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Le Scrutateur.

Blog destiné à commenter l'actualité, politique, économique, culturelle, sportive, etc, dans un esprit de critique philosophique, d'esprit chrétien et français.La collaboration des lecteurs est souhaitée, de même que la courtoisie, et l'esprit de tolérance.

Tribune ( CSLR ) Incorrigible Guadeloupe, par Amédée Adélaide.

INCORRIGIBLE  GUADELOUPE

Il n'existe que deux choses infinies, l'univers et la bêtise humaine... mais pour l'univers, je n'ai pas de certitude absolue.
Albert Einstein

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Après le désastreux épisode politico-syndical de  2009, quelle image peut se faire un habitant de la Guadeloupe?

 

D'abord, le bilan de cette tragi-comédie, est vite fait?


De mai 2009 et mai 2010, on a compté en Guadeloupe plus de 3000 nouveaux demandeurs d'emploi (catégorie A), soit une hausse de 6.4%. Pour la seule année 2010,
ce chiffre est en augmentation de 6%. Toutes les catégories sont concernées. Et ça ne va pas s'arranger : entre le mois de décembre 2010 et celui de janvier 2011 il a encore progressé de 2,2%. Depuis janvier 2009, c'est donc de près de 15% qu'a augmenté le nombre de chômeurs. Et Pôle Emploi a recensé en janvier 2011, 60640 demandeurs d’emplois (toutes catégories confondues) en Guadeloupe,  pour une population d'actifs de 165 771 individus au 31 décembre 2010.

 

Tous les secteurs d'activités sont touchés. Particulièrement le BTP et le Tourisme. C'est que les investisseurs ont fui un pays en état perpétuel de déstabilisation institutionnel et politique.

 

La population quand à elle, a perdu toute confiance dans ces élus. Ceux-ci n'ont pas su la protéger de ces minorités d'extrémistes aventureux et s'efforcent de la contraindre à une aventure institutionnelle qu'elle ne veut pas. Aussi, élus et élections ont-ils perdu toute crédibilité à ses yeux. Aux dernières cantonales partielles de 2011, jamais taux d'abstention ne fut si élevé. Plus de 65% dans certains cantons. Plus symptomatique encore, sur 19 cantons renouvelables, seuls 4 conseillers ont été élus au premier car sur les 15 autres, aucun candidat ne fut capable de réunir les 25% des inscrits requis pour être élu au premier tour.

 

Il faut croire que certains élus font tout pour mériter ce manque de confiance et de considération de la part de leurs concitoyens. Comment ceux-ci pourraient-ils comprendre que le Président sortant, homme de gauche, soit réélu à l'unanimité (moins un vote blanc). Qu'est-ce qui pouvaient justifier que les élus dits de droite joignent leurs suffrages à ceux de la gauche ? Le vote à cet instant était essentiellement une expression politique. Comment la population pouvait-elle ressentir une telle attitude de la part de ses Politiciens ? Si non penser que cela relevait des petits arrangements entre élus. Or cette pratique, en Guadeloupe, n'est pas nouvelle. Elle s'est déjà produite par le passé, dans les deux sens. Que peut conclure le corps électoral face à de tels agissements, si non qu'il n'y a rien de bon à tirer de tout cela et qu'il faut laisser les élus se "débrouiller" entre eux?

 

D'autant plus qu'à peine élu, voilà le nouveau Président du Département exposant que sa mission première était de relancer le débat sur un "Projet Guadeloupéen" en vue d'aboutir à une collectivité unique. Comment comprendre que ces élus de droite (qui s'étaient opposés à cette démarche, au Congrès de décembre 2010) aient pu voter pour un tel projet? Le congrès de décembre 2010 a-t-il été un Congrès pour rien? Et puis, la population, chaque fois qu'elle a été interrogée, a clairement exprimé son attachement au "droit commun institutionnel". Devrons-nous indéfiniment, sur le métier, remettre l'ouvrage jusqu'à épuisement de l'électorat ?

 

Enfin tous ces élus, de droite, de gauche, et d'ailleurs, ne voient-ils pas que ces attitudes infantiles, ne servent pas le pays mais contribuent activement à sa déstabilisation institutionnelle et politique ; notamment en chassant les investisseurs, dans le même temps où elles favorisent les mouvements indépendantistes.

 

Les indépendantistes d'ailleurs n'attendaient que cela, pour ressortir leurs vieux slogans éculés.

L'UGTG, d'abord, nous annonce par la voix de son prophète, qu'elle relance une action de lutte insurrectionnelle en vue d'obtenir l'indépendance nationale. La résolution n° 4, intitulée « Konstwi on dòt Gwadloup » : « réaffirme que seule la lutte de classe et de masse an lari-la, an lyannaj évé pep gwadloup, brisera les monopoles et rétablira la juste répartition des richesses » et « soutient que seule la grève générale insurrectionnelle ouvrira le chemin de la construction d'une autre Guadeloupe » .

 

Ces déclarations étant tout à fait publiques et largement relayées (pour ne pas dire que leur promotion est faite) sur les médias locaux ; celles-ci ne peuvent avoir échappées à l'attention des pouvoirs publics. Or pas la moindre remarque sur des propos qui se qualifient eux mêmes d'actes de subversions. Ni les élus locaux, ni le Gouvernement, ni l'Etat par quelque pouvoir que ce soit, politique, administratif, judiciaire n'émet la moindre protestation, voir la moindre condamnation. Comme si ces propos n'avaient aucune importance.

Ils n'en n'auraient d'ailleurs pas, si dans le même temps n'étaient lancées des grèves dures, à durée indéterminée, dans des secteurs clés comme EDF, les Ciments Antillais, voir bientôt la SARA. L'objectif étant de recréer une situation analogue à celle de janvier 2009. Tout cela avec des chefs syndicalistes fonctionnaires de l'Etat et payés par l'Etat même pendant le jours de grève.

 

Or là aussi, on doit souligner le manque total de réaction de la part du monde socio-professionnel. Chambres consulaires et organisations patronales restent étrangement silencieuses, comme si l'on était déjà résigné au désordre avenir.

 

Dans ce contexte, les Mouvements indépendantistes divers et minuscules regroupés au sein du FKNG, en profitent pour tenter de trouver un nouveau souffle. Ils nous offrent, dans une logorrhée, ou plus exactement, une «verbigération» incoercible induite par une paranoïa passionnelle, centrée sur le thème de la revendication, le fruit de leur profondes réflexions de toute une journée de congrès : un drapeau national guadeloupéen, emblème d'un futur gouvernement provisoire (dont on demandera la reconnaissance à l'ONU, aux pays de la Caraïbe, de l'Amérique latine et du monde).

 

Ce que ne dit pas le FNKG, (mais c'est bien sur une évidence), c'est que le fonctionnement de ce futur état indépendant sera assuré par les salaires des fonctionnaires qui le composent en grande majorité (salaires continueront d’être versés par le colonisateur français) et ... les réparations relatives à la traite de l’esclavage et la colonisation, qui doivent constituer le socle des négociations à venir avec l’état français.

 

Et dire que dans les sphères parisiennes, il y a des gens pour écouter de telles balivernes!

 

De la Guadeloupe, l'Isle aux belles eaux,
 Dieu a dit: "j'en ferai un Paradis!"
Les hommes lui ont répondu: "Et nous un Enfer!"

 

Amédée ADELAIDE
Président de CSLR
le 18 avril 2011

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