13 Décembre 2012
Protéger les baleines contre la prédation excessive des hommes? Nous en sommes d'accord. Mais notre société matérialiste et décadente, n'en est pas à une contradiction près.
Contradiction que souligne avec justesse Gérard Leclerc. LS.
( I ) Protéger les baleines : http://www.lessentiel.lu/fr/news/story/19584343
Pour empêcher toute attaque des baleiniers japonais, l'association écologique Sea Shepherd n'hésite pas à utiliser des technologies issues de l'armée. (photo: Sea Sheperd/dr)
Lancés depuis le bateau Steve Irwin, il ont repéré la flotte nippone à une latitude de 37 degrés sud, à environ 1 600 kilomètres au nord de l'océan Austral. «Ca promet d'être une traque longue et difficile d'ici aux côtes antarctiques, mais grâce à ces drones, nous avons un avantage que nous n'avions pas jusque-là: des yeux dans le ciel», a expliqué le porte-parole de l'association, Paul Watson. Aucune baleine n'a été harponnée par le bateau-usine Nisshin Maru pour l'instant, a-t-il ajouté.
Chasse à la baleine écourtée
En février, Tokyo avait pour la première fois écourté d'un mois sa campagne baleinière dans l'Antarctique, après avoir totalisé un cinquième seulement des prises espérées. Les autorités
japonaises ont évoqué des perturbations provoquées par l'association Sea Shepherd pour expliquer cette déconvenue.
Le Steve Irwin est suivi par trois navires japonais qui l'empêchent de prendre le Nisshin Maru en chasse. Mais les deux autres bateaux de l'association, le Bob Barker et le Brigitte Bardot, plus rapides, ont les coudées franches pour perturber la campagne des baleiniers.
Le Japon organise des campagnes de chasse à la baleine au nom de la «recherche scientifique» sur les cétacés, exploitant une tolérance de la Commission baleinière internationale (CBI) pour ce type de pêche. Les pays protecteurs des baleines et les défenseurs de l'environnement dénoncent cette pratique comme une chasse commerciale déguisée. Depuis quelques années, les baleiniers japonais qui pêchent dans les eaux glacées de l'Arctique ont notamment été perturbés par des commandos de l'association écologique américaine Sea Shepherd.
( II ) Oui, mais... : http://www.france-catholique.fr/Le-scandale-de-l-embryon.html
Je suis un vieux lecteur du Nouvel Observateur, puisque je crois avoir suivi régulièrement cette publication depuis ses origines. Je n’ai évidemment pas toujours été d’accord avec l’orientation de l’hebdomadaire de Claude Perdriel et de Jean Daniel, mais je l’ai toujours lu avec le plus grand intérêt. Comment ne pas reconnaître le rôle intellectuel qui a été le sien et qui se rapporte à des grands noms, à ce qu’on appelle de grandes plumes ? J’aurai toujours la plus vive reconnaissance à l’égard de Jean-Daniel qui sut donner toute sa place à Maurice Clavel, qui était pourtant en sacré décalage avec l’opinion moyenne de la gauche de l’époque ! Et je pourrais consacrer plusieurs chroniques à tout ce que je dois à un François Furet ou à un Guy Dumur, pour n’évoquer que ceux qui nous ont quittés. Et il y en a toujours de bien vivants pour qui j’éprouve de l’amitié.
Mais voilà, aujourd’hui, je ne suis pas sur ce registre là. Et j’aurais plutôt envie de dire ma colère. Le mot n’est pas trop fort. Tout est venu d’un message publicitaire que le supplément télévision du Nouvel Observateur a publié. Pensez : il venait de la Fondation Jérôme Lejeune et il comportait la photo d’un embryon avec cette légende qui a mis le feu aux poudres : « Vous trouvez ça normal ? On arme des bateaux pour défendre des baleines alors qu’on laisse l’embryon sans défense. »
Pour les militantes pro-IVG, la provocation était insupportable. Et Laurent Joffrin, le directeur de la rédaction s’est précipité pour dire que c’était une erreur technique et qu’on ne l’y reprendrait plus. Le Nouvel Obs aurait manqué à ses valeurs fondamentales ! J’imagine le concert de réprobation assourdissant subi par le pauvre Joffrin. Mais je m’interroge face à la véritable hystérie qui surgit dès qu’on évoque le statut de l’embryon. Bien sûr, c’est quelque chose qui fait mal en renvoyant à une réalité douloureuse : l’avortement. Mais n’y a-t-il pas une question élémentaire de vérité. A-t-on, oui ou non, le droit de la poser simplement cette question ? Est-on un affreux fasciste à penser qu’il s’agit de tout autre chose que d’un amas de cellules et que c’est peut-être, pour parodier Saint Exupéry, un petit Mozart qui est là en promesse vivante dans cet objet insupportable ?
Chronique lue sur Radio Notre-Dame le 11 décembre 2012.