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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Un président de gauche au Sénat de la France : Gaston Monnerville.

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L'inculture de la classe médiatique qui est censée informer les auditeurs, téléspectateurs et lecteurs français est sans bornes. On nous dit que c'est la première fois, sous la cinquième république, que le Sénat sera de gauche, et son président  un homme de gauche.

Cette page rappellera une vérité élémentaire. M.Gaston Monnerville, un antillais, né en Guyane, présida de longues années l'institution sénatoriale.

Il est vrai que M. Monnerville avait l'amour sincère de la France, et qu'il ne patrôna pas les errements d'une gauche post soixanthuitarde dont les turpitudes sont en train de détruire les fondements même de la France, et même de la république.

Le scrutateur;

 

 

 

Gaston Monnerville (1897-1991)
 
Croix de Guerre 1939-1945
Médaille de la Résistance avec Rosette
Chevalier de la Légion d'Honneur, à titre militaire : 1947
Officier de la Légion d'Honneur : 1983
Commandeur de l'Ordre des Arts et Lettres 1985
  • Licencié ès Lettres
  • Docteur en Droit
  • Avocat Honoraire à la Cour d'Appel de Paris Ancien Secrétaire de la Conférence des Avocats ; Président de l'Association des Secrétaires et Anciens Secrétaires de la Conférence des Avocats ( 1963 - 1965)
  • Député de la Guyane (1932 - 1946)
  • Maire de Cayenne (1935 - 1940)
  • Sénateur du Lot (1948 - 1974)
  • Sous-Secrétaire d'Etat aux Colonies (1937 et 1938)
  • Délégué de la France à la Conférence du Pacifique (Bruxelles - 1937)
  • Membre de l'Assemblée Consultative Provisoire (1944 - 1946)
  • Membre de la première et de la deuxième Assemblée Nationale Constituante
  • Président de la Commission Nationale chargée de préparer le statut politique des pays français d'Outre-Mer
  • Délégué de la France à l'Assemblée des Nations Unies (Londres - 1946)
  • Président du Conseil Général du Lot (1 951 - 1970)
  • Maire de Saint-Céré (Lot) (1964 - 1971)
  • Membre du Conseil de l'Université de Paris (Janvier 1959 - juillet 1968)
  • Président du Conseil de la République, puis Président du Sénat (18 mars 1947 2 octobre 1968)
  • Président du Sénat de la Communauté (1959 et 1960)
  • Membre du Conseil Constitutionnel (mars 1974 - mars 1983)
  • Président Fondateur de " Liberté et Démocratie " (section française de " l'Internationale Libérale ").
Gaston Monnerville est né le 2 janvier 1897 à Cayenne. Excellent élève du collège de Cayenne, il est reçu, en 1912, au concours des Bourses métropolitaines et vient à Toulouse pour y achever, au Lycée Pierre de Fermat (Hôtel Bemuy), ses études secondaires comme boursier du Gouvernement.
Etudiant aux facultés de Lettres et de Droit de Toulouse, il passe à la fois sa licence ès lettres et sa licence en droit avec félicitations du jury. C'est également avec félicitations du jury qu'il est reçu, en 1921, docteur en droit, après avoir soutenu une thèse sur "L'Enrichissement sans cause". Celle-ci est honorée d'une souscription du ministère de l'Instruction Publique et primée, la même année, au concours des Thèses.
Dès 1918, Gaston Monnerville s'inscrit au barreau de Toulouse. Reçu, en 1921, au concours des Secrétaires de la Conférence, il obtient la médaille d'Or "Alexandre FOURTANIER " qui récompense l'un des meilleurs Secrétaires. A ce titre, il prononce, à une séance solennelle de rentrée, un discours remarqué sur "La Critique et le Droit de Réponse".
Gaston Monnerville quitte Toulouse et s'inscrit, en 1921, au barreau de Paris. Il entre bientôt au cabinet d'un célèbre avocat et homme d'Etat, César Campinchi, dont il sera, pendant huit ans, le principal collaborateur.
En 1923, il est reçu au concours des Secrétaires de la Conférence des Avocats, à la Cour d'Appel de Paris. En 1927, il est élu Président de ]'Union des Jeunes Avocats.

Gaston Monnerville plaide plusieurs grands procès. Et surtout, il s'illustre, à l'âge de 34 ans, en 1931, dans l'affaire " Galmot ". Inculpés après l'émeute provoquée en 1928 par la fraude électorale et par la mort suspecte de Jean Galmot, quatorze Guyanais sont traduits devant la Cour d'Assises de Nantes. Avec Fourny, Zévaes et Henri Torres, G. Monnerville assure leur défense. Sa plaidoirie produit un effet considérable sur les jurés qui se prononcent pour l'acquittement.
C'est à la suite de ce procès retentissant que ses compatriotes demandent à G.Monnerville de se présenter en Guyane, contre le député sortant, Eugène Lautier. Il est élu à une majorité considérable, au premier tour de scrutin, en 1932, et sera réélu de la même manière, en 1936, après avoir été élu maire de Cayenne en 1935.
Deux fois sous-secrétaire d'Etat aux Colonies, en 1937 et 1938, sa connaissance des questions internationales et d'outre-mer le font choisir comme membre de la délégation française à la Conférence du Pacifique, dite " Conférence des Neuf Nations ", qui a lieu à Bruxelles en 1937, lors de l'agression du Japon contre la Chine.

En 1939, Gaston Monnerville est un parlementaire âgé de plus de quarante ans et d'apres les termes de la loi sur la Nation en temps de guerre, il n'est pas mobilisable. Avec quatre de ses collègues, il fait prendre un décret-loi, signé Daladier, qui prévoit une exception et, aussitôt, il s'engage dans la Marine. Il sert, comme "Officier de Justice", sur le cuirassé "Provence", dont la croisière de guerre se termine tragiquement à Mers-el-Kebir.
Gaston Monnerville est démobilisé une semaine après le vote à Vichy des pleins pouvoirs à Pétain, le 10 juillet 1940. C'est la raison pour laquelle il n'est pas des " Quatre-vingts " (57 députés et 23 sénateurs) qui votèrent contre ces pleins pouvoirs et sauvèrent l'honneur du Parlement, en refusant l'abaissement de la République.
Démobilisé le 17 juillet 1940, il se rend à Vichy pour protester contre l'Armistice et la situation faite aux originaires d'Outre-Mer par le gouvernement Pétain. Gaston Monnerville milite, dès l'hiver 1940-1941, dans le mouvement de résistance " Combat ". Son activité s'exerce à la fois sur le plan politique et sur le plan de la résistance militaire. Sous le nom de " Commandant Saitit-Just", il fait partie des maquis d'Auvergne, d'octobre 1942 à octobre 1944. La Croix de Guerre 1939-1945, la Rosette de la Résistance et la Légion d'Honneur à titre militaire, témoignent de son courage et de son patriotisme.
Désigné par la Résistance métropolitaine, en novembre 1944, pour siéger à l'Assemblée Consultative Provisoire, il y préside la " Commission de la France d'Otitre-Mer " ; et c'est lui qui a l'honneur, au nom des populations de l'Union Française, de célébrer, dans la séance solennelle du 12 mai 1945, la victoire des Alliés. Il prononce, à cette occasion, un discours qui reste le plus bel hommage rendu, par un des leurs, aux soldats d'au-delà des mers.

En 1945, le Gouvernement provisoire de la République appelle le Président G. Monnerville à la présidence de la Commission chargée de préparer le futur statut politique des Territoires d'Outre-Mer. C'est de cette Commission qu'est sorti le cadre constitutionnel de l'Union Française et, pour la première fois dans l'histoire, la représentation au Parlement de toutes les populations de l'Outre-Mer français.

Elu pour la troisième fois député de la Guyane à l'Assemblée Constituante, le 21 octobre 1945, son mandat est renouvelé le 2 juin suivant, à la deuxième Assemblée Nationale Constituante.
Entre temps, il avait été nommé délégué de la France à la première session de l'ONU à Londres, en janvier 1946. Il y fait, au nom de la France, des interventions qui eurent le plus grand retentissement.
Elu conseiller de la République de la Guyane, le 15 décembre 1946, il est désigné comme Vice-Président de cette Assemblée dès sa formation.
En mars 1947, il est élu Président du Conseil de la République et réélu en janvier 1948. En novembre 1948, il est élu sénateur du Lot, puis Président du Conseil de la République définitif. La Constitution d'octobre 1958 ayant remplacé le Conseil de la République par le Sénat, Gaston Monnerville en est élu le Président, et réélu à chaque renouvellement du Sénat. Ainsi, il aura présidé la Haute Assemblée pendant près de vingt-deux années et deviendra le deuxième personnage de l'Etat.

En septembre 1962, Gaston MONNERVILLE est au premier rang de ceux qui s'opposent au référendum instituant l'élection du Président de la République au suffrage universel. Il est réélu Président du Sénat le 2 octobre 1962 et encore le 2 octobre 1965.
Le 2 octobre 1968, Gaston MONNERVILLE abandonne sa haute charge. Il combat le référendum sur la réforme du Sénat, décidé par le Général de GAULLE.
Gaston MONNERVILLE présida en outre, en 1959 et 1960, le Sénat de la CommunaLité.
Enfin, il fut, d'une part maire de Saint-Céré (Lot) (De 1964 à 1971) et, d'autre part, élu au Conseil général du Lot dès 1949, il le préside de 1951 à 1970.

Gaston Monnerville a été aussi le délègué de la France en 1937 à la Conférence du Pacifique, puis en 1946 à l'Assemblée des Nations Unies. Le Président de la République et le Gouvernement lui demandèrent, en 1980, de représenter la France en Haïti à l'occasion du bicentenaire de sa capitale et lui confièrent, en 1957, une importante mission diplomatique en Amérique latine. Sa longue expérience de la vie politique et du droit constitutionnel le mena tout naturellement au Conseil Constitutionnel où Alain Poher, son successeur à la présidence du Sénat, le nomme en mars 1974, et où il siégea jusqu'en mars 1983.

Gaston Monnerville était également un écrivain réputé à qui l'on doit, outre de nombreuses études et articles politiques concernant les institutions démocratiques et parlementaires en général, diverses oeuvres importantes. En mai 1968, il publie un ouvrage sur Georges Clémenceau. Puis viennent, en avril 1975, un premier volume de souvenirs : " Témoignage ", " De la France Equinoxiale au Palais du Luxembourg ", bientôt suivi, en avril 1980, d'un second " Vingt-deux ans de Présidence ".

 

Gaston MONNERVILLE décède le 7 novembre 1991.


Le 24 février 1950, visite en Guyane de M. Le Président du Conseil de la République, M. Gaston Monnerville

Extrait de l'article du journal "Paralleles 5" d'avril 1950 :

 

24 février, 18 heures 45 : le magnifique aérodrome de Cayenne Rochambeau connaît une animation inaccoutumée. Une à une, des voilures arrivent qui se rangent suivant les consignes des gendarmes et des policiers. Près de la piste un détachement dle la Compagnie de la Guyane a formé les faisceaux. M. le Préfet de la Guyane et Madame Robert VIGNON, M. le Président du Conseil Général, Maire de Cayenne, et Madame BOUDINOT, entourés des membres du Conseil Général, de ceux de la Municipalité, de toutes les Autorités, des Maires et représentants de plusieurs communes rurales sont venus accueillir à leur descente d'avion le Président du Conseil de la République et Madame MONNERVILLE.
Le groupe imposant des officiels se place perpendiculairement aux troupes. Le troisième côté du rectangle est garni de la fraîche cohorte des enfants des écoles et d'un groupe charmant de jeunes femmes créoles en costume du pays.
Un ronronnement lointain qui bien vite s'emplifit, des lumières vertes et rouges qui s'ajoutent aux étoiles et que rapproche chaque seconde, un long glissement souple sur le terrain : l'avion est là.
Le Président et Madame Monnerville, qu'accompagnent M. QUINTARD chef de cabinet et M. André MONNERVILLE descendent de l'appareil, tandis que retentissent les accents de la Marseillaise. Puis le Préfet et le Président du Conseil Général présentent au Président Monnerville chacune des personnalités ; enfin une charmante Marianne remet au Président une gerbe de fleurs, et c'est avec une pointe d'humour et d'émotion que celui-ci l'embrasse comme le symbole même de la France sur notre vieille terre de Guyane. Dans la foule, des cris de joie éclatent un peu partout à l'adresse de l'illustre visiteur qui est un enfant du terroir : né à Cayenne, le Président Monnerville fit de brillantes éludes au Collège de cette ville, puis il obtint une bourse pour le lycée Bernuy de Toulouse, où il passa son baccalauréat. Poursuivant ses études, il fut étudiant en Droit et passa son doctorat à l'Université de Toulouse. Il s'inscrivit au Barreau de cette ville en 1918, puis au Barreau de Paris en 1921 : c'est là qu'il obtint la charge particulièrement enviée et recherchée de Secrétaire à la Conférence du stage, place que les initiés savent réservée aux sujets les plus brillants et les plus dignes. Cette brillante carrière d'avocat devait préparer M. Monnerville à la vie politique : il fut élu pour la première fois au Parlement français en 1932.
En 1933, il fut élu Vice-président du parti Radical-Socialiste dont M. Edouard Herriot, Président de la première chambre du Parlement français était alors -comme il est encore - le Président.
En 1937, le Président Monnerville est Sous-Secrétaire d'Etat aux Colonies et il fait partie de la délégation française à la Conférence du Pacifique qui eut lieu Bruxelles cette même année après l'invasion de la Chine par les armées japonaises. Après avoir servi dans la Marine pendant la guerre, il ne se résigne. pas à la défaite (provisoire), mais se joint au Mouvement de Résistance, et, là aussi, se distingue. Le Président Monnerville représente ensuite la France à la première session des Nations Unies à Londres en 1946 et est élu, en décembre de la même année, Vice-Président du Conseil de la République qui venait d'être formé. En mars 1947, il devient le Président de cette Assemblée et a été depuis constamment réélu à ce siège.
Quelques instant plus tard, après qu'on eût passé en revue la troupe qui rendait les honneurs, le Président et Madame Monnerville saluèrent la foule venue les accueillir et montèrent dans les voitures qui leur étaient réservées ; spectacle inoubliable, fuyant le double phare tournant de l'aéroport, une caravane de plus de trente voitures suivait, eu l'illuminant de ses feux, la roule de rouge latérite qui saignait sur la brousse dans la nuit tropicale. Dès les faubourgs, la foule se pressait sur le passage du cortège irréel. l'accueil des Guyanais alla jusqu'au cœur du Président qui, du balcon de la Préfecture, sut le dire à la population en termes émouvants et directs. Vivats et chansons fusèrent de toutes parts jusqu'à une heure avancée.


Le lendemain matin, le Président Monnerville accompagné du Préfet et du Président du Conseil Général, saluait l'envoi des couleurs Madame Monnerville, Madame Vignon, M. Quintard et les autorités assistaient à cette cérémonie. Puis le cortège officiel se rendit Place Schoelcher où des gerbes de fleurs furent déposées au pied du monument au Grand Français libérateur des Noirs. Entouré de voiles tricolores, une estrade était dressée, sur laquelle prit place le Président en une allocution sobre et vigoureuse, M. Monnerville expliqua qu'il revenait d'Haïti où il avait été chef de la mission déléguée pour représenter la France lors de la célébration du second centenaire de la fondation de Port-au-Prince. Laissant dans cette République amie le Général d'armée BOUSCAT, ancien chef de l'aviation militaire française et actuellement chef de la Commission Culturelle eu Haïti, le Président Monnerville s'arrêtait pour quelques heures à l'aérodrome de Piarco le 24 février, puis reprenait son voyage aérien vers la Guyane.
Il souligna que sa mission était officielle, qu'il était venu à titre de représentant de la France et que le Président Vincent Auriol l'avait personnellement chargé d'apporter à la Guyane le salut affectueux de la lointaine Patrie ; il dégagea magistralement la leçon donnée par des hommes tels que Victor SCHŒLCHER et Félix EBOUE et sut y puiser la certitude que, la compréhension et la confiance mutuelles ne se démentiraient pas. Le cortège s'achemina, vers le Monument aux Morts où des gerbes furent successivement déposées par M. le Président Monnerville, M. le Préfet, M. Boudinot, Président du Conseil Général et Maire de Cayenne, par M. le Président des Anciens Combattants,. etc. Puis l'assemblée se recueillit pendant que le clairon sonnait " Aux Morts ". La fin de la matinée comportait un programme chargé mais fertile en enseignements et en réconfortantes constatations : visite de l'usine électrique, de l'installation toute moderne de la station hydraulique du Rorota, des bâtiments nouveaux de l'EEcole Technique, etc... Le Président se fit présenter 1es cadres de l'Ecole, visita les ateliers et apprécia en connaisseur les travaux de menuiserie ou de ferronnerie exécutés par les élèves. Ce périple se termina par la visite du beau bâtiment des Mines, à Buzaret et celle de l'école des garçons, en construction

A son retour à Cayenne, un déjeuner était offert par le Conseil Général au Président ; à l'issue de ce banquet, une foule nombreuse massée sous les fenêtres attendait l'heure habituelle des allocutions……… ……..
Le lendemain matin à 4 h.30, le même cortège qui les avait accueillis à l'arrivée accompagna jusqu'à l'aérodrome le Président Monnerville, Monnerville et leur suite. Déjà le D C 4 était posé sur la piste et c'est à l'heure prévue qu'il s'envola vers Paramaribo d'où un " Constellation " de la K.L.M. devait ramener directement en Europe l'éminent messager de la France, après un séjour bien rempli qui, malgré sa brièveté, n'est pas près de s'effacer de là mémoire des Guyanais.


Le Président Monnerville et les autorités devant le Monument aux Morts

Le Président salue ses compatriotes avant d'embarquer

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A
<br /> <br /> Un Guyanais. Un Destin. Très bien.<br /> <br /> <br /> Mais la Guadeloupe n'est pas en reste.<br /> <br /> <br /> Maintenant, nous avons Cornano au Sénat <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> Merci pour ce rappel mémoriel de notre patrimoine historique L.D<br /> <br /> <br />
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