27 Février 2013
Monsieur Stéphane Hessel est mort. La rumeur est devenue certitude, et peu à peu le vent a soufflé en rafales. Rafales d'éloges, de flagorneries, de lèche. Un dithyrambe, sinon universel, du moins tout national.
( Ces "indignés" intouchables, qui niquent la France ).
Ils sont venus, ils sont tous là, tous : les politiciens, les zinzintellos, les niais. Tous !
( Les trombines inspirées de ces gens de "dwate", "soporifiés" par les maîtres de manège. Eux aussi, tous, ils y sont allés de leure éloges au "maître" Hessel ).
Hessel, lui, étendu froid et livide dans la rigidité de la mort s'en moque bien. Mais pour les maîtres de manège, les affaires marchent bien. Pour eux le cadavre bouge encore. Il bougera encore longtemps, tant le subterfuge, lancé à grands fracas il a bientôt trois ans aura été efficace.
Pour les friands de salades, les amateurs de bobards, les gogos de tous bords, le canular aura réussi au-delà de toute espérance.
Pour eux un grand homme est mort, un héros, un génie.
Certes! en rien il ne faut exagérer, et tout excès est insignifiant.
Mais il n'est pas possible, pour un homme épris de liberté et de lucidité de braire avec les ânes, et de laisser prendre des vessies pour des lanternes.
Honnêtement, Stéphane Hessel me paraît avoir été un brave homme, qui a fait Normale Sup, comme beaucoup d'autres, mais qui, eux, n'ont connu, au lieu des vapeurs ( d'ailleurs tardives ) d'encens, que l'anonymat de tant de fonctionnaires internationaux, ou mieux l'opprobre en tant que consciences courageuses et libres.
S.Hessel a été un résistant durant la seconde guerre mondiale, il a participé, avec tant d'autres à l'élaboration de la « Déclaration universelle des droits de l'homme », en 1948, pour le compte de l'ONU, à qui il prête ( semblant ignorer l'existence d'un certain Jésus, et d'un certain Saint Paul ) l'origine de cette inspiration capitale!
Connu seulement d'un petit nombre ( de privilégiés ? ) notre auteur sort de cette pénombre relative en 2010, mais alors, quel barouf! Avec la parution de son « livre » majeur, « Indignez-vous » minuscule incise dans une oeuvre pourtant mince comme un mannequin de chez Dior ( Bergé ) tendances « années 2000 ».
Cet « ouvrage » est …. une plaquette de 18 pages, illustrations et page de garde incluses, vendue, précise l'éditeur à quatre millions d'exemplaires, dans plus de cent pays ( sic ).
Si tel est le critère de la valeur littéraire et philosophique d'un texte, alors Balzac et sa Comédie Humaine, Tolstoï et La guerre et la paix ( et même M. Chamoiseau ! ) sont rélégués au rayon des curiosités de 25 ème ordre.
Pourtant, pour n'importe quel lecteur un peu averti, Indignez-vous, n'est guère plus qu'une copie de baccalauréat, débordant d'enthousiasme convenu, pleine de clichés généreusement plats, sans esprit critique, sans références sérieuses autres que celles du temps, ce qui est un peu court, jeune homme!
Philosophie générale du « livre » :
« CREER C'EST RESISTER. .
RESISTER, C'EST CREER » ( Sic! Page 18 ).
Comme on disait chez les Coeurs Vaillants, vous savez, ce mouvement de gamins de 08 à 12 ans, dans les années d'après guerre : « A coeurs-vaillants rien d'impossiiiiible » ).
Ailleurs S.Hessel évoque le pouvoir pourrisseur de l'argent ( l'argent qui corrompt, l'argent qui pourrit, disait l'honnête Mitterrand en 1981 ). Jaurès aussi l'avait dit. Mais encore le royaliste Maurras au début du XX ème siècle. Hessel va jusqu'à critiquer le libéralisme ( pourquoi pas ? ) en le dépeignant comme l'accapareur de la liberté d'exploiter les faibles, les moins possédants. Il énonce la comparaison du renard libre dans le poulailler libre, en oubliant de signaler que la formule est du comte de Chambord, ( critiquant le capitalisme du XIX ème siècle ) d'autant plus royaliste lui-même qu'il était le descendant de Louis XIV et de Louis XVI, le prétendant, alors, au trône de France.
Elève Hessel, il ne faut pas tricher, il faut citer ses sources, même si elles nous gênent, parce que révélant qu'une critique de droite du monde de l'argent existe, et souvent plus pertinente que celle dont vous vous réclamez.
Hessel, dénonce encore, ( il dénonce souvent ), les USA et la vieille Europe, leur cynisme leur avidité, leur rapacité dont les peuples émergents n'ont rien à attendre d'eux, selon lui. Il espère pourtant en l'Inde, et en ….la Chine. Oui, la Chine. Par exemple, page 18 du « livre » : « Je ne désespère pas de la sagesse chinoise ».
Là je ne peux résiter à la tentation de citer : « Elle ( la Chine ) peut se comporter plus ou moins bien, plus ou moins mal. Mais pour moi elle n'est pas un danger pour l'humanité, comme elle l'urait été si Mao était resté, comme l'était Staline quand il était le maître de la Russie, comme l'était Bush ( sic ) quand il était le maître de la finance mondiale. On peut discuter avec la Chine ».
Souhaitons à la France, et à l'Europe des diplomates d'une autre envergure que M. Stéphane Hessel. Car, enfin, la Chine actuelle est devenue une puissance capitaliste, tout en demeurant, sur le plan politique une dictature totalitaire. Elle est l'Etat le plus proche, actuellement, sauf par la géographie, de ce qui fut, dans les années 1930, le national-Socialisme.
Admirateur de la Chine, notre penseur mondial, étoile du matin, astre du soir, trône de la sagesse, soleil de notre jeunesse « indignée » ( pas toute la jeunesse, évidemment, mais les autres sont-ils vraiment « jeunes »? …..Tu vois? ), est évidemment pacifiste, et l'idéal se réalisera quand "les jeunes" se seront indignés tout leur saoul. C'est simple comme une âme de rosière ( mot qui tend à tomber en désuétude, et n'est plus guère employé ).
Il est aussi pro-palestinien. Nostr'homme n'a pas de mots assez durs pour Israël, qui se livrerait, selon lui, contre les bons Palestiniens à de véritables crimes contre l'humanité ( Horresco referens ! ).
Oh! ce n'est pas qu'il souhaite la destruction d'Israël, qu'il aime, d'ailleurs, en « humaniste » généreux. Non! Surtout pas, surtout pas. Et si, par hasard l'Etat hébreux devait devenir victime de ses voisins arabes, ( pp. 13 et 14 ) il leur viendrait en aide, car c'est pour qu'elle soit honnête et bonne qu'il critique si sévèrement la politique de Tel-Aviv.
Si j'osais, je risquerais l'hypothèse suivante : Et si M. Hessel avait eu besoin, pour vivre, de pauvres à secourir, de victimes à exalter, de morts à qui rendre louange? On sourit, aujourd'hui des dames d'oeuvres qui parlent de « leurs pauvres ». Je dois, demain visiter « mes pauvres » etc.
Sur les champs de batailles, ( et la politique en est un ) on trouve aussi de telles personnes. On les appelle des nécrophages. Bien avant Freüd, qu'exalte M. Hessel, il y a eu ces patients exégètes de l'âme humaine, de grands connaisseurs des replis les plus secrets de celle-ci. La morale n'est pas ce que croient souvent les consciences bourgeoises anesthésiées de la « modernité ». Elle bée souvent sur des abîmes. Et la prise de conscience de cette réalité, étendue au champ de la politique pourait déniaiser plus d'un « indigné ».
Dois-je vraiment, lecteur patient, vous dire que M. Hessel était partisan, à Tunis, à Tripoli, au Caire, des « printemps arabes », que l'on sait et dont les fruits commencent à tomber, prévisibles, et d'ailleurs annoncés, par n'importe quelle conscience un peu libre des préjugés du politiquement correct?
Dois-je préciser que M. Hessel était un homme de gauche, ce qui était son droit, mais qui signifie aussi quelque chose qui devrait être dissuasif pour quiconque est muni d'un minimum de culture politique, et historique?
( Comme le serpent Kaa, du Livre de la jungle : " Aie confiance, crois en moi" ).
Faut-il préciser que M. Hessel, l'an dernier, en mai, a voté pour cet homme tellement « normal » : François Hollande?
Non?
Vous avez raison.
Mais je ne voudrais pas terminer cet article sans m'excuser sincèrement auprès de ceux ( hors ceux du manège ) que, par ma trop grande sincérité, j'aurais blessé dans l'intimité de leur convictions « humanistes ».
Peut-être ai-je été un peu irrespectueux. Mais si c'est bien le cas, c'est plus pour ses « idées » que je l'ai été, que pour le regretté défunt.
Plus persifleur d'ailleurs, à mon avis, qu'irrespectueux.
Et je revendique le persiflage comme un droit de l'homme.
Faut-il rappeler ce qu'en disait Rivarol :
« Nous croyons rendre un service important à la patrie, en lui dénonçant le persiflage comme une aristocratie, et de l'espèce la plus dangereuse, car on peut définir le persiflage, l'aristocratie de l'esprit ». |
Edouard Boulogne.
Note : Nous avons lu l'article ci-dessus, et l'avons modéré. Rien ne s'oppose plus à sa publication. Nihil obstat! LS.
Hessel au Panthéon?
Quand le ridicule est mort, pourquoi se priver. C'est ainsi que les maîtres de manège viennent de déléguer quelques-uns de leurs hommes à tout faire à fin de suggérer, que dis-je, d'exiger, ( on est des indignés ou pas ? ) le transport de la dépouille de M. Hessel au Panthéon parisien. Santo subito!
Comme toujours il me vient de coupables associations d'idées. Par exemple celle-ci.
Il existe une grande institution nationale, aussi célèbre que le Panthéon, c'est l'Académie Française ( ou Agagadémie selon certains. Je vous laisse décider ). Dans Cyrano de Bergerac d'Edmond Rostand ( Acte I, scène II, ) un père et son fils attendent dans la salle qui se remplit de monde, que le spectacle commence. Il y a là pléthore d'académiciens.
Le père les dénombre, et s 'exclame : « … Tous ces noms dont pas un ne périra ». Ils nous sont aujourd'hui, même aux lettrés, parfaitement inconnus.
Au Panthéon, en sera-t-il de même pour Stéphane Hessel? Jugez-en par la liste des « pensionnaires » sagement logés dans ce monument.
Liste des personnes inhumées au Panthéon de Paris : http://fr.wikipedia.org/wiki/Liste_des_personnes_inhum%C3%A9es_au_Panth%C3%A9on_de_Paris
La pétition pour Hessel au Panthéon : http://www.liberation.fr/politiques/2013/02/27/l-indignation-doit-entrer-en-pantheon_885088