6 Mars 2013
Pour mieux comprendre la réforme, en cours, de la décentralisation, je reproduis, à l'intention des lecteurs du Scrutateur, une partie de l'article « Décentralisation française » de l'Encyclopédie Wikipedia. En cliquant sur le lien ci-dessous, l'on pourra accéder à l'article dans sa totalité.
Les lecteurs peuvent nous adresser leurs commentaires, sur la partie de cette réforme au long cours ( sur le fameux acte III ).
LS.
( Si j'ai choisi cette image, parmi beaucoup d'autres possibles, c'est qu'elle est l'une des rares à avoir pris en compte dans l'étude de la décentralisation, la Guadeloupe, la Guyane, et les autres départements d'outre d'outre-mer. Comme quoi il y en a qui ont la tête dure. Peut-être les mêmes qui nous tannent sur la "diversité" française, pas seulement géographique. En l'occurence, misérables petits hexagonaux, bobos parisiens, et autres belles consciences - pas seulement de gauche -, moi, Edouard Boulogne, blanc créole, je reprends à mon mon compte, sur ce point particulier, le mot célèbre de Césaire ( Aimé ) : " le nègre vous emmerde" !!!. ).
http://fr.wikipedia.org/wiki/D%C3%A9centralisation_en_France#D.C3.A9centralisation_territoriale
La décentralisation est le fait pour l'État de transférer des compétences à des personnes morales qu'il crée (par opposition à la déconcentration, qui est le transfert de compétences à l'intérieur de l'État ; il n'y a pas alors création de personne morale). Ces personnes morales peuvent avoir vocation générale (décentralisation territoriale = les collectivités territoriales qui ont compétence pour toutes les affaires de leur territoire) ou vocation spécifique (décentralisation fonctionnelle = les établissements publics, qui n'ont compétence que pour ce que leurs statuts déterminent). Il existe une troisième catégorie de décentralisation, annexe, qui regroupe les cas particuliers de la Banque de France et desgroupements d'intérêt public.
« La décentralisation territoriale vise à donner aux collectivités territoriales des compétences propres, distinctes de celles de l’État, à faire élire leurs autorités par la population et à assurer ainsi un meilleur équilibre des pouvoirs sur l’ensemble du territoire. La décentralisation rapproche le processus de décision des citoyens, favorisant l’émergence d’une démocratie de proximité. Elle prend sa complète signification quand elle donne à ces collectivités une suffisante maîtrise des ressources financières qui leur sont nécessaires1.
La déconcentration est une notion bien distincte ; elle vise à améliorer l’efficacité de l’action de l’État en déléguant certaines attributions de l’échelon administratif central aux fonctionnaires locaux, c’est-à-dire aux préfets, aux directeurs départementaux des services de l'État ou à leurs subordonnés » (Assemblée nationale).
En France, les premières lois de décentralisation remontent aux 10 août 1871 et 5 avril 1884. Ces lois ont respectivement organisé l'administration du département et placé leconseil général ainsi que déterminé le régime d'administration communale avec deux autorités : le maire et le conseil municipal. À cette époque, les compétences des départements et communes étaient très limitées. C'est le préfet qui détenait le pouvoir exécutif du département. Jusqu'en 1982, il exerçait un contrôle très étroit, dit de tutelle, sur les actes des collectivités territoriales (autorisation d'annulation et système d'approbation).
La loi Defferre promulguée le 2 mars 19822 par le gouvernement de Pierre Mauroy est considérée comme l'acte I de la décentralisation et lui donne toute sa portée en apportant trois innovations majeures :
suppression de la tutelle administrative a priori exercée par le préfet, remplacée par un contrôle de légalité a posteriori exercé par le tribunal administratif et la chambre régionale des comptes.
transfert de l'exécutif départemental du préfet au président du conseil général.
érection de la région en une collectivité territoriale de plein exercice.
Suite à la loi Defferre, les lois des 7 janvier 19833 et 22 juillet 19834 vont répartir les compétences entre l'État et les collectivités territoriales et instaurer le transfert de ressources.
Ces différentes lois font suite à la première tentative, manquée, du général De Gaulle d'instituer la régionalisation (échec du référendum d'avril 1969). La décentralisation de 1982-1983 fait suite aux préconisations du rapport « Vivre ensemble » d'Olivier Guichard, mais surtout au nouveau contexte politique de 1977, date des élections municipales remportées par une nouvelle génération politique et le Parti socialiste.
Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a remis sur l'agenda politique la réforme de la décentralisation entre 2002 et 2004 (« acte II »), notamment avec la loi constitutionnelle du 28 mars 2003 relative à l'organisation décentralisée de la République française. Cette loi a posé le principe de l'autonomie financière des collectivités territoriales et inclus les termes région et décentralisation dans la Constitution. Elle a également instauré le référendum décisionnel local et un droit de pétition. Les résultats de la réforme sont jugés décevants dans l'ensemble, si bien que la question d'un Acte III se pose. A moins qu'il faille revoir complètement la définition que l'on a donnée jusqu'à aujourd'hui au mot décentralisation.
La loi constitutionnelle du 28 mars 2003 conduit à l'autonomie financière des trois collectivités locales (communes, départements, régions) et au transfert de nouvelles compétences aux régions en 2004 et 2005 : la gestion des personnels non enseignants des lycées, la totalité de la formation professionnelle, l'organisation des transports ferroviaires régionaux.
Dans sa campagne présidentielle, le président François Hollande s'est engagé à mener un nouvel acte de décentralisation lors de son mandat, prévu pour 20135. Cet acte de décentralisation pourrait être surtout un acte de contractualisation6. Le gouvernement a reçu un rapport officiel sur l'avenir de la contractualisation en janvier 20137.
La décentralisation territoriale est confiée aux collectivités territoriales qui disposent d'une personnalité morale, d'un pouvoir de décision, d'une autonomie administrative, d'un personnel propre et de biens et services propres. Les autorités des collectivités territoriales (présidents du conseil général, régional, etc.) sont des représentants élus sous le contrôle des représentants de l'État (préfets). C'est l'État qui détermine les compétences de ces collectivités. Les conseils municipaux, généraux et régionaux sont élus au suffrage universel direct et les exécutifs de ces collectivités sont élus par les membres des organes délibérant en leur sein. Il existe un fondement constitutionnel de l'autonomie administrative à l'article 72 de la Constitution : « Dans les conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent librement par des conseils élus et disposent d'un pouvoir réglementaire pour l'exercice de leurs compétences ».
Une des principales vertus de la décentralisation est d'adapter les politiques publiques au plus près des besoins de la population. Cela peut toutefois introduire de nouveaux déséquilibres au sein du territoire, en raison de choix politiques différents et de l'inégalité des ressources des collectivités territoriales.
Article connexe : Établissement public.
Elle va apparaître à partir du moment où une personne morale de droit public (État ou collectivité territoriale) décide de ne pas gérer une activité mais de transférer sa gestion à un organe distinct que l'on appelle établissement public.
L'établissement public va avoir une certaine autonomie qui va pouvoir se manifester au niveau du budget et aussi une certaine liberté de gestion à des fins techniques. Les établissements sont le plus souvent soumis à un principe de spécialité (par exemple, l'université est un établissement public chargé de gérer l'éducation supérieure).
L'établissement est doté de la personnalité morale ; c'est donc une personne morale distincte de la personne qui la crée. Mais les établissements publics ne disposent pas de la même protection que les collectivités territoriales, puisqu'ils peuvent toujours être supprimés par la personne qui les a créés, tandis que pour les collectivités, l'État (qui les a créées) ne peut, pour des raisons politiques, les supprimer.
Malgré la liberté théorique de gestion des établissements publics, il arrive souvent en pratique que la personne morale créatrice tienne en fait les rênes. De plus, il existe uncontrôle de tutelle exercé par le Ministre en rapport pour les établissements publics nationaux et par les collectivités territoriales pour les établissements publics locaux.