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12 Février 2010
Mon souci n'est pas une manie.
Un film remarquable a été
tiré de cet ouvrage avec Richard Burton dans le rôle principal. Son titre : 1984. On peut se le procurer d'occasion sur internet).
On sait mon souci, même si je ne suis pas toujours à la hauteur, d'écrire une langue correcte, si possible même élégante, en tout cas
tâchant de traduire adéquatement l'objet qu'elle décrit.
On parle, et surtout on écrit de plus en plus mal en France, et ce relâchement est un symptôme de la décadence en cours.
Il ne s'agit pas d'une manie de professeur à l'ancienne. Plutôt d'une conviction fondée, tant sur l'histoire ( c'est par la tête que le poisson pourrit! ), et l'étude des linguistes, psychologues
et anthropologues, qui constatent l'étroite corrélation existant entre la maîtrise, l'usage d'une langue plus ou moins riche, et le développement corrélatif de l'intelligence et du
jugement.
"La pensée fait le langage, en se faisant par le langage" disait l'un de ces spécialistes, Henri Delacroix.
D'où l'importance de détruire ou d'amoindrir la langue si l'on veut affaiblir et asservir un peuple. Les politiciens le savent bien, particulièrement les partisans d'un désordre
totalitaire, que ce soit le totalitarisme dur du nazisme ou du communisme, ces deux frères ennemis, ou le totalitarisme mou et dégueulasse d'une certaine mondialisation "libérale".
L'observation quotidienne, et critique de la télévision, l'étude attentive d'une campagne électorale confirme à l'envi mon propos.
Au XXe siècle, un auteur britannique, Georges Orwell, dans un livre de tout premier ordre, et qu'il faudrait que tous les hommes épris de liberté aient lu : 1984, a nommé "Novlangue" l'indigeste jargon dont il faut pénétrer tout un chacun pour faire des sujets libres d'une civilisation, les bêtes du
troupeau dont rêvait le Créon de l'Antigone d'Anouilh : " des bêtes, ce serait si simple".
Dans « 1984 », la novlangue est définie comme la langue par laquelle les multitudes sont contrôlées. Elle a une visée exclusivement utilitaire, « miniver » désignant par
exemple le ministère de la vérité. Il n'est pas question, ce soir (12 février 2010), de la décrire, Orwell consacrant à cette tâche des pages nombreuses, d'une précision et d'une verve
éblouissante.
La novlangue constitue une savante langue de bois, nullement la marque du laisser aller de ceux qui visent la facilité, par paresse ou démagogie. Elle est au contraire une véritable science,
qui ne tend à rien moins qu'à "posséder" les hommes, en égarant leurs esprits, en les pénétrant d'une somnolence mortelle qui leur fait perdre le sens de la vérité, et l'idée même que
ce mot ait un sens, corresponde à une réalité.
Ces considérations me sont inspirées par le catalogue d'expressions de la langue de bois ambiante, que m'adresse mon ami Louis Dessout, et qui constituent le patois quotidien de la majorité de
nos journalistes, et aussi des politiciens de basse extrace spirituelle qui constituent le gros du troupeau de ceux qui se présentent à nos suffrages, nous assomment de leur jargon, et, il faut
le dire pour les dédouaner quelque peu, sont les premières victimes des impitoyables maîtres qui les entubent à leur insu, les O'Brian et les Goldstein ( voir 1984, livre de
poche).
Mais lisez plutôt ces formules toutes faites, ces slogans de notre abêtissement.
Edouard Boulogne.
Quelques exemples de la novlangue (nouvelle langue) : les mots façonnent les esprits puis modifient la manière de penser
.
Ne dites plus enfants d'immigrés mais enfants issus de familles d'éducations éloignées