23 Mars 2011
Pointe-à-Pitre n’est pas un garde-manger
( A cette Tribune libre du conseiller municipal Louis Dessout, le maire de pointe-à-Pitre répondra librement, s'il le désire. Le Scrutateur ).
( Cet édifice gris, au style stalinien, défigure Pointe-à-Pitre, depuis lemilieu des années 1970 ).
Le scrutin des cantonales du 20 mars 2011, a connu une abstention record, tant au niveau local que national.
A Pointe-à –Pitre cette abstention permet deux constats singuliers.
La majorité municipale est minoritaire et l'ingérence affichée du personnel communal.
Sur 14.168 inscrits, 9.414 abstentionnistes (66,44 %), 4.754 votants (33,55 %), les candidats de la majorité municipale recueillent 2.125 suffrages (44,69 %), contre 2.770 (58,26 %) pour ceux de l'opposition.
La preuve de la dérive généralisée d’une citoyenneté basée sur le clientélisme a été administrée avec l’ingérence du personnel municipal comme moteur principal de ce scrutin. Dans sa livraison du 21/03/11, le quotidien France Antilles publie en une, la photo et le nom du directeur des ressources humaines (DRH) présidant le bureau recenseur, en l’absence du maire. On se souvient que, déjà, sur la couverture du bilan de l'année 2008 de ce quotidien, ce même DRH, y co- préside, avec le maire sortant, les opérations électorales municipales. Ceci en infraction avec les dispositions du code électoral. Cet ancien dispositif a été modifié suite à notre intervention. Un nouveau a été installé dans tous les bureaux puisque leur vice-présidence est assurée, systématiquement, par un agent municipal.
Si cette prise en charge de notre démocratie municipale est assurée par le contribuable pointois, quel est son coût?
Ces fonctions sont-elles assurées, sous l’injonction et l’autorité du maire, ou gratuitement par ces fonctionnaires territoriaux, en tant que citoyens militants?
Quid de l'obligation de réserve des cadres supérieurs de la fonction publique territoriale ?
A la faveur de la rénovation urbaine on estime que 5.000 électeurs (+ du 1/3 des inscrits) sont fictivement inscrits sur la liste électorale de notre ville, où il n'ont aucun domicile ou lien fiscal.
Seul le personnel municipal connait leur adresse. Il est chargé de gérer une réserve de mohicans assurant un matelas confortable d’électeurs qui impose sa loi au contribuable pointois rançonné fiscalement et contraint de vendre sa maison familiale aux bailleurs sociaux .Une plaque inaugurée en grandes pompes symbolisera cette transformation patrimoniale.
A l’ère du frigidaire, les garde-manger grillagés et suspendus sont, désormais dépassés et traversés par les courants d’air de l’abstention.
Notre ville ne doit pas devenir une réserve de mohicans dansant autour de garde-manger.
Louis Dessout, conseiller municipal.
Mars 2011