4 Avril 2013
Intéressante question posée au directeur de Médiapart. Mais frauder quand on est Trotskiste, aujourd'hui en France, est-ce frauder? N'est-ce pas plutôt mettre au service du peuple la pureté idéologique traditionnellement revendiquée par la gauche, le parti du BIEN?
LS.
http://www.enquete-debat.fr/archives/edwy-plenel-estime-que-mediapart-ne-fraude-pas-le-fisc-96302
Edwy Plenel estime que Médiapart ne fraude pas le fisc
Lors d’une interview qu’il nous a accordée ce 3 avril 2013, Edwy Plenel estime que son journal en ligne, Médiapart, en appliquant une TVA à 2,1% plutôt que 19,6%, comme le veut la loi, ne fraude pas le fisc. Pourtant, deux autres sites en ligne, Arrêt sur Images et Dijonscope, sont en difficulté pour avoir eu droit à un redressement fiscal parce qu’ils appliquaient ce taux de 2,1%. Edwy Plenel nous dit assumer le fait de respecter le droit plutôt que la loi, cette dernière étant selon lui en retard sur le premier. Toujours selon lui, le droit est clair et donnerait droit aux sites comme le sien, regroupés au sein du SPIIL (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) d’appliquer un taux de 2,1% au même titre que la presse papier. Voici l’interview réalisée par Enquête & Débat :
Cela arrive au moment où Jérôme Cahuzac a avoué ce que Médiapart avait révélé sur son compte (en Suisse), on reste donc pour le moins dubitatif. M. Cahuzac n’aurait pas le droit d’avoir un compte en Suisse, mais Médiapart et les 80 sites en ligne du SPIIL auraient le droit d’appliquer une loi qui n’existe pas mais dont le principe “aurait été entériné, de façon transpartisane”, on ne sait trop par qui ? En suivant cet exemple, des médecins pourraient pratiquer l’euthanasie car le principe de la loi est entériné de façon transpartisane également, par des députés et l’Ordre des médecins sans avoir été votée, par exemple. Or les médecins qui pratiquent l’euthanasie sont bel et bien condamnés en justice.
La loi vaut pour tous, à égalité
Quelle est donc la conception de la démocratie de Médiapart et de ces 79 autres sites en ligne ? Eux qui prétendent incarner la démocratie, et la servir, ne l’asservissent-ils pas en ne respectant pas la loi, incarnation de cette démocratie ?
La loi vaut pour tous, à égalité, et sans passe-droits. Pourquoi ces sites n’appliquent-ils pas, contrairement à Enquête & Débat, le taux de TVA de 19,6% ? Parce qu’ils perdraient de l’argent ? Ils connaissaient pourtant ce taux avant de lancer leur site, ils ont donc dû provisionner ces sommes dans leurs budgets. Mais non, ils préfèrent appliquer un taux de TVA infiniment plus bas, parce que cela sert leurs intérêts. Problème : cela crée une concurrence déloyale avec des sites comme le nôtre qui respectent la loi, quitte à perdre beaucoup d’argent. Cela ressemble farouchement au libéralisme le plus échevelé, que nombre de ces sites, Médiapart le premier, n’ont de cesse de fustiger à longueur de colonnes numériques… On ne peut pas demander des hausses de TVA et d’impôts en général, quand on est socialiste, et vouloir appliquer pour soi un taux inférieur, que la loi ne prévoit pas, qui plus est ! À moins que ce ne soit précisément cela, le socialisme.
Médiapart fraude le fisc
Comme nous l’a confirmé un avocat fiscaliste, Mediapart (dirigé par Edwy Plenel, dont le nom de code à la LCR était « frère Krasny » ) ne fait pas l’objet du même redressement fiscal que Dijonscope ou Arrêt sur images, alors qu’il applique lui aussi un taux de 2,1% au lieu de 19,6%, donc Mediapart fraude la loi depuis plusieurs années. En cas de contrôle fiscal, le site s’effondrerait… sauf à être renfloué par un mécène de gauche ou d’extrême-gauche, du type Pierre Bergé. Dès lors les leçons de morale que M. Plenel donne sur la fraude fiscale… Il semble qu’il faille terroriser beaucoup de monde pour être à l’abri, alors qu’il y a manifestement une rupture d’égalité devant les charges publiques, si un site est sanctionné et pas un autre.
Pour notre part, nous n’avons pas adhéré au SPIIL car nous estimons que ce genre de lobby est anti-démocratique, et nous en avons ici une preuve éclatante.
Jean Robin