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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Un abîme entre la jeunesse guadeloupéenne et le bla bla des prétendus "zintellectuels" guadeloupéens, par Edouard Boulogne.

 

Je-lave-mon-cerveau-avec-la-tele.jpg

 

 

 

J'étais, hier 25 mai, l'invité, grâce à l'une de mes anciennes élèves, qui en est membre, de l'association Civisme et démocratie ( CIDEM). Invité donc à participer à un séminaire de réflexion qui a duré deux jours, dans les locaux de l'université à St-Claude ( Guadeloupe ) sur le thème général : Participation et engagement vers une citoyenneté active. Plus de cent vingt jeunes de 18 à 25 ans étaient présents, venus en cars de toutes les communes de la Guadeloupe.

Cette population était partagée en six groupes de travail.

L'atelier où je devais prendre la parole et échanger concentrait son attention sur le thème :

«  La jeunesse des Antilles : Artisan de demain

Que représente votre culture pour vous ? Quel sentiment en avez-vous au quotidien ?

Le patrimoine culturel : comment le valoriser ?

Quel avenir pour le patrimoine culturel de vôtre île ?

Le développement du territoire ou le développement durable du territoire : quelle prise en

compte des questions environnementales et de biodiversité ? Quel engagement des jeunes ? Quel investissement des jeunes dans le développement

durable du territoire ? »

La première partie de ce thème s'est taillée la part du lion en un peu plus de deux heures d'échanges.

Des échanges à la fois passionnés, et courtois, et qui auraient surpris ceux qui se font une idée de la jeunesse guadeloupéenne conforme à l'image délibérément faussée qu'en donnent les grands médias locaux, et notamment Guadeloupe 1ère, qui, tous les jours, sous tous les prétextes, notamment dans ses émissions dites culturelles ou de proximité, se font l'écho des indépendantistes guadeloupéens.

Le public était pourtant composé de jeunes de milieux populaires. Nous n'étions que deux « blancs », un animateur métropolitain de passage, et moi, le blanc créole.

Les principaux sujets ont été évoqués. L'identité culturelle, le statut du créole, l'esclavage, le racisme, les rapports entre blancs et noirs, les blancs créoles,etc.

« Nous sommes Guadeloupéens, mais la France est aussi notre pays » ont dit plusieurs sans rencontrer de contradicteurs.

Un jeune à propos de l'esclavage a dit, ( il l'a dit en créole ) suscitant une approbation quasi générale : « Nos ancêtres ont été esclaves, mais mon dos n'a jamais subi le fouet. Je crois qu'il faut en finir avec ça ».

Les échanges ont eu lieu aussi bien en Français qu'en créole, sans jamais l'ombre d'une provocation.

J'ai sur le créole apporté quelques informations, et précisions de nature historique, et recommandé la sûre documentation que représentent les travaux de Guy et Marie-Christine Hazaël-Massieux.

J'ai un peu parlé aussi des blancs créoles, de leur guadeloupéanité entière, de leur rôle décisif dans la construction, dès l'origine, de notre pays sans tenter de dissimuler la part d'ombre de leur activité dans des temps déjà anciens, qui s'éloignent, qu'il ne faut pas oublier, mais qui doit être comprise dans une perspective historique objective, et non bêtement politicienne et revancharde.

C'est d'ailleurs à mon interview sur « Les blancs créoles de la Guadeloupe, ( dans le journal le Mika Déchaîné, et que l'on peut trouver dans les archives du Scrutateur ) que je dois d'avoir été invité par le CIDEM, comme on me l'a précisé.

Dans l'assistance il y avait deux ou trois personnes plus âgées, notamment une dame d'une cinquantaine d'années, qui s'est dite «  à moitié rasta », suscitant quelques sourires, et même quelques horions bienveillants, qui a souhaité davantage de rencontres des blancs pays avec le reste de la population dans des réunions de ce genre. Ces rencontres étant trop rares à ses yeux.

Je garde de cette rencontre et de ces échanges, la certitude qu'il y a un abîme entre cette jeunesse, dont je ne veux pourtant pas faire un portrait idyllique qui serait excessif, et le discours haineux, pontifiant, prétentieux des « zintellectuels » qui tiennent le haut du pavé en Guadeloupe, et de ce « syndicalisme » révolutionnaire qui nous tanne, et qui sous prétexte de commémorations historiques sapent le moral de la Guadeloupe, et hypothèquent son avenir.

 

Edouard Boulogne.

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G
<br /> <br /> Une telle réunion est sans conteste exceptionnelle.Je suis très perplexe devant le nombre d'assiociations et de blogs qui mettent en avant la sagesse de certains.<br /> <br /> <br /> Le gros problème:Tout cela reste lettre morte dans l'opinion médiatique.Quand y aura-t-il  un regroupement de ces "citoyens" suffisamment conséquent pour prendre les rênes de la<br /> Guadeloupe.Nous n'avançons pas parce que nous sommes dispersés donc dilués.<br /> <br /> <br /> Nous prêchons la bonne parole dans l'intimité.A quand l'action et comment?<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Une chose est certaine, leScrutateur, et depuis bien longtemps, ne s'est pascontenté de l'intimité pour prêcher la "bonne parole".<br /> <br /> <br /> Je suis frappéde lapassivité ( et je me modère ) de tant de ceux qui passent leur tempsà seplaindre, mais qui gardent de Conrart, le silence prudent.<br /> <br /> <br /> Etonnant cet usage de l'anonymat, dans tout ce qui est positionnement politique ou culturel. Vraiment étonnant, et là encore je me modère.<br /> <br /> <br /> Je pense que cette population guadeloupéenne, dont nous faisons partie, et que l'on traite souvent avec hauteur et injustice, a bien du mérite de garder du bon sens face au harcellement<br /> de la propagande des destructeurs de la Guadeloupe.<br /> <br /> <br /> Ceux que vous évoquez et qui se taisent, feraient bien de se grouiller un peu. Ils ne savent que critiquer dirait-on; Un jour, devant une amie, l'une d'entre elles, haussait les épaules<br /> après l'une de mesinterventions publiques et dangereuses, physique même, dirais-je, affirmant " ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau". A qauoi mon amie qui n'avait pas sa langue dans sa poche<br /> répondit " au moins ça permet de nettoyer la lame"!<br /> <br /> <br /> Dans la réunion que j'ai résumée dans l'article ci-dessus, une dame souhaitait de plus nombreuses réunions du même type avec des blancs créoles.<br /> <br /> <br /> D'accord avec elle. Mais ces réunions ne peuvent ^^etrefécondes que si lesgensont quelques choses à dired'autre que desbanalités, sur les thèmes de la culture, de l'identité, du créole,<br /> du racisme, etc. Ces questions sont complexes. Elles supposent des lectures, de la méditations, des rencontres sur ces thèmes. Ce ne serait pas seulement utilepour la cité, mais.... pour<br /> renouveler, muscler, et vitaliser les conversations !!!!!<br /> <br /> <br /> Ily a de nombreuses années que j'organise de telles réunions, des cercles de réflexion.<br /> <br /> <br /> Hélas! Ceux qui y participent, régulièrement sont aussi ceux qui en ont le moins besoin.<br /> <br /> <br /> Je memodère, cher lecteur ou lectrice, mais je n'arrive pas cacher ma colère devant la lâcheté, et la paresse intellectuelle.<br /> <br /> <br /> Que ce billet coléreux, justement coléreux me soit pardonné, remerciements à vous de m'avoir permis de déverser ma bile.<br /> <br /> <br /> La devise du Scrutateur " Battant souvent, battu parfois, abattu...jamais" doit devenir celle de plus en plus de gens.<br /> Merci de m'avoir permis de l'exprier ànouveau, ne faisant que reprendre une phrase des Evangiles surles "fils de lalumières" qui sont bien moins actifs que les fils des ténèbres,<br /> <br /> <br /> Bien amicalement àvous,<br /> <br /> <br /> Edouard Boulogne.<br /> <br /> <br /> <br />