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15 Mars 2010
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Défiance envers la politique Outre-mer du Président et de son Gouvernement. L’éclatante victoire de Victorin LUREL, dès le premier tour, avec plus de 56,4% des suffrages exprimés, lors d’une consultation dont le taux de participation est de près de 50%, doit interpeller le Président de la République, le Gouvernement et tous les responsables politiques au plan national. Elle démontre a posteriori ce que le CSLR n’a cessé de proclamer : les évènements du premier trimestre 2009 n’étaient qu’une manipulation politique des mouvements indépendantistes et c’est l’incapacité des représentants de l’Etat (pour cause de méconnaissances de l’Outre-mer) à les comprendre et à les traiter pour telle, qui a permis à ces manœuvres de réussir et d’être ainsi transformées en crise sociale puis institutionnelle. Ces résultats spectaculaires doivent être regardés en effet sous plusieurs aspects. Ils montrent à l’évidence que : - Les partisans du LKP qui se sont présentés à ces élections n’ont fait qu’un score confidentiel, - Les hommes politiques qui, pour des raisons démagogiques ont soutenu le mouvement LKP, ont été sanctionnés, - Le seul homme politique qui ait eu une position claire sur la question de l’évolution statutaire a été élu dés le premier tour, - L’activisme de l’UMP dans le sens d’une évolution statutaire a été sanctionné. A l’évidence, Victorin LUREL n’a pas été élu par le seul vote des électeurs de gauche. Les manœuvres insistantes et répétées du Gouvernement et des instances nationales de l’UMP pour imposer à notre population un choix d’évolution statutaire qu’elle ne veut à aucun prix, ont jeté les électeurs guadeloupéens de droite dans une situation terrible et les ont obligés à faire un choix cornélien. Pour beaucoup d’entre eux, se fut un déchirement. Un crève-cœur ! Mais la situation étant ce qu’elle était, avaient-ils d’autre choix que celui de voter LUREL ? Ils pouvaient en effet: - S’abstenir ou voter blanc. Cela équivalait à se retrouver dans la situation de la Martinique le 24 janvier dernier au soir, où, 30% de la population avait décidé du sort de toute la Martinique, - Voter pour la liste imposée par l’UMP nationale, avec la certitude que leur vote les entrainerait vers une évolution statutaire dont ils ne veulent pas, - Voter, non pour une liste, mais pour un homme qui dans les situations difficiles avait su montrer son profond attachement à des valeurs républicaines et qui à leurs yeux, aujourd’hui, était le plus apte à garantir le retour à la paix « institutionnelle ». La belle et nette victoire de Victorin LUREL ne saurait être cherchée ailleurs ! Marie-Luce Penchard et Aldo Blaise ont plombé la droite guadeloupéenne en proposant dans leur profession de foi, je cite : « sur la réforme des collectivités territoriales, d’ouvrir un véritable dialogue avec l’ensemble de la population pour préparer une gouvernance plus efficiente, plus simplifiée dans l’intérêt général ». Ni le Président de la République, ni les élus nationaux, ni Victorin LUREL ne peuvent ignorer le véritable sens de ce vote, pour une élection qui ne disait pas son nom, mais qui fut dans les faits une véritable consultation sur le souhait des Guadeloupéens d’accepter une évolution statutaire qui sortirait la Guadeloupe du droit commun institutionnel. Ils ont une fois encore la réponse : c’est NON. Concluant son intervention télévisée ce dimanche soir, au cours de laquelle il commentait sa victoire, Victorin LUREL a dit : certains devraient comprendre « qu’il y a des valeurs dans cette société et qu’il faut les défendre ». Pour ma part, je n’ai rien à enlever à ma lettre ouverte adressée au Président de la République le 3 février 2009 et dans laquelle j’exprimais notamment ceci : « Depuis que la Guadeloupe a été érigée en département français le 19 mars 1946, il y a toujours eu une minorité pour réclamer un statut spécifique, voire l’autonomie ou même l’indépendance. Cette minorité n’a jamais cessé de recourir à l'invective, à la menace, voire à la violence, ou au terrorisme, pour tenter d'imposer ses thèses à la population locale et au Gouvernement. Chaque fois que la population guadeloupéenne a eu l’occasion de s'exprimer par un vote républicain (libre, serein et secret), elle a clairement repoussé ces tentatives. Cela fait soixante trois ans de constance dans ce choix. Combien de fois encore faudra-t-il la consulter, à ce sujet ? Combien de fois encore faudra-t-il qu’elle dise NON à ces menées, pour que les gouvernements de la France comprennent enfin que tout ce qu’elle demande, c’est une vie libre et décente, protégée des extrémistes par le pouvoir républicain, dans le cadre du droit commun institutionnel ? » Espérons que cette fois ci, le président de la République aura entendu les Guadeloupéens.
Amédée ADELAIDE
P.S : à relire ma lettre ouverte au Président de la République du 03 février 2009
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