2 Mars 2010
Régionales-Guadeloupe : Il « cause » bien la langue de bois, M. Blaise Aldo..
En ce qui me concerne, le choix pour l'élection du 14 mars n'est pas fait. Si je sais pour qui je ne voterai en aucun cas, j'hésite sur la liste à laquelle faire « confiance » (un mot bien difficile à utiliser sans guillemets dans la trouble conjoncture actuelle).
Une chose est certaine je ne voterai pas pour des candidats qui ne se seraient pas démarqués sans ambages des billevesées sur un changement statutaire, dont les Guadeloupéens, pas plus que les Martiniquais ou les Guyanais ne veulent, mais que certains, et ce jusqu'au sommet de l'Etat, voudraient leur imposer.
On me dira que nous ne votons pas sur la question statutaire, et que les élections de mars sont des élections régionales.
Mais qui peut sérieusement croire à ces balivernes. Hier soir,
sur RFO, et ce matin encore sur RCI, M.Alain Plaisir, éminence du LKP, intime de Domota, reprenait cette antienne : « nous présentons un projet dans le cadre des élections régionales. Il
n'est pas question du statut. Pour cela on verra plus tard » (sic). Il ne faut pas être dupe. « Plus tard », si les listes Plaisir, Jalton, Aldo se trouvaient majoritaires, et
unies pour la « gouvernance » de la Guadeloupe, on pourrait toujours convoquer un « congrès » qui proposerait des « aménagements institutionnels » qui nous
rangeraient dans une catégorie proche de l'article 74 que nos voisins martiniquais et réunionnais viennent de refuser, tout en se faisant blouser au deuxième réferendum de janvier, où une petite
minorité, (moins de trente pour cent de l'électorat), s'est laisser emberlificoter par des références à un article 73, dont le contenu, est actuellement fort ambigü, et à la merci de politiciens
rusés et malhonnêtes, très habiles à faire passer des vessies pour des lanternes.
( Blaise Aldo,
que l'on a connu moins inféodé à Lucette Michaus-Chevry).
M. Blaise Aldo, que l'on a connu plus lucide en d'autres temps, s'exprimant hier, sur le sujet parlait de « convoquer l’ensemble de la
population pour qu’elle se prononce sur une gouvernance plus efficiente plus simplifiée dans l’intérêt général ! ». (sic).
Cette pure langue de bois, ne signifie rien, sinon qu'on nous prend pour des imbéciles corvéables, et manipulables à merci pour les causes les moins avouables. Et le soutien actif de la mère de qui vous savez à la liste qui se réclame de l'UMP, est une autre raison d'être inquiet.
Sous l'appellation "gouvernance simplifiée dans l'intérêt
général", (sic) M. Aldo relance, en présentant son
programme,le débat statutaire qui avait été curieusement évacué de la pré-campagne.
IL tente de valider et d'obtenir le report des voix nationalistes et autres au 2ème tour, en s'engageant à appliquer la volonté de M. Sarkozy : accélérer la modification
institutionnelle outremer et la déconnecter de ses implications budgétaires et fiscales lors du débat parlementaire national.
Dans quelques jours, les Guadeloupéens seront conviés, par delà l'apparence d'une élection traditionnelle, à déterminer leur avenir dans la France à part entière (statu quo) ou entièrement à part
(la fameuse « évolution institutionnelle »).
On compte sur le conformisme des électeurs. On s'imagine que les électeurs qui votent traditionnement « à droite », ou « à gauche » le feront encore bientôt, sans s'être appercus que la droite n'était plus la droite, que « la gauche » n'était plus nécessairement leur gauche, et que ces mots sont en train de changer de sens dans un monde politique en profonds bouleversement.
Il y a déjà quelques temps que l'homme de droite que je suis ( une droite qui a un contenu idéologique, et est plus qu'une étiquette) sait qu'il ne votera pas pour la liste Penchard-Aldo (Michaud!).
Je pourrais ( conditionnel ) bien voter pour un Victorien Lurel, non pour le parti socialiste français, mais pour l'homme qui aurait pris, sur la question statutaire, les positions claires et fermes que j'attends, et (Lurel doit le savoir) une grande majorité des guadeloupéens de toutes origines politiques, sociales, et ethniques, s'il faut prendre en compte ce paramètre. Pour l'instant ma décision n'est pas prise, car j'attends de M.Lurel les engagements décisifs.
Face à toutes les langues de bois, nous devons réagir avec fermeté, et avec clarté.
E.Boulogne.