22 Novembre 2013
Ce qu'écrit Guy Millière avec une ironie amère, n'est, hélas, que trop vrai. La France est rongée, de l'intérieur, par un chancre qui a contaminé une part non négligeable de ses élites. Nous devons apprendre à nous protéger de ce que Louis Pauwells appela un sida mental. Cette protection passe par une prise de conscience qui est loin d'être faite par le citoyen moyen plus enclin par désintérêt de l'avenir de ses enfants, et aussi par paresse intellectuelle, et par lâcheté à minimiser le danger ( tout cela n'est pas bien grave, finira par s'arranger, etc). Que chacun s'interroge sur sa place dans cette masse amorphe.
La prise de conscience consiste à s'intéresser davantage au débat public, et à s'armer intellectuellement, notamment pour s'extraire du conformisme mortel où l'on maintient la société française, en allant chercher de l'information en dehors des canaux qui ont pignon sur rue, et qui, subtilement, distille l'idéologie de la mort. LS.
( PS : Les passages soulignés du texte l'ont été par le Scrutateur ).
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« Donc, l’individu qui a tiré sur un photographe à Libération et qui a usé de son fusil à la Défense, devant la Société Générale, et un peu plus tôt, dans le hall d’entrée de BFM, l’ignoble personnage qui a pris un automobiliste en otage est bel et bien un Français de souche d’extrême droite gravement contaminé par les idées de Marine Le Pen.
Cela fait plaisir de voir qu’une fois de plus la perspicacité de la plupart des journalistes qui ont traité du dossier n’a pas été prise en défaut. Ils ouvrent l’oeil et le bon. Ils avaient déjà ouvert l’oeil et le bon après les assassinats de militaires dans le Sud Ouest de la France. Ils n’étaient pas les seuls à avoir ouvert l’oeil et le bon à l’époque : la police avait ouvert le même œil que les journalistes, ce qui avait conduit sur la piste de l’assassin, mais pas à temps pour sauver la vie des assassinés de l’école juive de Toulouse. La police a-t-elle fait mieux aujourd’hui ? J’en doute. C’est apparemment parce qu’il a laissé des indices à l’infini derrière lui, et parce que son hébergeur l’a dénoncé que le tireur a pu être neutralisé cette fois.
Pensez-vous que ceux qui se sont trompés à Toulouse et ont cherché un Français de souche d’extrême-droite, sans doute militaire, et qui, parce qu’ils se sont trompés portent la responsabilité des assassinés de l’école juive de Toulouse, ont tiré les leçons de leurs erreurs : non !
Ces gens là sont absolument incapables de regarder la réalité en face, ils sont enfermés mentalement dans leur dogme, et leur dogme est si opaque qu’ils ne voient rien d’autre.
Après qu’il se soit avéré que le tueur de Toulouse était une petite ordure appelée Mohamed Merah, ils ont tenté de comprendre la petite ordure, ont donné la parole à sa sœur islamiste, à sa mère éplorée, à son père, à l’avocate voilée mandatée par son père, quasiment présenté la petite ordure comme une victime, traité comme un fait sans importance le fait que la petite ordure est devenu un héros des banlieues, versé rapidement une larme sur les morts, soldats français, ( dont un Guadeloupéen. Note du Scrutateur ) enfants juifs, père d’enfants juifs. Ils ont laissé de côté ou traité comme une chose banale que la petite ordure se soit islamisée en prison et se soit gorgée de reportages « pro-palestiniens » comme il y en a toutes les semaines à la télévision.
( Cette photo d'une manifestation d'extrême gauche en France, à Toulouse, en novembre 2012, reflète-t-elle la vie en France aujourd'hui? Evidemment non. Mais les hallucinés du derrière de cette banderolle, sont les intoxiqués-intoxicateurs, du délire qu'une certaine classe d'idélogues veulent imposer à la France tout entière. Ne négligeons pas le risque de contagion. Elle se répand à grande vitesse, il suffit de parcourir les réseaux sociaux pour voir que le mal progresse. Comme disait un spécialiste de psychologie sociale, " ce qui est important, ce n'est pas tant ce qui est que ce que les gens croient" LS. ).
Et ils n’ont pas changé, on vient de le voir. Abdelhakim Dekhar n’a pas de famille, sinon on verrait sans doute bientôt sa famille défiler devant les caméras. On le voit déjà quasiment décrit comme une victime. Il vient de l’extrême gauche, et il lui sera dès lors beaucoup pardonné. Des psychiatres sont déjà en train de gloser sur son cas. On dit qu’il avait fait quatre ans de prison lors de l’affaire Rey-Maupin. Plusieurs policiers avaient été tués, il était complice : il a fait quatre ans de prison, et il est sorti peu après le procès. Maupin a eu le sort qu’il méritait. L’autre comparse est sortie de prison depuis longtemps. C’est cela que vaut la vie de policiers ?
Je dois dire que je n’en peux plus de cette société absolument détraquée qu’est devenue la France.
J’ai en moi un profond dégoût face au fait que moins de deux ans après la tuerie de Toulouse, on ait déjà oublié, face au fait que moins de deux ans après l’accablant dossier Merah, les mêmes indices de crétinisme transparaissent dans la presse et dans les médias audio-visuels.
Ce pays est tenu par une nomenklatura faite de gens qui se cooptent entre eux. Ils tiennent la politique, les médias, la culture. Ils conduisent ce pays vers l’agonie.
Ils détruisent les valeurs les plus essentielles.
Je dois constater que cela s’aggrave. Considérablement. J’ai connu un temps où on appelait terroriste un terroriste, assassin un assassin, et où on ne voyait pas la piste de l’extrême droite partout, alors que la quasi totalité des actes de type terroriste commis au cours des trois dernières décennies viennent d’islamistes ou de gens d’extrême gauche.
J’ai connu un temps où on pouvait critiquer l’islam sans risquer les foudres de la loi, où on considérait qu’une peine infligée en justice devait être proportionnée au crime commis et où la vie d’une personne assassinée avait encore une valeur.
J’ai connu un temps où quand on combattait l’antisémitisme et où on défendait Israël, on ne se voyait pas immédiatement « soupçonné » d’être juif, et où on ne se voyait pas traité de sale type d’extrême droite parce qu’on défendait les droits naturels de l’être humain, la connaissance, liberté de parole et la liberté d’entreprendre.
Ce temps est-il révolu en France, ou une colère va-t-elle monter de la population française pour dire que cette nomenklatura qui règne est criminelle, dictatoriale, et constitue l’inverse de tout ce qu’elle prétend être ?
Et pour ceux que cela intéresse : oui, je suis d’extrême droite, cela va de soi, comme John Locke, comme Thomas Jefferson, comme Frederic Bastiat, comme Ludwig von Mises et Leo Strauss qui étaient tellement d’extrême droite qu’ils ont fui lors de l’arrivée au pouvoir en Allemagne d’un type qui n’était pas du tout d’extrême droite et qui aimait si peu les Juifs comme Ludwig von Mises et Leo Strauss qu’il a fait construire Auschwitz, qui n’était pas du tout un camp d’extrême droite.
A un certain degré d’ignominie, je ne peux répondre que par le mépris, et, oui, par un profond et absolu dégoût.
Quand il a écrit 1984, George Orwell n’avait pas prévu ce qui se passe en ce pays, comme en d’autres, hélas. Pourtant, à certains moments, c’est fou ce que cela ressemble à certains aspects de 1984. Et c’est étrange, mais j’ai parfois l’impression que moi et ceux qui pensent comme moi s’appellent tous Emmanuel Goldstein.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour Dreuz.info.
PS. Comme le notait récemment Michel Garroté ici même, Caroline Fourest a vu « des tireurs de moins en moins isolés ». C’est parce qu’elle a vu, que Caroline Fourest ne s’appellera jamais Emmanuel Goldstein.
Guy Millière, (spécialisation : économie, géopolitique). Titulaire de trois doctorats, il est professeur à l'Université Paris VIII Histoire des cultures, Philosophie du droit, Economie de la communication et Maître de conférences à Sciences Po, ainsi que professeur invité aux Etats-Unis. Il collabore à de nombreux think tanks aux Etats-Unis et en France. Expert auprès de l’Union Européenne en bioéthique, Conférencier pour la Banque de France. Ancien visiting Professor à la California State University, Long Beach. Traducteur et adaptateur en langue française pour le site DanielPipes.org. Editorialiste à la Metula News Agency, Israël Magazine, Frontpage Magazine, upjf.org. Membre du comité de rédaction d’Outre-terre, revue de géopolitique dirigée par Michel Korinman. Rédacteur en chef de la revue Liberalia de 1989 à 1992 Il a participé aux travaux de l'American Entreprise Institute et de l'Hoover Institution. Il a été conférencier pour la Banque de France, Il a participé à l'édition d'ouvrages libéraux contemporains comme La constitution de la liberté de Friedrich Hayek en 1994 dans la collection Liberalia, puis dans la collection « Au service de la liberté » qu'il a créée aux éditions Cheminements en 2007. Il a également été rédacteur en chef de la revue éponyme Liberalia de 1989 à 1992. Il a été vice-président de l'Institut de l'Europe libre ainsi que Président et membre du conseil scientifique de l'Institut Turgot. Il fait partie du comité directeur de l'Alliance France-Israël présidée par Gilles-William Goldnadel. Il est l'auteur de plus d'une vingtaine d'ouvrages.
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