20 Novembre 2013
Monsieur Serge Letchimy, président de la région maharwtinique, malgré certaines oppositions du côté de Rivière pilote, aime Christiane Taubira ( ex Delanon ) et le dit.
Certains en seront surpris, d'autres pas.
Ah! Qui dira les caprices de l'amour?
Mises à part certaines catégories d'individus, multipolaires, et omnivores, dont DSK est un assez bon prototype, nos capacités de choix en amour sont relativement limitées, déterminées par des engrammes, dont les origines sont encore mal connues, soit inscrites dans un patrimoine génétique encore imparfaitement déchiffré, soit engendrées par des expériences aussi imprévisibles , que variées.
M. Serge Letchimy, c'est certain, est amoureux de Christiane Taubira. Il nous le dit dans un article de Politiques Publiques, et cet aveu doit être enregistré. ( http://www.politiques-publiques.com/Christiane-Taubira-la-force-du.html#.Uoz0nCchPxN ).
Selon lui, les « racistes » ( oh! Les vilaines bêtes, dont on ne saurait le soupçonner d'en être, sauf à être rangé dans la catégorie qu'il exècre, et que, d'ailleurs, nous détestons aussi, mais pour de vrai ) haïssent Christiane, qui serait un symbole du Bien et de la lumière.
Et le duc de la Maharwtinique , précise sa pensée : « Mais le propre des symboles est aussi de projeter. Ces forces ténébreuses qui l’éclaboussent rencontrent en finale une sorte de lumière. C’est cette lumière-là que les racistes ont devinée. C’est elle qui les effraye autant. La dignité. L’intelligence. La féminité assumée. Le courage des idées audacieuses. La puissance de conviction. La ténacité ardente en face des mutations. Le goût de l’engagement… La démesure de ces attaques souligne paradoxalement la déroute des monstres ».
Selon le Grand Duc Serge, Christiane serait « une lumière, (…), « la dignité », la « féminité assumée » ( sic! fermez le ban! ).
Cela est discuté, et discutable.
Mais il est inutile de le contredire.
Ah ! Qui dira les inconséquences de l'amour, son incapacité à douter de ses certitudes, son éternel aveuglement.
Molière, vous savez, Jean-Baptiste Poquelin, dit Molière, l'avait si bien vu, et caractérisé dans sa pièce du Misanthrope, par la bouche d'Eliante ( acte II, scène III ) :
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« L’amour, pour l’ordinaire, est peu fait à ces lois, |
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Ils comptent les défauts pour des perfections, |
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La grasse, est, dans son port, pleine de majesté ; |
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L’orgueilleuse, a le cœur digne d’une couronne ; |
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Aime, jusqu’aux défauts des personnes qu’il aime » |
Il est donc inutile de contredire le duc Serge. J'ai voulu plaire à Serge Letchimy en illustrant cet article d'une photographie de Christiane jeune ( ou du moins plus jeune ! ). Mais nul ne sait si ma bonne intention sera reçue comme telle. Aime-t-il Christiane ( plus ) jeune, ou en femme plus mure? Allez savoir.
( Christiane Taubira "plus jeune" ).
Ce qui est certain c'est qu'il aime la guyanaise en étoile du matin, trône de la sagesse, vierge des suppliciés. Mais qu'est-ce que la sagesse? Et qu'est-ce qu'une gloire de star? Rien n'est plus sujet à contestation et aux caprices de la mode.
( Si je n'aimais tant le professeur Tournesol, je le dirais atteint de la même maladie que M. Serge Letchimy ).
Voulant comprendre, je me réfère aux récentes prestations publiques et télévisuelles de la Christiane. Et dans cette recherche, difficile et périlleuse, je suis parti du culte de l'anaphore, chez notre ministre : la plus sage! la plus belle, la plus généreuse, et ouverte à tout vent de démagogie.
De l'anaphore comme procédé littéraire ( chez Christiane et quelques autres :
On sait que l'anaphore est un procédé littéraire utilisé, en poésie, en art oratoire, chez les avocats et procureurs, mais aussi dans les discours politiques, consistant en la répétition, en tête de phrase, à de plus ou moins nombreuses reprises, d'un mot, ou d'une formule, pour obtenir un ou des « effets ». Effets de manche, effets de tribune!
La plupart des dictionnaires en donnent pour exemple la fameuse déclamation d'Emilie dans l'Horace de Pierre Corneilleau XVII ème siècle :
« Rome, l'unique objet de mon ressentiment; |
L'exemple est bien choisi même si le procédé a été maintes fois utilisé, et souvent si brillamment, depuis le temps des Grecs et des Latins, ( mais les hellénistes et latinistes se font hélas de plus en plus rares, au temps du multiculturalisme ambiant et du Peillonisme abrutissant ) et ensuite chez les poètes européens, dès le moyen âge, et jusqu'à une date récente. Que l'on songe par exemple au célèbre Liberté de Paul Eluard :
« Sur mes cahiers
d’écolier
Sur mon pupitre et les arbres
Sur le sable de neige
J’écris ton nom
Sur toutes les pages lues
Sur toutes les pages blanches
Pierre sang papier ou cendre
J’écris ton nom
Sur les images dorées
Sur les armes des guerriers
Sur la couronne des rois
J’écris ton nom
Sur la jungle et le désert
Sur les nids sur les genêts
Sur l’écho de mon enfance
J’écris ton nom
Sur les merveilles des nuits
Sur le pain blanc des journées
Sur les saisons fiancées
J’écris ton nom
(…. )
Et par le pouvoir d’un
mot
Je recommence ma vie
Je suis né pour te connaître
Pour te nommer
Liberté.
Ou bien encore, mais cette fois avec Aragon :
Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s'abattant
Ou bien encore dans la pièce, Jules César de Shakespeare, ce splendide discours d'Antoine à la scène 2 de l'acte III.
Jules César vient d'être assassiné par Brutus et ses complices, sous le prétexte qu'il était ambitieux et avide de pouvoir personnel. La foule rassemblée sur le forum, est prête à déchiqueter le cadavre du grand homme.
Mais surgit Antoine, ami de César, à la redoutable habileté. Le lien qui suit nous le fait entendre, lu, de façon assez quelconque par un acteur. Mais cette lecture n'en traduit pas moins le redoutable pouvoir de la rhétorique. On notera, entre autres choses, l'usage de l'anaphore ironique, en la formule « ils disent que César était un ambitieux, et pourtant leur porte parole, Brutus, est un homme honorable ».
Et Antoine va emporter le morceau, il va retourner la foule, qui s'égaye, tout à la fin du discours pour exterminer les assassins.
C'est que la foule est femme, aurait-on dit, avant l'apparition des tricoteuses et de Cécile Duflot.
http://sd-36232.dedibox.fr/Shakespeare_-_Jules_Cesar.mp3
En supplément j'ajoute un trop bref extrait ( en anglais élizabétain ) du même discours d'Antoine prononcé dans le film Jules César de Mankiewicz, avec un Marlon Brando époustouflant dans le rôle d'Antoine ( et jeune! mesdames et messieurs ). Ce film existe en DVD avec une très bonne doublure en français. De quoi changer, et quitter l'espace d'un soir « Plus belle la vie ».
Trois minutes avec Marlon Brando ( Antoine ) en anglais.http://www.youtube.com/watch?v=7X9C55TkUP8
L'anaphore préférée de la tigresse ( au sens politique !!!!. Je prends mes précautions! ) l'Irréprochable, l'Humaniste, la Pure , j'ai nommé CHRISTIANE TAUBIRA : ( applaudissements répétés de ...la foule ).
Cette anaphore, elle l'a trouve chez Léon-Gontran Damas, poète Guyanais, sur lequel, elle dit, elle-même, l'essentiel. Et comme on verra, le grand Léon, l'avait déjà trouvée chez un poète haïtien Carl Brouard, de l'élite haïtienne, qui, poête maudit ou pas, n'est pas toujours très tendre avec le petit peuple de la grande République. Lequel Brouard fit ses études, notamment littéraires, à Paris, la grand'Ville, ( comme Christiane, et me dit-on le duc Serge ) et s'inspira de la grande tradition anaphorique que je viens d'évoquer.
Ah! Qui dira les mérites de l'intertextualité? !!!
Taubira et Léon Gontran Damas :
http://parolenarchipel.com/2013/11/16/leon-gontran-damas-le-choix-poetique-de-christiane-taubira/
« Ces choses-là sont rudes. Il faut pour les comprendre avoir fait des études », disait un personnage des « pauvres gens » de Victor Hugo.
Oui, rudes sont ces choses, je veux dire l'assimilation de la pure tradition culturelle européenne par ces gens, les Brouard, les Damas, les Taubira, et même chez, peut-être, le Grand Duc Serge ( ou qui, en tout cas, s'y mettra, puisqu'il l'aime « sa » Cri-Cri ), et en même temps leur perpétuelle « révolte » contre ladite culture.
Exagérerais-je?
Je ne le crois pas. Car je suis certain que nul de ceux que je viens de citer ne récuserait, au Panthéon des Dieux où ils se situent volontiers dans leurs régions d'origine, l'admission du Guadeloupéen Guy Tirolien, né à Marie-Galante, ayant fait de brillantes études, notamment à l'école coloniale de Paris, qui formait les élites destinées à administrer les territoire de l'immense empire colonial français? Or, M Tirolien fut d'ailleurs un administrateur des colonies, et il fut m'ont dit quelques-uns de ceux qui l'ont alors connu en Afrique, plus toubab que tous les toubabs.
( M. Guy Tirolien ).
Or M. Guy Tirolien est l'auteur d'un poème, pas le meilleur dans son oeuvre, d'ailleurs d'une oeuvre relativement mince ( mais il ne faut pas, il est vrai, confondre le gros avec le grand ), d'un poème qui est l'objet d'une admiration béate, je dirais benête, quand elle n'est pas forcée, hypocrite, à usage purement politicien. C'est la « Prière du petit enfant nègre », dont les vers qui suivent épuisent la substance :
« Seigneur
je suis très fatigué
je suis né fatigué
et j'ai beaucoup marché depuis le chant du coq
et le morne est bien haut qui mène à leur école
Seigneur je ne veux plus aller à leur école ,
faites je vous en prie que je n'y aille plus
(…...)
Les nègres vous le savez n'ont que trop travaillé
pourquoi faut il de plus
apprendre dans des livres
qui nous parlent de choses
qui ne sont point d'ici .
Et puis
elle est vraiment trop triste leur école
triste comme
ces messieurs de la ville
ces messieurs comme il faut
qui ne savent plus danser le soir au clair de lune
qui ne savent plus marcher sur la chair de leurs pieds
qui ne savent plus conter de contes aux veillées
Seigneur je ne veux plus aller à leur école. »
Je l'avoue, c'est un sentiment d'écoeurement qui s'empare de moi à cette lecture. Et de honte, de honte pour l'auteur et ses thuriféraires. Non que la facture littéraire du texte soit mauvaise ( sans être transcendante ), mais enfin, livrer cela à la lecture de tous les petits noirs du monde, et de Guadeloupe ou de Martinique, quand on s'appelle Guy Tirolien, et s'en extasier quand on s'appelle Glissant, Césaire, Taubira, etc, etc, etc, etc, etc, c'est-à-dire quand on a bénéficié de toutes les faveurs de la République, et, plus profondément de la nation et du splendide héritage qu'elle offre sans discrimination, à tous, par le biais de LEURS écoles ( c'est-à-dire en termes non voilés, lekol a YO, l'école des blancs ) c'est un peu fort, Christiane et Abélard! Je ne peux m'empêcher de penser à ce collègue, indépendantiste en diable ( c'est le mot ) entiché de Gros Ka ( pourquoi pas ) invitant à prendre le punch chez lui ( ce qui est gentil ) où s'affairait sur un splendide piano à queue, de grande marque, un technicien chargé de l'accorder, pour mademoiselle sa fille.
Ce qui me rappelle toujours, quand j'y pense, cette invite d'un père à sa fille, dans une pièce de Labiche « La poudre aux yeux »: « Emmeline, mets toi au piano, et fais des roulades ».
Non!Décidément je préfère Joseph Zobel et sa "Rue Cases-nègres", aumoins aussi talentueux, et tellement tonique.
Voici pourquoi je ne vous aime guère, madame Taubira, M. Serge Letchimy, et vos copains du demi-monde, tous ceux qui sont allés à « leur » école, ( lekol a YO, lékol a cé blans là ) qui en ont tiré profit, le profit maximum, et qui paradent aujourd'hui sous les sunlights de leurs télévisions, pour leur cracher au visage, mais plus grave encore pour promouvoir la politique d'Hérode, ce roi biblique qui voulait étouffer la voix du petit natif de la grotte de Bethléem, menace pour les gens comme lui, et comme vous.
La politique du Magnificat, vous n'aimez pas. Malheureux êtes-vous bande d'hypocrites, et profiteurs, menteurs, calomniateurs, et souvent voleurs, dont la République d'Haïti est le modèle aveuglant de vos projets les plus cyniques.
Voici pourquoi, madame, monsieur, je ne vous aime pas. Si je ne vous méprise pas trop, ne vous y méprenez pas, ce n'est pas par charité, mais par économie. Il y a tant de gens à mépriser, qu'il ne faut pas être trop dispendieux en la matière.
Peut-être faudrait-il que les esprits se libèrent et que l'on ose rappeler à votre tourbe arrogante qui prétend faire la loi, et se présente comme héritière des « lumières », l'hypocrisie foncière qui la caractérise.
Pour ma part, ce beau matin du 20 novembre, j'ai fait mon travail, j'ai tenté de dire NON à l'imposture.
Autrement dit, si Alain a raison, j'ai tenté de penser.
Edouard Boulogne.