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16 Janvier 2010
Sociologie du vote oui du 24 janvier...
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Voyons un peu à quels profils correspond le vote ouiste du 24 janvier
:
A. 1° catégorie : les durs.
Ce sont les indépendantistes, autonomistes et soixante-quatorzistes de toute obédience.
Ceux-là sont des ouistes confirmés, et ils le sont d'autant plus qu'ils ont déjà pris position pour le oui dès le 10 janvier. En 2003, ils avaient déjà majoritairement voté
OUI.
(Autrement dit : on prend les mêmes et on recommence, si les alliances arrivent à encore à
peser quelque chose.)
B. 2° catégorie : les malins.
Ils ont pris le contre-pied des
indépendantistes et "souverainistes" les plus voyants, de manière à provoquer leur sortie de route. En résumé, ils ont tiré les bonnes ficelles pour éliminer une concurrence d'autant
plus dangereuse pour eux que leurs objectifs sont très voisins. Ils ne sont d'ailleurs pas moins durs que les durs : ils sont seulement capables de plus de
souplesse.
Comme par hasard, alors qu'ils se sont farouchement opposés au sujet du 10 janvier, les
voici klaxonnant le même oui que leurs concurrents (provisoirement) disqualifiés, chacun sur le registre le plus angélique possible.
Leur habileté stratégique leur confère un avantage certain pour détenir TOUS LES LEVIERS
d'une "collectivité territoriale" aux contours encore flous, mais qui sera taillée à la mesure de la force politique qu'ils auront su faire valoir et de la capacité de nuisance qu'ils
sauront incarner.
(Autrement dit : on reprend les mêmes thèmes avec une force politique, qui, cette fois,
pourra s'imposer par-dessus la mêlée en avançant masquée.)
C. Troisième catégorie : les ababas. Ceux qui n'ont pas vraiment compris la nature du
problème.
Il est à noter qu'à l'inverse des deux premières catégories réservées aux pilotes, les
ababas sont la première catégorie des ouistes que l'on doit classer parmi les passagers, au même titre que toutes les catégories à venir.
Il est également à noter que tous les ouistes ne sont pas des ababas, mais que tous les
ababas en sont.
D. Quatrième catégorie : les "sulon".
a) 1° sous-catégorie : les pragmatiques. Ceux qui se croient
intelligents.
b) 2° sous-catégorie : les dynamiques. Ceux qui se veulent
entreprenants.
c) 3° sous-catégorie : les sournois. Ceux qui ne disent pas plus ce qu'ils pensent qu'ils
ne pensent ce qu'ils disent.
Il faut rappeler que les "sulon" sont, au même titre que les ababas des passagers.
Évidemment, certains d'entre eux pensent pouvoir voyager en première classe, parce qu'ils connaissent des pilotes ou parce qu'ils sont prêts à payer un petit
supplément...
Il faut aussi rappeler que les "sulon" sont parfaitement conscients que les pilotes sont
les seuls maîtres à bord. Certains d'entre eux craignant la colère des pilotes deviennent d'autant plus des zélateurs du oui qu'ils mesurent parfaitement la capacité de nuisance de
l'élu local vexé, contrarié ou qui vit la réalité comme un trouble de jouissance qui appelle vengeance.
Ceci nous montre bien qu'en matière d'autonomie et de pouvoir local, la décentralisation a
déjà fait tout ce qu'il faut pour que les institutions départementales soient de véritables potentats.
Enfin, on ne saurait clore cette "sociologie du oui du 24 janvier" sans rendre un hommage
appuyé à Madame Anne-marie Le Pourhiet, Professeur de droit constitutionnel, pour la clarté avec laquelle elle a essayé d'ouvrir les yeux des Martinquais et des Guyanais sur une
imposture, et, par-delà cette imposture, sur ce qu'il faut bien appeler des imposteurs.
Rappelons également que le Président de la République a laissé à chacun la latitude de se
prononcer pour le non, ce qui n'est pas le cas des ouistes de tout bord.
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