote plus un déséquilibre maquillé en programme politique qu'une attitude de responsabilité politique. Et cela débouche, s'ajoutant à l'incapacité totale à gouverner la France depuis bientôt deux ans, sur une exaspération constante du public, qui déborde très largement l'électorat de droite. L'actualité nous le rappelle.
Ma deuxième précision est celle-ci : Dans le combat politique tel que je l'entend, et nul, je suppose, ne m'accusera de mollesse, il faut être précis, sans concessions systématiques, argumenté. Mais il n'y a pas de place pour les facilités de type humoral et personnel. Quand j'ironise sur la petite taille de F. hollande, ce n'est que pour rappeler au camp d'en face ce qu'il disait ( mais bien d'autres choses bien pires ) de Sarkozy ( le Nain, comme chacun sait ). En revanche ces histoires d'assimilations simiesques m'irritent à plusieurs titres.
a) Il est vrai que La Fontaine a recours, fréquemment à des personnages animaliers pour développer ses nobles considérations morales. Mais La Fontaine écrivait au XVII ème siècle, pour un public choisi et cultivé. Disons-le franchement, « l'information moderne » est démocratique. Par le biais de la radio et de la TV elle s'adresse à de larges masses, comme disait le président Mao, malléables et manipulables à merci. Et puis, les pseudos savants du XIX ème siècle qui inventèrent le « racisme scientifique » ( Voir L'invention du racisme, par Christian Delacampagne. Fayard ), dans l'esprit de certaines « lumières » ( certains disent « sombres lumières » ), dans la ligne d'un darwinisme matérialiste, n'avaient pas encore imposé leurs mode de pensée, aujourd'hui en partie contestée. C'était l'époque de la craniologie et autres joyeusetés qui inspireront un jour le docteur Mengele. Non, je n'aime pas ces histoires d'odeurs corporelles, celles, individuelles ( rarement évoquées pour plaire ), mais aussi celles des races ( les « noirs qui sentent le cafard », les « blancs qui puent le cadavre, etc ). Nous sommes là en deçà du discours politique.
c ) Deuxièmement , indépendamment des considérations éthiques, en nous situant sur un plan purement pratique, celui de l'efficacité, je ne vois pas ce qu'apporte d'utile dans la lutte contre Taubira ( et le gouvernement ) les comparaisons et jeux de mots, plus ou moins subtils évoqués plus haut. Surtout, quand on sait que la paresse de la droite, depuis plus de trente ans, a abandonné le terrain de l'action dite « culturelle » ( les médias, l'école elle-même, pensons à l'usage qu'en veut faire Vincent Peillon ), la création d' associations ( à prétention humanitaires et « humanistes » )qui coûtent fort cher aux porte-feuilles des contribuables mais qui rapportent tant à la gauche. MRAP, SOS-Racisme, etc, etc.
Tous ces gens au premier son de trompette de Valls et d'Ayrault, d'Harlem Désir, embouchent les trompettes de la désinformation, et vont capter une opinion publique prête à recevoir le message tout fait, que tous les jours que Dieu fait, on les a conditionné à attendre, et à à gober sans barguigner.
Il s'en trouvent même à « droite » ( et les guillemets ici ont une grande importance ).
Et, sur ce point, c'est Vladimir Volkoff, remarquable écrivain et spécialiste de l'analyse des phénomènes de manipulation des masses qui va me fournir ma conclusion. Dans un roman, Le montage, il prête à un maître en manipulation tenant à son élève le propos suivant : « Imaginez un grand écrivain, dont personne ne pourrait nier les qualités, mais qui nous attaquerait systématiquement, en se rendant odieux, lui et tous ceux qui penseraient comme lui. Il nous serait facile de faire passer à travers lui telle idée dont il prendrait le contre-pied et qui, par conséquent, deviendrait immédiatement populaire. Un écrivain réactionnaire manoeuvré par nous pourrait faire beaucoup de mal aux réactionnaires ».
Ah! dirait Candide : « que les choses de ce monde, sont donc compliquées! ».
Remarquez que je ne dis pas qu'il y ait un officier traitant derrière la plume et le monteur du journal Minute.
Mais...si Taubira y avait ses entrées ( discrètes, et par personne interposée ) plus que ne le croient les gentils garçons et filles qui pourraient défiler demain en hurlant ( je ne pourrais que constater, une fois de plus, « qu'il n'y a rien de nouveau sous le soleil ) : « Nous sommes tous des Taubira », ce ne serait pas la première fois que les niais seraient b.....( Censuré ).
Le Scrutateur.
Le billet de notre lecteur :
Les métaphores animales seront bientôt interdites en France.
On se souvient du fameux "pas très catholique" qui avait valu à l'inégalable Georges Frêche une volée de bois verts de la part de la police du vocabulaire.
Eh bien la liberté gagne du terrain : l'expression "malin comme un singe" est depuis peu devenue, sous certaines pressions il faut bien l'avouer, intolérable.
Et tant pis pour ceux qui ne trouvent rien de dévalorisant dans cette expression - qu'ils trouvent même flatteuse quand elle se rapporte à eux-mêmes : mieux vaut être malin comme un singe que bête comme ses pieds (ou con comme un juge).
Il est des susceptibilités qui se transforment en sacrilège, car il n'est pas rare que le paranoïaque se prenne pour Dieu lui-même dans la plénitude de sa Sainte-Trinité, qu'il convertit volontiers- en pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire s'agissant de l'emprise qu'il veut avoir sur la cité (+ le pourvoir laxatif s'agissant de son emploi du temps).
Comme dirait Descartes, il n'est pas très difficile d'exister : il suffit d'aboyer. "Ce chien aboie, donc il est", disait même le maestro à son voisin pour l'inviter à le suivre dans son raisonnement si cartésien. Freud, lui, a appelé cette forme d'existentialisme le stade sadique-anal (dont il faut constater que l'extension tous azimuts ne plaide pas en faveur d'une évolution de la société vers la maturité), tandis que Sartre, dans son infinie sagesse a résumé la situation en écrivant : l'enfer c'est les autres.
Le fait est que l'enfer,
Maintenant, s'il est interdit d'évoquer le singe quand il est question des noirs, il est hautement recommandé de se référer à l'esclavage quand il est question des blancs. Certaines évocations ont l'aval du ministère de la Vérité, d'autres pas.
Comme les races n'existent pas, et comme tous les hommes sont égaux sauf ceux à l'égard desquels la discrimination positive s'impose du fait de l'enragé, le plus simple est d'interdire les fables de La Fontaine, pour que personne ne puisse chercher ou trouver de ressemblance avec personne.
Une nouvelle fois, la République donne raison à Rousseau qui, du reste, n'a cessé d'attirer l'attention du petit Emile (dont on sait aujourd'hui qu'il ne s'agissait pas d'Émile Littré) sur le caractère immoral des Fables, et sur les effets pervers qu'elles avaient sur la société en déformant les esprits des enfants depuis leur plus jeune âge.
Dommage ! J'aimais bien "Le SInge et le Dauphin"...
Enfin, nous nous consolerons en nous appuyant sur les valeurs républicaines qu'incarne madame Taubira et le mariage pour tous (à l'exclusion, pour l'instant, des mariages de raison).