23 Novembre 2010
Polémique : Islam: Quand notre Marie Deval s'engage.
Nos lecteurs connaissent bien Marie Deval, qui tient, avec quel talent, la rubrique cinématographique sur notre blog. Elle vient de m'expédier un échange qu'elle vient d'avoir , à la suite de circonstances qu'elle nous décrit, avec un député de l'Isère, sur un sujet brûlant qui concerne l'avenir de l'occident, et même du reste de l'humanité. Ce faisant Marie fait exactement ce que je conseillais aux lecteurs, hier encore. Elle s'engage. Elle dit ce qu'elle pense,, elle aide ainsi tant de citoyens timides à sortir de leur silence. Car il faut dire ce qu'on pense. Il faut que les hommes politiques, qui pour un trop grand nombre ne pensent qu'à se faire élire, sans plus de souci du bien public, sachent que le public n'est pas ce qu'ils croient être, c'est-à-dire gagné à cette sorte de mélasse tiède et fadasse, ce brouet malodorant qu'on appelle la pensée unique ou le politiquement correct, vaguement « pacifiste », vaguement « humaniste », vaguement « tolérant ». Tolérant à quoi? Par exemple à un vague multicuralisme sur la possibilité de viabilité duquel on ne s'interroge même pas, et qui consiste à toujours donner tort à ceux qui l'a posent, cette interrogation, en les traitant stupidement de racistes, xénophobes, etc.
Lisez donc les propos courageux, pleins de bon sens, écrits dans une belle langue de notre amie Marie Deval.
Edouard Boulogne.
On lira d'abord la lettre de Marie Deval, et ensuite celle du député de l'Isère.
Bonjour Edouard,
J'ai signé une pétition contre l'abattage halal des animaux. je ne connaissais pas le site sur lequel je signais mais la cause me tenait à cœur.
J'ai reçu une lettre du député de l'Isère, de moi inconnu, et voici ma réponse. Pour te faire sourire.
Je t'embrasse
Marie
Envoyé :vendredi 19
novembre 2010 18:35
À :'François BROTTES'
Objet :RE: RE
Monsieur le Député,
Je lis la lettre que vous m'avez personnellement adressée et qui me donne droit de réponse. Sur bien des points je suis absolument d'accord avec vous. Ce n'est pas en nous divisant que nous parviendrons à rendre à la France sa place de nation humaine, généreuse, laborieuse (dans le bon sens du terme, car le travail est un bonheur et une fierté…) et rayonnante.
La campagne à laquelle j'ai apporté mon soutien portait sur la viande halal et l'abattage des animaux pour cette pratique.
Je ne suis pas du tout plus heureuse de nos pratiques d'abattage traditionels non religieux ni de celles des pratiquants hébraïques…mais il se trouve que ma fille est vétérinaire et qu'elle a eu à faire des stages en abattoirs. Elle a pu constater à quel point la souffrance des animaux était plus grande avec l'abattage halal.
Est-ce seulement une question qui doit être traitée par la SPA ou bien pouvons-nous tous nous considérer comme suffisamment évolués, de nos jours, pour éviter cette souffrance inutile? Nous ne sommes plus des barbares et toutes les civilisations ont évolué pour le meilleur bien être des humains et des animaux.
Par ailleurs, Monsieur, vous avez raison de suspecter d'autres motivations dans le mouvement populaire assez répandu contre l'abbattage halal. Oui, vous avez raison, car cette exigence musulmane va à l'encontre de l'esprit d'ouverture, de tolérance et de laïcité que vous pronez dans votre lettre.
Lettre adressée aux non musulmans qui doivent comprendre les motivations, besoins, exigences des musulmans.
Pourquoi est-ce toujours dans le même sens?
Pourquoi les musulmans, ne tolèrent ils pas la liberté de culte pour les autres, dans leur pays? Pourquoi les musulmans qui arrivent dans notre pays, (sachant parfaitement que nous sommes un pays laïc, sachant parfaitement à quoi s'attendre, à quelles contraintes se plier et quelle sera la contrepartie des soins gratuits, des aides, du logement, des allocations et autres structures mises en place pour leur venir en aide), imposent- ils leurs dictats religieux qui vont totalement à l'encontre de nos lois équitables, tolérantes et libérales?
J'ai été travailler en Arabie Saoudite et je suis donc parfaitement objective sur le sujet. D'abord en tant que femme et aussi en tant que chrétienne. Aucune liberté, aucune tolérance.
Je suis désolée que le "politiquement correct" stérilise et arrase toute conscience personnelle, tout bon sens et tout courage chez nos politiciens. Ne parlons pas des médias qui sont des moutons de Panurge, devant le ratelier à foin.
Je me permets de vous joindre un écho intéressant, dont personne, dans la presse n'a fait mention:
" Pas de mosquée saoudienne en Norvège, tant qu’il n’y a pas de liberté religieuse en
Arabie Saoudite
"Le gouvernement saoudien et de riches donateurs privés d’Arabie Saoudite veulent financer des mosquées en Norvège à hauteur de dizaines de millions [d’Euros]. Légalement, ils en ont le droit.
Conformément à la loi norvégienne il est permis aux pays étrangers de soutenir financièrement les communautés religieuses, mais vu l’importance de ces sommes, le gouvernement doit approuver le
financement.
Or, le ministère des Affaires étrangères vient non seulement de refuser d’approuver
ce financement, mais il a également répondu au Centre islamique Tawfiiq, qu’il serait “paradoxal et contre nature d’accepter le financement venant d’un pays qui n’accepte pas la liberté
religieuse.”
> Le ministre norvégien des Affaires étrangères Jonas Gahr Støre a déclaré au journal VG: “Nous aurions pu simplement dire non, le ministère n’approuve pas, mais nous avons profité de l’occasion pour ajouter que l’approbation serait paradoxale
tant que vouloir établir une communauté chrétienne en Arabie saoudite sera considéré comme un crime".
Monsieur le député, la mesure prise par Monsieur Jonas Gahr Store, me semble être tout simplement dictée par un solide bon sens, le respect qu'on doit à son pays, et à tout être humain. Non, ce n'est pas politiquement correct, mais c'est fort réconfortant de voir des gens qui savent encore se tenir debout dans leur bottes.
Nous sommes nombreux en France à souhaiter que nos hommes politiques retrouvent leurs bottes et ré-apprennent à s'y sentir confortables.
Croyez, Monsieur que j'aurai les mêmes objections vis-à-vis de toute communauté qui tenterait de faire pression pour obtenir des lois et avantages particuliers à leur avantage. Il se trouve que cest, pour le moment, la communauté musulmane qui tente de forcer les choses à coup de culpabilisation de notre population et de nos hommes politiques, et je ne peux qu'exprimer ma réprobation.
Recevez, Monsieur, l'expression de toute ma considération.
Marie Deval.
De : François
BROTTES [mailto:francois.brottes@wanadoo.fr]
Envoyé :jeudi 18 novembre 2010 17:43
À :Marie deval
Objet :TR: RE
Importance :Haute
V/Réf : FB.VP.2010.CE119 Crolles, le 18 octobre 2010
Madame, Monsieur,
J’ai bien reçu votre message dans lequel vous m’indiquez vous associer à la campagne anti-halal initiée par l’association Résistance républicaine et m’exprimer votre préoccupation de la souffrance des animaux dans le cadre de l’abattage cultuel.
La souffrance animale ne me laisse aucunement indifférent. Permettez-moi cependant de m’étonner de l’accent mis sur cette pratique en particulier, au détriment des nombreuses autres que vous auriez pu également dénoncer au regard du non respect du bien être animal. Je vous invite à cet effet à consulter, par exemple, le lien suivant : http://www.animalfreedom.org/francais/opinion/abus.html
Le fait que cette campagne se polarise sur le seul abattage rituel me conduit à lui suspecter d’autres motivations. De fait, nombre d’entre vous ont choisi de joindre un commentaire personnel incriminant, au-delà de la viande halal, l’ensemble de la communauté musulmane. Le site de l’association Résistance Républicaine est du reste on ne peut plus explicite sur ce point, puisque son manifeste précise s’élever contre « l’offensive islamiste ».
Permettez-moi donc de ne pas être dupe et de vous alerter à mon tour sur les dangers d’une telle stigmatisation. Chaque époque troublée de notre histoire a connu la désignation de boucs émissaires, fussent-ils tziganes, juifs, protestants, etc. Rendre une communauté responsable de tous les maux de la société est une façon commode de détourner l’attention des vrais enjeux. L’histoire nous a pourtant démontré, de façon répétée et chaque fois tragique, les conséquences ultimes de ces mécanismes d’exclusion : les génocides, pogroms et autres chasses aux sorcières sont là pour nous rappeler à la part la plus sombre qui nous habite collectivement et à notre devoir d’y résister.
Contrairement à ce que des esprits mal intentionnés voudraient nous faire croire, ce n’est pas l’Islam, diabolisé et fantasmé, qui met la France en danger. Je vous invite à sortir de la réactivité manipulée par ceux-là même qui, en désignant à la vindicte populaire un bouc émissaire aisément victimisable, se déchargent de leurs vraies responsabilités.
Ce qui met la France en danger aujourd’hui, c’est l’absence de justice sociale, l’aliénation du travailleur au profit d’intérêts financiers, le dogme du tout sécuritaire qui va à l’encontre des libertés individuelles, la perte de maîtrise de son destin personnel, hypothéqué par la dictature du marché et des actionnaires. Ce qui met la France en danger aujourd’hui, c’est que nous ne fabriquons plus un droit commun au profit de l’intérêt général mais subissons l’imposition de droits particuliers au profit d’intérêts privés, et ce avec la complicité du pouvoir.
Ne nous trompons pas d’ennemis : c’est en divisant la France entre « Français » et étrangers, chrétiens et musulmans, actifs et non actifs, salariés du privé et salariés du public, que nos gouvernants, et, à travers eux, le pouvoir financier qui les actionne, espèrent conserver l’indécence de leurs privilèges.
Ce qu’il convient de dénoncer, c’est la collusion explicite ou sournoise entre pouvoir financier, politique et médiatique, formatant l’opinion au gré des besoins en temps de cerveau et de travail disponible. Ne faisons pas le jeu du pouvoir en détournant le cours de notre légitime colère – à son endroit.
Soyons lucides, et restons dignes. C’est tous ensemble, unis dans nos différences, et alliés dans notre volonté de nous libérer collectivement de nos servitudes, que nous pourrons déjouer les vraies menaces qui pèsent sur notre avenir.
Bien à vous,
François BROTTES
Permanence parlementaire de François Brottes
Député de l'Isère, 1er vice-président SRC en charge de l'économie et de la communication
Les Portes de Crolles - 38927 Crolles Cedex
Tel : 04 76 92 18 96 // Fax : 04 76 92 18 98