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26 Janvier 2010
Suite au référendum du 24 janvier : Réponses aux questions d’une internaute Québécoise…
Si je comprends bien, malgré un si peu taux de participation la Guyane et la Martinique restent administrées par la France mais auront une structure administrative simplifiée sans pour autant devenir autonomes ?....Oui
Il y a donc eu 2 référendums coup sur coup ... Est-ce une manœuvre dilatoire que la France utilise pour pousser vers l'autonomie et éventuellement vers la séparation d'avec la France? A mon humble avis oui
Toi tu te positionnais pour le NON dans le premier (#74) et pour celui de la «collectivité unique» #73 , c'était quoi ta position ?
Ma position a été un « non » aux deux référendums.
Il était évident que deux référendums coup sur coup laissaient déjà bien comprendre qu’il y avait anguille sous roche.
La difficulté du dernier vote était sur trois plans;
Ø Certaines organisations politiques particulièrement celles de la droite appelaient à voter « oui » le 24 janvier 2010, ainsi que le Maire de Fort de France.
Ce dernier, avide de pouvoir et voulant bien se positionner dans le cadre d’une collectivité unique, demandait à la population de voter « non » au premier référendum et « oui » au second.
Par ailleurs, il faut noter que la grosse concentration de la population se trouve à Fort de France. Cette concentration de population confortait le Maire dans sa stratégie politique. Évidement, cela a changé la donne des élections et le résultat final.
En Guyane, la situation a été plus ou moins identique.
Ø La compréhension juridique où pas, de la question posée était difficile à maîtriser, tout à fait floue et ambiguë. Elle rendait l’électeur confus d’où un fort taux d’abstention + 68% aussi bien en Martinique qu’en Guyane
Ø Le premier vote majoritaire Martinique /Guyane du « non » à l’autonomie avait rassuré la population et celle-ci pensait que l’objet du vote du deuxième référendum soit la dissolution de deux assemblées (générale et régionale) pour créer une assemblée unique ne présentait aucun danger d’où une autre justification à ce taux d’abstentionnisme.
A la question primordiale au sujet de la finalité du deuxième référendum vers une autonomie
« Il y a donc eu 2 référendums coup sur coup ... Est-ce une manœuvre dilatoire que la France utilise pour pousser vers l'autonomie et éventuellement vers la séparation d'avec la France? »
Il convient de constater que, contrairement aux déclarations ambiguës émises par les défenseurs du oui, qu’il ne s’agit nullement d’une simple fusion conseil général et conseil régional, mais bien de la création d’une nouvelle identité à statut particulier, pour laquelle est-il besoin d’ajouter « tout en demeurant régie par l’article 73 », ce qui à contrario laisse supposer qu’il est possible de sortir de l’article 73, alors que l’article 72-3 affirme avec force que « La Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, sont régis par l'article 73 », lesquels perdraient dès lors leur statut de département français.
-D’autre part il y a lieu de relever que l’article 73 alinéa 7 prévoit également l’institution d’une assemblée délibérante unique pour ces deux collectivités, Or cette éventualité qui a l’avantage de ne pas faire disparaître le département au quel les antillais sont attachés n’est pas proposée.
-Enfin, il est inutile de mettre en avant le fait que le gouvernement entend procéder en métropole à une réforme du même genre en 2014 et de présenter les antillais martiniquais et guyanais comme des devanciers.
Les Martiniquais et les Guyanais ont donc été piégés lors de la deuxième consultation basée sur cette question ambiguë.
Maintenant ils ne pourront plus dire qu’ils sont des départements de France mais plutôt une Collectivité outre-mer (non plus DOM mais COM)
Et, par surcroît,
Par ailleurs, quoique les élus guadeloupéens aient demandé un moratoire de deux ans dans le cadre de ces consultations, à mon avis le plus grand piége posé n’était pas seulement de convertir Martinique /Guyane en COM mais de prendre aussi au filet la Guadeloupe qui avait déjà voté en 2003 « non » contre l’Article 73 à plus de 75%
Il demeure évident que l’administration Sarkozienne proposera maintenant une seule consultation référendaire à court terme, en Guadeloupe, celle d’une assemblée unique afin d’uniformiser les DOM de la zone caraïbe en COM, un projet tout à fait logique pour la suite à donner : À méditer
A cet effet il serait judicieux de rappeler aux Antillais que le président disait lors d’un de ces premiers discours « tout dépendra du degré d’autonomie…mais il faudra parler finance avec la République »
Guadeloupéens soyez vigilant, ne vous laissez pas à votre tour conduire dans une impasse.
Christian Martin