Tribune : ( Grève de l'essence ) : Qui est l'otage de qui? Par Louis Dessout.
( Voici une rubrique du Scrutateur, qui doit vous intéresser. Elle ne fait pas double emploi avec les commentaires d'articles. Ceux-ci, en augmentation lente, mais constante, est faite de vos réactions aux articles.
« La voix des lecteurs »vous donne la parole, la possibilité d'enrichir notre blog de vos idées, réflexions, poèmes, réactions propres à l'actualité en général.
Bien entendu je ne publierai que ce qui ne s'en prend pas, éventuellement, aux personnes, au-dessous de la ceinture comme on dit.
Les articles signés seront plus particulièrement bien venus. Mais il y a, je le sais d'excellentes raisons, qui ne relèvent pas de la couardise, mais plutôt de ce qu'on appelle le devoir de réserve, à l'anonymat, ou au pseudonyme. Ces articles seront pris en compte. Mais il faudra, que je puisse identifier les expéditeurs de façon précise. Ma discrétion à leur égard étant assurée.
Maintenant, chers lecteurs, à vous de jouer.
Edouard Boulogne) .
PS : Les propos de lecteurs, n'expriment pas toujours le point de vue du Scrutateur. Ils s'expriment librement. Le Scrutateur n'intervient que pour écarter les attaques qui viseraient des hommes et des femmes, de façon insultante, « au-dessous de la ceinture » comme on dit.
QUI EST L’OTAGE DE QUI ?
A PROPOS DE " LA PRISE EN OTAGE" des Guadeloupéens par les pétroliers, un petit rappel sur les conséquences, en 2014, de leurs deux refus historiques:
REFUS 1:l'implantation, en 1969, de la SARA, voulue par de Gaulle afin d’empêcher un blocus éventuel par le monopole d'approvisionnement pétrolier américain, en vigueur, des avions, transitant au Raizet, avec les matières fissiles destinées à Mururoa(force de frappe française). Implantation récupérée, jusqu'à maintenant, par la Martinique...
REFUS 2 :Félix Proto, Président de la Région, sous la pression de la défunte et puissante ELF,après la dévastation d' Hugo et la mise à nu de notre réalité économique intangible,refuse,en 1990, la proposition d'étude de la reconversion économique de La Guadeloupe, autour de la Black Diamond Petroleum (BDP) et d’une raffinerie soutenue par Mitterrand (Président), Rocard(Premier Ministre), Bérégovoy(Ministre de l'économie),Roger Fauroux(Ministre du commerce et de l'industrie)
BDP était également soutenue par Chirac. Michel Aurillac ,son ancien ministre de la Coopération, mon “patron” à l’ambassade de France à Port au Prince(1987-1989), était l'avocat des investisseurs américains, dirigés par Ross Ziff de Caroline du Nord.
La Guadeloupe a refusé de réaliser cette étude dans le cadre d'une union politique nationale et la procédure des “Grands Travaux”.
Alors qu'Hugo avait révélé au monde la permanence de la précarité et la fragilité de son économie artificiellement entretenue.
Le financement de la raffinerie était possible pour l’apport de base, par la défiscalisation. Tandis que les investissements étaient éligibles au taux de 4%,auprès de la Banque Européenne d’Investissement ((BEI).
ELF et ses actionnaires étaient,déjà, opposés à la connaissance par le Ministère de finances (Bercy) des mécanismes financiers des couts du raffinage. ELF a disparu dans des circonstances notoirement connues et a été remplacée par sa filiale Total.
La Sara qui dispose, contrairement aux dispositions du Traité de Rome des monopoles de stockage,raffinage et de distribution est actuellement la plus petite et la plus juteuse raffinerie du monde, grâce à la Guadeloupe et la Guyane... Sans ces marchés captifs, elle n'a aucune rentabilité ni aucun avenir. Il suffit de comparer, dans les comptes du port de France, le différentiel des droits de port du brut payés à l'import et du raffiné à l'export .
Ce différentiel est-il équitablement réparti et dans l'intérêt de quelle collectivité?
Dans un très proche avenir, ne soyons pas étonnés de voir réapparaitre, dans le Nord de Haïti, le projet BDP dont l’étude a été refusée par La Guadeloupe.A savoir, l’approvisionnement en jet fuel des compagnies aériennes nord-américaines, à partir d’une raffinerie implantée dans la Caraïbe. Mais cette fois avec des partenaires saoudiens, associés à Hilary Clinton. La Guadeloupe bénéficiera , peut être,d’un tarif préférentiel de la part du gouvernement haïtien, futur propriétaire de cette unité de raffinage. A moins qu’un généreux gouvernement africain pétrolier n’exauce le vœu des afro-descendants guadeloupéens, leur approvisionnement à un tarif “fraternel”.
Louis Dessout