Guylain Chevrier : Ce rapport intervient dans un contexte où on vient de mettre un point à l’existence du Haut Conseil à l’Intégration, où l’Observatoire National de la Laïcité créé cette année explique par la voix de son président qu’il n’y aurait aucun problème avec la laïcité dans notre pays (sic !). On en vient maintenant avec ce rapport à proposer l’abrogation de la loi du 15 mars 2004 d’interdiction des signes religieux ostensibles dans l’école publique, la mise en place d’un délit de harcèlement racial et de revoir les programmes scolaires dans le sens d’y faire une place systématique aux identités et à leurs diverses histoires en lieu et place de l’histoire de notre pays tombé aux oubliettes… Il n’y a évidemment dans ces différents événements aucun hasard, sinon un choix de société totalement contraire à tout ce qui a à voir avec notre République laïque.
Cette vision est tout simplement en totale opposition avec notre pacte républicain que le principe d’intégration prolonge, car ce pacte est fondé avant tout sur le principe d’égalité devant la loi de tous, quelle que soit l’origine, la couleur ou la religion. C’est un nouveau paradigme qui vise à remettre en cause le principe d’égalité pour y substituer celui de discrimination positive. On sait où mène le droit à la différence, à la différence des droits. La suppression du principe d’intégration, c’est tout simplement chercher aussi à faire sauter une sorte de fusible face aux problèmes que pose une économie en crise face à laquelle le gouvernement ne sait plus quoi faire pour assurer l’avenir. On rabat sur l’intégration la responsabilité de la mise en panne pour une part de l’ascenseur social alors que les responsabilités sont ailleurs.